Humeur superbement boueuse, en accord avec le temps, sans que la corrélation soit certaine - vraisemblable mais pas certaine, ou pas totalement. Démotivée pour le repassage des tailleurs de toile trouvé dans première housse ouverte, ai plutôt charrié grand, grand sac de papiers et un panier de bocaux et bouteilles diverses vers le rempart.
Les pigeons prenaient un air de vigies de mauvaise augure - aurais pu commencer à imaginer histoire d'effroi, en forçant un peu,
ai préféré ramener les plus humbles et plaisants pots trouvés sur mon chemin, pour rajeunir la cour,
et regarder une photo des remparts lundi, amenant par sympathie petit vent nettoyeur et tache dorée sur le haut du mur.
Cerveau en magma douçatre et embué, je reprends un paragraphe du convoi, toujours en rapport, plus ou moins vaguement, à la nourriture http://leconvoidesglossolales.blogspot.com/
Se ranger dans la file qui attend, avec la belle vue sur les toits de Paris, devant le restaurant de la Fédération, au dernier étage de la rue Lapérouse, le restaurant du personnel, le self bien entendu, pas celui des présidents, directeurs, invités, qui ouvre sur l'autre façade, avec une vraie terrasse, et dans la file se tenir au sein du petit groupe de son service, essayer de trouver une plaisanterie à l'échelle de son importance, supporter et réagir juste comme il faut, pour ne pas se sentir et se montrer servile, aux mots des importants, mais réagir sans faute, rapidement c'était devenu un cauchemar pour moi, entre timidité, fierté et manque total d'intérêts communs. J'ai tenté de m'évader et de « déjeuner au dehors ». Fait le tour en une semaine des cafés, brasseries, restaurants – enfin pour eux j'en suis restée à un coup d'oeil sur la carte affichée – de l'avenue. Si rares étaient, si pleins de tous les évadés de tous les bureaux du coin, que je n'ai pu trouver une table qu'une fois, en partager une un autre jour, et me sentir un peu intriguée, vaguement, mais oppressée, très, par toutes ces présences, ces corps penchés dans des discussions véhémentes, effarée souvent par ce que je ne pouvais manquer d'entendre - incapable était encore la craintive petite chose que j'étais alors de s'en amuser, de collecter, d'observer. J'ai découvert dans une des petites rues parallèles un épicier qui vendait des sandwichs qui me rassasiaient par leur seule vue, et un boulanger auquel j'achetais des petites tartes aux épinards, oignons, ou autres que je mangeais, froides, en longeant les trottoirs de l'ennuyeuse avenue Kléber jusqu'au tourbillon automobile de l'Étoile que je regardais avec juste la fascination nécessaire pour ne plus le voir et me retrouver sur une grande plage, ou dans un pré avec une piquante odeur d'herbe. Et les jours de pluie, avec d'autres, tarte cachée par le papier, en petites bouchées, je déjeunais dans l'entrée du métro, avant de pouvoir regagner mon coin de bureau et lire un peu, avec une concentration affichée.
6 avril
après un petit sursaut Paumée a continué sa dégringolade (divisé par près de trois). Me sens un peu idiote. Continuer l'acharnement thérapeutique, ou soulager les fidèles en m'effaçant ?
20 commentaires:
"soulager les fidèles en m'effaçant"
???????????????????????????????????
Je ne suis pas peut-être aussi fidèle qu'il y a peu, mais cela ne me soulagerait point si tu t'effaçais !
Brigetoun. Je vous préviens. Je serai inconsolable si vous deviez vous effacer. In-con-so-la-ble. Cela étant dit, j'aime bien ces petits pots rapportés et déposés dans votre univers immédiat. Vivement le retour de cette bonne humeur printanière. C'est mon vœu le plus cher.
Quand ils ne voyagent pas, les pigeons boudent mais ce sont en majorité de bons bougres...
J'aime l'humour de JEA :-)
quelle chance pour moi
Acharnement thérapeutique ? Soulager les fidèles en t'effaçant ? Voilà deux expressions intéressantes.
Mais si l'effet thérapeutique concernait la personne plutot que le blog? Il ne faut pas sous-estimer l'effet structurant de l'action de bloguer.
Bien évidemment la relation au lectorat est importante. Mais même s'il n'en restait qu'un, celui-là serait-il "soulagé" que ton blog disparaisse ? J'en doute fort, tout comme je doute fort que tu descendes à un :-)
Communiquer avec un cercle d'amis, quelle que soit la taille de ce cercle, suffit à justifier un blog. A mon avis tes fidèles seraient fort marris (et non point soulagés) de perdre le contact avec toi.
PS - cette fois, cessons de parler en général, je parlerai en particulier : je m'inclus dans tes chiffres en baisse, je viens et je commente moins souvent. Je me suis rendu compte que je passais trop de temps sur les blogs et pas assez à gagner ma croûte. Pourtant je serais bien désolée de ne plus trouver de nouvelles de toi en venant ici :-)
le nombre n'a pas d'importance, il s'agit seulement de continuer à penser qu'on a peut être pas quelque chose à dire, mais qu'on le sait
Oui je sais aurais pas dû ajouter cette phrase, et ne peux plus l'enlever sauf à supprimer les commentaires
Je crois d'ailleurs qu'il y a un effet saisonnier dans la lecture des blogs : au printemps les gens lisent moins, j'imagine qu'ils sont davantage dehors à profiter du beau temps ???
Comme Pierre, inconsolable je serai. (et l'idée que vous n'auriez rien à dire c'est comme penser que le poulet se mange en dessert, on dirait au Québec que ça n'a pas de bon sens :-))
le récit des pauses déjeuner : j'ai connu exactement les mêmes déjeuners, je suis troublée de tant de similitude. Merci pour tes mots Brigetoun.
"incapable était encore la craintive petite chose que j'étais alors de s'en amuser, de collecter, d'observer."
je crois que nous sommes des centaines de milliers à avoir connu ça
Il n'est pas question d'acharnement thérapeutique. C'est un journal quotidien. L'effacer serait nous laisser tomber !
La cours est bellement rajeunie.
Nul doute que la jardinière les arrosera ces " plus humbles et plaisants pots ", chaque jour, comme d'hab... sans acharnement, pondéremment et assidument. Comme toujours.
tu ne soulagerais pas tes fidèles en t'effaçant, tu te ferais du mal pour commencer, puis tu nous frustrerais, même s'il y a des jours où nous n'avons ni le temps de lire, ni de commenter, ce n'est pas pour ça qu'on se désintéresse de ton blog ! Mais en publiant tous les jours, c'est normal aussi que quelques fois tu es des moments de découragement, c'est humain, nous n'avons pas la foi tous les jours malheureusement !!!
tu "ais" et pas tu "es" pardon !!!
n'aurais décidément pas dû laisser cela. Un moment où pour parler cru je me suis dit que j'avais tendance à péter plus haut que mon cul
Brigetoun
Pour une rare fois, je ne suis pas d'accord. Cette phrase était nécessaire. Cela nous a permis de faire le point, entre lecteurs et vous. Il vous appartient maintenant d'évaluer notre fidélité et surtout d'y puiser la force pour retrouver vos mots magiques et votre goût insatiable (si, si) pour la littérature et toutes ces belles matières qui enrichissent la vie. Je me tais. Je me fais envahissant.
Mais OUI en accord parfait avec tout ce qui a été dit celui qui a un blog ressent les mêmes doutes , en est conscient!! et poursuit, pour lui pour l'autre aussi
Nous sommes tous différents et c'est là grande richesse de puiser et picorer la pitance du matin joyeux ou non
Fidèlement AA
bien j'adore ce texte Brigitte, tu es écrivaine puissante magnifique, les moments banals sont rempli ici de la vivacité et de la nostalgie.
bien les blogs- quand nous sommes écrivains, il faut communiquer sans doute,et les blogs quelle magnifique manière de communiquer- toute la planète là près à recevoir nos mots.
C'est vrai quand je ne suis pas sur ligne quelquefois je vais aux présentation des poètes, ou je discute la philosophie avec les amis, et j'ai mes propre écrit- j'ai juste complété un roman pour les enfants,mais, comme j'ai dit à un autre ami blogeur,il y a beaucoup de choses à faire quand nous ne sommes pas sur ligne et on ne passe pas beaucoup de temps pour réfléchir mais les blogs sont un outil magnifique.
OUi c'est vrai je concentre sur les blogs de la france des fois mais Brigitte je communique partout le monde et c'est magnifique.Le mot est la pour partager!Et il y a les blogs comme le tien- un bijou dans le monde de la littérature pour rencontrer.
bises.
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