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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, avril 09, 2011


Mes quêteurs de lumière, en début de matinée, étaient pris de brusques accès de véhémence, mêlant leurs longues branches, sans agressivité, plus comme en un duo passionné qu'en duel et puis se figeaient pour de brèves périodes sous le bleu encore légèrement voilé du ciel.
J'étais un peu végétative. J'attendais avec un espoir très timide que des lutins se lancent, dans la pagaille des valises et sacs, dans la recherche de tenues de demi-saison et reclassent vaguement le tout pour faire place aux plus gros chandails. Je regardais la corbeille croulante de papiers et le tas de bocaux et bouteilles d'huile et sirop que j'aurais dû déposer près des remparts.
Je me recueillais sur mes grammes conquis, jusqu'à laisser mes yeux se fermer.
J'ai relu, et le manque de style, de profondeur, la gentillesse primaire de ma contribution m'a semblé plus évidente, la présentation par François Bon de la nocturne de la BUA « Marco Polo en Maine-et -Loire http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article2493 (villes imaginaires avec l'appui des Passages de Walter Benjamin et des villes invisibles d'Itallo Calvino), les propositions mises en ligne et celles des élèves de Science Po – un faible pour Hélia d'Arnaud H. - ainsi que celles de http://www.diafragm.net/spip, j'ai trouvé humblement qu'ils avaient bien du talent ces jeunes et une profondeur que j'ai oubliée si l'ai connue – et, ma foi tant pis, voici mes villes, qui, à leur niveau, ne me déplaisent pas tant, et qui sont le fruit d'un élan amusé, un peu trop rapide sans doute une fois encore (ce qui est tout sauf une excuse)

Les premiers habitants de Parvis, par goût, et surtout parce qu'on sortait d'une époque extrêmement agitée, profitèrent de cavernes, puis creusèrent, le long de grandes entailles dans le plateau, des demeures, de plus en plus grandes dans la superposition des roches qui le constituaient, jouant des teintes et profitant des zones tendres pour créer un décor de feuillages, intégrant ainsi les jardins qui leur manquaient à leurs maisons. Les parvisans étaient gens de goût et de sens pratique. Ils en firent commerce, et la ville connut une prospérité timide puis de plus en plus affirmée. Les notables se firent tailler grands nombres de pièces, mais comme désir leur était venu de plantes ordinaires répondant devant chez eux aux sculptures de leurs salons, ils firent creuser des espaces de plus en plus vastes dans le plateau, de gigantesques puits transformés en jardins. Les roches ainsi extraites furent entassées au pourtour de Parvis, et les plus riches habitants, finalement, quittèrent leurs nouvelles maisons pour s'installer dans cette couronne de collines. Les artisans les remplacèrent, laissant leurs jolies cavernes à la main d'oeuvre venue de partout à l'occasion de ces travaux. Dans les plus anciennes cavernes on trouvait, mêlés, des outils et machines hors d'usage, des ébauches de sculptures, des sièges et tables en comblanchien endommagés, et les marginaux que toute cité se doit de susciter.

Il y eut deux Arcoux-sur-mer successives. À l'origine étaient quelques maisons alignées le long d'un port, sur une mer si belle que rapidement les pêcheurs se virent repoussés à l'extrémité ouest. Les nouveaux habitants ne se lassaient pas de regarder le soleil se lever et se coucher sur l'eau et leurs bateaux danser mollement le long du quai devant chez eux. Les nouveaux arrivants, contraints de s'établir derrière cette première rangée, élevèrent des maisons assez hautes pour profiter de la vue depuis les terrasses supérieures mais ils ne se satisfaisaient pas de cette situation. Le maire eut l'idée d'un ascenseur, à l'extrémité est, pour que la mer vienne au ras de leurs pièces principales, qui s'ouvraient ainsi sur une petite darse avec des appontements, et la vue de l'étendue marine, par dessus la première rangée de maisons. Bien entendu de petites digues protégeaient celles-ci, ce qui provoqua des récriminations, leurs pièces de derrière étant devenues obscures et oppressantes. Le jour où l'ensemble fut inauguré, pendant que, devant la mairie, au centre de la seconde rangée de bâtisses, les habitants écoutaient une cantate composée pour l'occasion par le fils aîné du principal entrepreneur, les digues cédèrent à l'unisson.
Les survivants, après un temps voué aux lamentations, recherches, etc... créèrent Arcoux-sur-mer-la-nouvelle sur une succession de petites îles artificielles, parallèles, reliées par une bande de terre, grande allée plantée d'arbres à l'est, une allée maritime à l'ouest. Toutes les fenêtres des maisons s'ouvraient sur les quais et les bateaux, les façades arrière recevant de grandes fresques représentant la mer qui aurait dû être à l'emplacement de l'île qui les portait.
La langue locale était marqué par la mer, dans les mots on sentait l'écho du ressac, et des tempêtes pour ceux qui exprimaient la colère. Les gens d'Arcoux étaient très fiers de leur civilisation marine. Leurs enfants en tirèrent un grand désir de terre et chantèrent de très doux chants évoquant le désert, au grand scandale des adultes.
J'ai réalisé depuis que j'aurais dû parler de Feug, faudra que je le fasse un jour.
Le bleu irradiant et la tiédeur nous sont venus vers midi avec des moments de calme, et j'ai galéré avec ma machine.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

le comblanchien m'est inconnu ... du galuchat de caniche ?

Pierre R. Chantelois a dit…

J'ai jeté un œil rapide (trop rapide) au site proposé : diafragm. Il me faudra y retourner. J'ai aimé Ville invisible. Textes et photos sont résolument modernes. À l'image de leurs auteurs, jeunes et talentueux. Et que dire de ces cavernes de Parvis? J'envie les habitants qui ne se lassent de regarder le soleil se lever et se coucher...

JEA a dit…

2e photo : empreintes laissées sur la pierre, mystères des regards et des frôlements passés...

Brigetoun a dit…

Kouki : le comblanchien "le marbre du pauvre" en fait mieux que ça - quand tu marche sur un beau dallage clair mais non luisant il y a des chances pour que ça en soit

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

Mais quel dommage qu'Avignon ne soit pas situé au bord de la mer ! Si je l'ai toujours déploré, ta publication me ramène une nouvelle fois à ce triste constat !!!

Brigetoun a dit…

il semble que ce soit encore plus nul que le croyais

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

Qu'est ce qu'il te semble "nul", Avignon sans la mer ?

arlette a dit…

Pensées peu suivies ....désolée
ko AA