Ce qui existe heureusement :
une petite rue où l'ombre et la lumière se jouent, où les murs soutiennent la verticalité des passants, où les angles cassent le vent
un panneau de bois aux veines douces entraperçues, les courbes développées en longue ampleur sans fin, rigueur et grâce à sa surface, par une main d'artisan ou d'artiste, comme il vous plaira de dire
les rinceaux gourmands d'une ferronnerie
un rayon de soleil entre les branches, et les taches qu'il pose sur la terre, les branchages, les pierres
une fontaine
un caillou poli et lisse
la souplesse des corps
la dignité gentille
la coque d'un bateau aux lignes amples et tendues
la forme fuselée et pleine d'un thon
l'odeur d'un jardin après la pluie
un sourire dans le métro
un livre qui heurte heureusement, un livre qui creuse, un livre qui nous fait bondir vers la couche précieuse de notre esprit, un livre où on chemine à l'aise simplement
une mélodie pour guider les pas
des musiques et l'écoute merveilleusement tendue, presque douloureusement attentive
un oeuf à côté d'une statuette cycladique et d'un bocal d'eau claire
Ce qui m'insupporte ou m'est inconfortable : les grands espaces vides, la laideur prétentieuse, la mièvrerie, l'agressivité, la cruelle et satisfaite fausse franchise, les luttes nécessaires, les « bateaux » comme des maisons opulentes, nos fatigues isolées, une sirène, la pédanterie, la sagesse apparente et appliquée, les injonctions même celles que je me donne mais à elles j'obéis généralement (comme pour juillet, en version évasive sur blog frère http://brigetoun.wordpress.com )
Ce que je dois me reprocher : cette liste idiote,
avec pour seul embryon d'excuse, le souvenir d'un atelier d'écriture, jeudi, à Poitiers http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article2572 et des blogs qui en sont nés et que j'ai plaisir à suivre
9 commentaires:
C'est exactement ça ; en se concentrant sur les petites choses pour extraire des sentiments inépuisables et infinis. Ce qui est d'abord, on verra pour ce qui en découle une fois la moelle épuisée.
l'odeur d'un jardin après la pluie est une merveille pour moi aussi
Comme dans la rues des Limaces, euh... du Limas.
une liste comme une piste avec des traces qui ne font pas de l'ombre aux lumières d'hier...
La liste heureuse plus longue de plaisir qui ensoleille les "mochetés" de la vie
délicieuse liste qui chasse les désagréments... je garde la dignité gentille après la pluie dans le jardin !
Il y a les petites et les grandes irritations dans la vie et de la vie. Et heureusement, il y a les petits et les grands bonheurs. Comme celui de la lecture, que ce soit un livre ou les comptes-rendus de lecture. Le bis en est un exemple.
Voir la vie depuis un balcon, au soleil...
L'odeur du jardin après la pluie a un franc succès...mérité.
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