En sortant de la réserve les photos utilisées dimanche, ai vu :
la glycine dans sa petite gloire de début avril
image de la fugacité
tant vu le feuillage opulent, vernis, uni
que j'avais oublié que fleurs, lourdes grappes, il y avait eu.
Bon, là, je devrais regarder mes mains, leurs tendons, leurs rides, avoir une ou deux phrases bien senties du genre « nous sommes peu de choses » ou « le temps, le temps s'en va, Madame/ las ! Le temps non, mais nous en allons » (de mémoire, pas été vérifier ponctuation, mais nous laisse réfléchir chacun, pesamment, si le coeur nous en dit.)
Mais j'en prends une, en signe d'abandon tranquille, de quiétude pour accompagner :
«... je me retiray chez moy, délibéré autant que je pourroy, ne me mesler d'autre chose, que de passer en repos et à part ce peu qui me reste de vie; il me sembloit ne pouvoir faire plus grande faveur à mon esprit, que de le laisser en pleine oysiveté, s'entretenir soy mesmes, et s'arrester et rasseoir en soy : ce que j'esperois qu'il peut meshuy faire plus aisément, devenu avec le temps plus poisant, et plus meur. Mais je trouve,
varium semper dant otia mentem, (ou, note de Maurice Rat : « L'oisiveté toujours éparpille l'esprit » Lucain – Pharsale, IV, 704)
que au rebours, faisant le cheval eschappé, il se donne cent fois plus d'affaire à soy mesmes, qu'il n'en prenoit pour autruy ; et m'enfante tant de chimeres et monstres fantasques les uns sur les autres, sans ordre et sans propos, que pour en contempler à mon aise l'ineptie et l'estrangeté... « j'ai renoncé à les démêler, , moi Brigetoun, qui avait trouvé ceci en commençant ma quête d'un passage des Essais qui m'est resté en mémoire (non littéralement malheureusement) depuis ma découverte adolescente, que je voulais pour le blog-faux-doublon-Brigetoun http://brigetoun.wordpress.com et que j'ai trouvé, long plaisir-énervement plus loin, vers la fin, bien loin du chapitre VIII « De l'oisiveté » où le cherchait avec la certitude qu'il ne pouvait être là.
Et au surplus, avais l'esprit tant vide, après sa course de cheval échappé - trop fantasque pour que retienne ce qu'il avait frôlé, loin de Montaigne et de tout - que je me contente, pour marquer espace mien, de ce tout petit paragraphe d'un ancien convoi des glossolales http://leconvoidesglossolales.blogspot.com/
Soir de fête – violons et flûte, une petite sonate – champagne - épaules nues et chignons au bord de la déroute – sorbets aux poires, granités de café, petits gâteaux effilés et vent dans les branches des arbres du parc.
6 mai
sur ce, bridant un instant mon imagination, suis allée lire ce que m'offrait internet, ou un peu de..
10 commentaires:
Belle main" à caractère "disait ma grand-mère!! et bague assortie
J'adore les chignons au bord de la déroute ..tout un programme devant table de fête
Bon début de semaine? curieusement le lundi est mauvais jour??
Cascade de glycine, j'imagine une améthyste à tes doigts, mais pour la main qui recoiffe délicatement le chignon, un rubis sera très bien.
"lire ce que m'offrait internet"
et le scandale du jour à grand bruit dans les journaux?
L'autrejeu j'en resterai à mon jade tout simple et si devais choisir ce serai saphir et birman please
Jolie bague.
"IL faut apprendre à souffrir ce qu'on ne peut éviter. Nostre vie est composée, comme l'armonie du monde, de choses contraires, aussi de divers tons, douz et aspres, aigus et plats, mols et graves. Le musicien qui n'en aymeroit que les uns, que voudroit-il dire ? IL faut qu'il s'en sache sçervir en commun et les mesler."
(Montaigne, Essais, Livre III, chapitre XIII.)
Beau menu... La table délaissée,
se refaire une beauté après le champagne, un pas de danse ensuite, revenir s'asseoir. Je reprendrai un peu de sorbet
Encore des moments d'un autre monde. Ce n'est certainement pas mon Iowa que tu racontes. ;-)
Par ctte semaine de pluie annoncée, je crois que je vais mettre en pratique cette remarque de Lucain qui veut que « L'oisiveté toujours éparpille l'esprit ». Je vais errer nonchalamment dans les lectures négligées. « Tout est si simple : passer en repos et à part ce peu qui me reste de vie ».
"chignons au bord de la déroute" et mon esprit s'envole ...
beau choix que le saphir, je m'incline !
Enregistrer un commentaire