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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, mai 08, 2011

L'ai massé en me réveillant de ma sieste samedi, un peu avant cinq heures, mais n'y avait rien de plus dedans qu'en m'endormant. Même pas un souvenir brusque du concert de jazz par les élèves du Conservatoire, j'en avais déjà fait mon deuil, plus concernée par le sommeil qui m'assaillait, et d'ailleurs là, au réveil, la lourdeur post-déjeuner et café au soleil filtré par légers nuages avait fait place à une crispation passablement douloureuse.

Ai posé sur celle-ci la chaleur de gorgées de thé, et me suis assise sourcils froncés sur la volonté d'écrire quelque chose pour Paumée, ce qui a entraîné un gigantesque bâillement.

Me suis levée, ai épluché deux patates, promené un chiffon pas trop distrait sur quelques meubles, hoché la tête devant l'argenterie plus que terne, sans aller plus loin, me suis souvenue qu'avant samedi, et par dessus la pause vases communicants de vendredi, il y avait eu jeudi.

Alors, place à cette journée passionnante et intensément vécue, soit : respiration prise, valise et une housse vidées, tas photographié, et la moitié de ce repassage, fait plus ou moins bien, puisque, pressés dans penderie, une bonne partie de ces trucs doit vraisemblablement se froisser légèrement – la seconde moitié a été pour samedi matin.

Là, je me suis levée de nouveau, et j'ai promené mon aspirateur, en me demandant si je parlais du concert à côté duquel suis passée jeudi soir.

En quelque mots, cela débutait par « Radiant Mind » de Christopher Theofanidis qui m'a plutôt séduite pendant un moment, par des diaprures un peu stridentes, une pause pour rebondir sur des notes basses et une reprise dans le médian (je sais je n'ai pas les bons mots). J'ai entendu – à tort dit le programme où le compositeur évoque la philosophie bouddhiste, et ma foi oui un ciel avec des nuages dérivant comme nos pensées, comme il le dit, c'était assez ça – mais moi j'étais devant des tôles au fond d'un port et puis le calme sur la mer, pendant un moment, et puis me suis lassée, et j'ai entendu une musique de film, plutôt agréable, mais qui ne tenait pas sans les images.

Ce qui avait sapé ma volonté d'apprécier Chopin, d'autant qu'il s'agissait du concerto pour piano et orchestre n°1, avec comme soliste Alain Planès. J'ai aimé l'attaque, et puis, était-ce moi, un reste d'humeur flottante, la conscience d'une petite hostilité de ma voisine (qui aurait préféré que j'occupe un des assez nombreux fauteuils libres plutôt que le strapontin auquel, moi, pour mon confort, je tenais), que ce soit vrai ou non, j'ai eu l'impression pendant la belle introduction que l'orchestre manquait de rigueur, était, avec langueur, un peu « à côté », jusqu'à ce que l'arrivée du piano le rassemble. Alors, malgré le jeu de Planès, je me suis peu à peu enfoncée dans un ennui poli.

Et cela venait sans doute de moi, parce qu'après l'entracte, j'ai écouté une très correcte ou mieux interprétation de la symphonie n°39 en mi bémol majeur de Mozart, que j'aime, avec un plaisir léger, non concerné, vaguement las.

En repartant, je regrettais un peu que ce programme n'ai pas été donné le 29 lors du concert auquel n'ai pu assister (j'ai donné mon billet à l'un des assistants à la lecture du mercredi soir) – j'aurais peut-être plus accroché au programme donné alors : petite suite de Debussy, Celio pour violoncelle et orchestre de Dusapin, variations sur un thème rococo de Tchaïkosky pour violoncelle encore et la symphonie n°1 de Brahms.

Je viens d'écouter un quatuor de Chostakovitch et suis rassurée, malgré mon peu d'empressement jeudi et mon renoncement samedi, j'aime encore la musique.

Me semble qu'il est heureux que je n'ai rien eu à dire.

7 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Un ennui poli sous Chopin... voilà qui compromet le vrai plaisir d'une soirée au concert. D'autant que les prix d'admission doivent être non sans conséquences sur un budget. Parfois un concert à la maison à partir du phonographe donne plus de bonheur. Pas de toussotements ou de crachotements autour de nous. ;-)

JEA a dit…

"un ennui poli" comme un meuble que l'on ne met pas dans la cheminée parce que les hivers ne le justifient plus...

Nicolas B. a dit…

S'enfoncer dans un ennui poli... Cela me fait penser au bruit soyeux d'une autre expression : tirer sa révérence.

D. Hasselmann a dit…

J'aime bien la nature morte au fauteuil.

Lautreje a dit…

C'est merveilleux, tu aimes encore la musique !

Gérard Méry a dit…

Tu promènes tes chiffons sur un air de Chopin quel raffinement.

arlette a dit…

Au centre de tous les maux et les mots la musique est une respiration
J'aime quand tu "hurles" ta douleur en humour grave et me retrouve un peu ......