commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, mai 12, 2011

mercredi vérification du sourire autorisé par la dent cassée dans la nuit sur le « sablé, spécial, assez dur » disait la marchande – pas pressée de me repayer une bouche – décider d'opter pour un sourire « Joconde »

courses dans quartier, dans l'air allègre du matin, et la lumière frémissante – quelques tâches, et décision de forcer mon doux vide cérébral à trouver quelques mots pour évoquer ma lecture de « Fenêtres sur le monde » de Raymond Bozier, publié par Publie.net en une nouvelle version après celle de 2004 chez Fayard http://www.publie.net/fr/ebook/9782814504486/fenêtres-sur-le-monde

Une série de textes, à partir de fenêtres, qui sont des histoires, des portions du monde, comme dans l'une des plus longues (certaines sont très brèves) : « jeune fille à la fenêtre »

« À trop longtemps restée debout devant la fenêtre, la jeune fille finit par avoir l’impression de faire corps avec les murs qui l’entourent, les toits rouges, le ciel en constante métamorphose, les rues goudronnées, les trottoirs sillonnés par les ombres, parfois titubantes et incertaines, de passants soutenus par la nécessité d’atteindre leur logement, leur trou de taupes, dernier domicile, ultime refuge qui donne encore un sens aux déplacements et sans lequel leur marche cesserait d’être orientée et n’obéirait plus qu’aux lois de l’errance et du hasard. »

et il y a tout un monde à l'extérieur, et à l'intérieur la mère, sa télévision, et son désarroi, la fille qui aimerait être une mouette ou même un goéland, qui marche sans trêve et sa musique dans la nuit, qui ne supporte plus, qui va s'évader, et le père, son abandonnement, le regret de son travail aux chantiers navals maintenant fermés, et il y a les chantiers, et la détresse, et son corps défait.

Il y a des récits, des fenêtres de rencontre comme celles des hôtels (et l'espoir d'être dépaysé, étonné, d'une campagne, d'autre chose), des fables comme celle des images mortes à la télévision qui contaminent les spectateurs, des morceaux de notre histoire contemporaine telle que la montre encore la télévision, devenue spectacle, avec toujours un petit regard de côté, une distorsion pour faire sens.

Il y a des éclairs, des visions fugitives sur la vie des autres, visions limitées à cette portion de monde, de rue, d'immeubles que la fenêtre permet de voir. Et certaine sont des notations vécues, des lettres envoyées pour décrire (et elles sont datées et localisées). Des fenêtres de toutes sortes, et les rangées de fenêtres en face quand, comme souvent, c'est dans une ville, grande ou non, ou des usines, des parkings, des fonds de ville ou de port, la vie des gens dehors, les rêves que l'on fait.

Il y a les mots qui montrent, qui nous font être là, sentir les odeurs, ou le croire, brièvement, et puis on passe, en suivant la diversité du monde. (diversité grande aussi des textes réunis)

fenêtres en mouvement

« Grands talus explosés à la dynamite, puis découpés par morceaux. Successions d’espaces perpendiculaires aperçus à la vitesse de deux ou trois dixièmes de secondes par mètres. »

« Visions désordonnées : ballast, sentier longeant les rails, passage à niveau, rues avec voitures en stationnement, grisaille de trottoirs désertés, circulation périphérique, maisons basses, maisons à étage construites sur un même modèle et sans qualité architecturale, parpaings, crépi ; jardins clos, plaques de fibro-ciment surmontées de grillage, cabanons, balançoires, vérandas, tables en fer, entassement de chaises en plastique sous un auvent, lierres, vignes-vierges agrippées à des murs, arbres fruitiers dénudés, »

fenêtres aussi des aéroports « Des employés en gilets jaune fluo s’affairent. Un Airbus roule vers son aire d’envol. Au loin, les collines bordent la plaine. Sept grues peintes en rouge et blanc manœuvrent. Qui sommes-nous dans cet étrange anonymat des lieux et des vies prêtes à l’envol. »

fenêtres de la vie quotidienne, avec de belles pages sur la ville, sur ces espaces où elle se défait, sur les centres commerciaux, les rues mornes

« Nous nous laissons d’autant plus facilement corrompre que notre vue est porteuse, sans que nous en ayons directement conscience, d’une masse d’informations anciennes, de sensations fugitives, de bonheurs éphémères, de souvenirs… Chaque regard porté sur le paysage intègre la mémoire – les traces – de l’existence passée. Nous voyons bien plus que ce que le présent du réel nous donne, et le poids de cette réalité invisible pèse sur notre conscience comme le désert pèse sur le regard du bédouin, la neige sur celui de l’esquimau… »

« Grues orange, ou bleues, aperçues à chaque ouverture des volets, têtes géantes d’hippocampes bougeant lentement au-dessus des toits. » et là le texte s'éloigne de la fenêtre, et dérive à travers le port et les saisons.

(photo Javarman http://fr.123rf.com/photo_590796_fen-tres-de-maison-ancienne-rome-italie.html )

Fenêtres en voyage

« Probablement déçue elle tourne les talons et s’en va. Le curieux balancement de ses bras vers l’arrière, son déhanchement, sa façon d’appréhender les pavés sur la pointe des pieds lui donnent une allure de pantin. Elle atteint le sommet de la via Clémentina, entame la descente. Et c’est comme si ses jambes, son bassin, son buste, sa tête paraissaient s’enfoncer progressivement dans le sol. Elle disparaît. »

et fenêtres étrangères vues à travers l »étrange lucarne », celles par lesquels les corps se jettent, « par-delà l’océan, d’orgueilleuses citadelles dressées dans le ciel bleu. » jusqu'à ce que « 43 600 fenêtres disparaissent en quelques secondes sous nos yeux. »

fenêtres sur la pensée, fenêtres et murs sur lesquels s'appuient une recherche, fenêtres et murs qui envahissent le monde, remplacent la nature, et fenêtres représentées, comme celles de Hooper et les femmes qu'elles éclairent.. fenêtres sur les songes.

Et puis la journée a passé, rythmée par les améliorations brèves dans la véhémence de carcasse, qui ne l'ouvrent pas l'esprit.


16 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Réflexions éparses sur ces fenêtres qui meublent notre vie ou qui vident nos rêves d'une parcelle de bonheur. De la fenêtre voyageuse à celle plus sédentaire, à volets mi-clos, mi-ouverts, les mots s'envolent de la plume de l'écrivaine et nous rejoignent en ligne bien ordonnée. Une belle lecture.

Brigetoun a dit…

c'est de l'écrivain

arlette a dit…

Oui Belle lecture ....et la dernière fenêtre s'ouvrant sur un mur...reflet ou réalité? il y a pourtant un infime bout de ciel bleu La cigale le cherche aussi

JEA a dit…

un sablé en béton armé ?

Brigetoun a dit…

pire, non effritable, en marbre

micheline a dit…

mieux vaut avoir la dent dure!et fenêtres à double vitrage contre l'adversité

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

Mona Lisa a plus d'un admirateur !

joye a dit…

Cela ne se voit vraiment pas !

L'important, c'est de garder le sourire !

Avec ou sans dents !

;-)

Anonyme a dit…

photo de l'immeuble rouille ouvertes fermées les fenêtres ...

Brigetoun a dit…

la pourpre/rouille de Rome

Lautreje a dit…

impossible ce matin de laisser un commentaire, blogspot avait fermé ses fenêtres, je reviens, elles sont toujours autant mystérieuses.

Brigetoun a dit…

les commentaires se sont effacés - et j'avais vidé ma corbeille de messagerie en milieu de journée
Restent quelques rescapés aux ennuis successifs que je recopie

Anonyme a dit…

Mona Lisa a plus d'un admirateur !

Mathilde Primavera

Anonyme a dit…

Cela ne se voit vraiment pas !

L'important, c'est de garder le sourire !

Avec ou sans dents !

;-)

Joye

Anonyme a dit…

photo de l'immeuble rouille ouvertes fermées les fenêtres ...


Koukistories

Anonyme a dit…

impossible ce matin de laisser un commentaire, blogspot avait fermé ses fenêtres, je reviens, elles sont toujours autant mystérieuses.

l'Autreje