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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, juin 12, 2011

Billets, photos et surtout cartons

Samedi Avignon proposait l'inauguration, avec concert et autres festivités, de la place Pie restaurée - mais non pas le temps et pas franchement ravie de ce qui a été fait -, des concours de trottinettes, skats et rollers à l'île Piot - mais franchement niet - et une brocante d'antiquaires allées de l'Oulle - mais crainte devant tentations, pas grande envie, pas vraiment le temps.

Alors ce fut, primordial, départ aux petites heures, enfin pour moi, un peu après huit heures, pour être avec trois quart d'heure d'avance devant la FNAC avec ma liste de billets

Déjà un peu tard, d'autant que cette année, gentiment ,il a été prévu un accueil avec jus d'orange et café exécrable pour les plus matinaux, d'où pagaille et litiges pour l'ordre de passage, que, pour ma part, j'ai traités avec peut être un peu trop de calme conciliant devant quelques butors des deux sexes (assez rares, nous étions entre gens civilisés). Eu le temps de me faire des amis, de me retrouver au bout d'un moment corps hors d'aplomb avec mes pieds, jambes en rigidification oblique.

Suis parvenue au guichet un peu après 10 heures, malheureusement pas face à ma complice des années précédentes mais devant une presque aimable jeune femme, un rien perdue dans les fichiers, et m'en voulant pour la durée de l'opération (pourtant mes successeurs faisaient preuve d'un joli flegme, répondant à mes sourires d'excuse) – après que la machine se soit bloquée deux fois j'ai abandonné, et suis partie avec 22 billets. Il m'en manque 14 dont 5 auxquels je tiens vraiment, mais j'étais crevée, je voulais pointer ma liste et les places obtenues (moyennement bonnes, quelques unes très, d'autre vraiment fort peu) avant d'aller compléter au cloître Saint Louis et, comme vraisemblablement, un peu avant midi, heure à laquelle j'aurais pu repartir, des tickets d'attente avaient vraisemblablement été distribués pour la fin de la journée, je verrai mardi ce qui restera disponible.

Suis rentrée faire un tour sur web, délasser carcasse et faire cuisine.

Trouvé, en émergeant de ma sieste, sur http://www.ledauphine.com/vaucluse/2011/06/09/cy-twombly-ou-le-temps-retrouve cette présentation de l'exposition « le temps retrouvé – Cy Twombly photographe, amis et autres » à laquelle suis partie vers six heures :

"une expérience riche d’enseignements. Les choix qu’il a réalisés donnent une lecture nouvelle à son œuvre si foisonnante. L’œuvre photographique de Cy Twombly dialoguera durant près de quatre mois avec celles de Degas, Brancusi, Diane Arbus, Sol LeWitt, Ed Rusha, Sally Mann… au total une vingtaine d’artistes triés sur le volet.

(une reproduction de photo prise sur le site du journal)

Cy Twombly présentera des photographies d’intérieurs, de mer, de natures mortes mais également des prises de vue de ses peintures ou de ses sculptures, et de son atelier. On y découvrira une relation intime à la lumière et au temps qui passe.... »

(affiche de l'exposition)

et ma foi j'ai aimé m'y promener, et comme elle était très riche, et qu'en cours de route on est venu me dire que les photos sans flash étaient autorisées, entre quelques photos qui font injure à ce que je voyais mais peuvent donner idée vague et quelques notes, vais essayer d'en parler sur http://brigetoun.wordpress.com

Mais, sans doute, le plus intéressant, si êtes arrivés jusque là, oh vous les gentils égarés du week-end : un conseil, investissez 0,99 euros et lisez la cinquantaine de pages (mais incomplètes) des « cartons » de Christine Jeanney,http://www.publie.net/fr/ebook/9782814504707/cartons sortis chez Publie.net presque en temps réel, alors qu'elle est dans le dépotage-rangement desdits cartons.

Christine Jeanney entre deux cartons note ses réflexions, gestes, impressions – ou c'est comme si. Et , magicienne qu'elle est, nous rend cela proche, avec toujours des touches de la fantaisie qui lui est personnelle -lecture régalante, rien que de l'ordinaire que l'on a connu, plus ou moins, quand on a déménagé – observation, sourire, sensations, les mots restituent tout, même des bribes de conversations ou ces moments où notre pensée prend une forme orale sans que nous l'exprimions à haute voix – et puis au détour d'un carton une voix qui touche, avant que le sourire de la vie prenne place dans le suivant, ou sur une courte remarque presque vertigineuse.

Des bribes, un peu en pagaille, et un peu au hasard, dont me demande une fois encore pourquoi ce sont ces phrases que j'ai privilégiées

« état des lieux entrant, posture sérieuse face au propriétaire, je constate qu’il y a tache sur le parquet, une rayure au carrelage, m’en inquiète, non pas pour m’offusquer ou parce que je serais devenue maniaque pendant la nuit mais pour me démarquer, non coupable, que ces charges ne soient pas retenues contre nous, les taches sur le parquet, les nôtres, ailleurs, on s’en expliquera plus tard, à gratter avec le dos dur de l’éponge, état des lieux sortant, les autres, ceux qui étaient là avant, pas très soigneux n’est-ce pas ? »

« tri des médicaments, lire les posologies et utilisations, les dates limites, le braille, le nombre de maladies évitées (puisque la boîte est presque intacte) mais qui planent (on va garder ça au cas où), un flacon presque entier de gélules aux plantes, sommeil réparateur (il suffisait de l’acheter pour mieux dormir alors ?) »

« ses petites voitures pendant qu’il n’est pas là, placées sur ses cours, ses dossiers, ses pochettes, un presse-agrumes, tout y est, lui petit, lui grand, lui autonome, je récupère dans ses cartons la traine du bateau, ce qu’il jette par-dessus bord finalement, c’est un mille-feuilles, ou une carotte glaciaire, les étapes étagées, additionnées, à ranger dans sa prochaine la chambre, la sienne, c’est comme ça qu’on l’appelle, même s’il n’y dort pas «

« au ras du sol, à quatre pattes, nez collé au petit matériel, aux plinthes, soulever, et debout cou tordu, accrocher, hisser, à bout de bras déséquilibre, vivre sur escabeau, recommencer, c’est toute une chorégraphie, déménager, et ça resserre en quelques jours, en amplifiant les mouvements, ce que l’on passe une vie à faire » …...

et j'ai pensé à elle, dans l'exposition, devant la série de photos de Sol Le Wit, objets divers, livres, prises lors d'un déménagement de Brooklyn à Manhattan

13 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Soirée très occupée. Moins pénible cependant que ces deux heures d'attente qui n'ont pas comblé toutes vos attentes et... commandes. Me suis documenté sur Cy Twombly que je connaissais très peu. Surprise de taille : la précocité de son art. Sa formation débute à l'âge de 14 ans avec le peintre espagnol Pierre Daura. Puis j'ai laissé une note à Christine Jeanney qui émerge de ses cartons. Enfin visite chez Brigetoun sur Wordpress pour me familiariser à distance avec Le Temps retrouvé.

Brigetoun a dit…

je vous donne bien du mal (sourire)

Lautreje a dit…

Un déménagement serait aussi traumatisant qu'un divorce. Mettre une partie de sa vie en carton... comme un mise en bière.
l'expo me donne envie, déjà pour Brancusi et aussi pour ce temps retrouvé !

cjeanney a dit…

Grand merci Brigitte (et Pierre par ici aussi), en fait, dans le panel des merci (parce qu'il y en a, de convenance, de politesse, effusion, émotion, etc) le mien est très spécial (parce qu'il est grand et fort et baraqué, pas un freluquet de merci, ni un malingre) et puis reconnaissant et dédoublé (parce que vos deux blogs le matins, c'est bonheur).

RV a dit…

Lautreje, croyez-moi, ce fut tout SAUF un divorce suis bien placé d'ailleurs pour l'affirmer... ^^

La petite librairie des champs a dit…

Et il y avait aussi, un beau moment à la bibliothèque Ceccano, malheureusement moins médiatisé sans doute, une lecture/rencontre avec un poète que nous aimons beaucoup, Jean-Gabriel Cosculluela...Ce fut un vrai moment de poésie, et je regrette de ne l'avoir su qu'assez tard, ce qui ne m'a pas permis d'en faire écho avant sa venue.
L'exposition sur les livres d'artistes est tout à fait remarquable et à visiter de toute urgence, il y a là des beautés à découvrir ou redécouvrir.
Amicalement,
SD

Michel Benoit a dit…

Tout ça c'est la faute aux photos...
À moi, Niepce, Daguerre !

Brigetoun a dit…

la petite librairie merci de me rappeler l'expo des livres d'artistes l'avait oubliée - aurais pas eu le temps pour Ceccano, carcasse en mode rodage besoin pause entre l'attente du matin et l'expo Lambert

jeandler a dit…

Course aux billets
c'est un comble pour toi qui en fait un chaque jour.
Rituel oblige. Chapeau ! Je n'aurais ni cette patience ni ce courage.

tanette2 a dit…

Bravo pour ta constance pour obtenir ces 22 billets qui nous permettront grâce à tes publications de "participer un peu et de loin" au prochain festival.

Gérard a dit…

Tu me permets de découvrit ce photographe et peintre Cy Twombly

mel13 a dit…

N'aurai pas la possibilité de voir plus de deux ou trois spectacles cette année: alors lesquels en priorité? L'expo aussi nous tente...

Brigetoun a dit…

incapable de dire lesquels je ne sais rien de vous ! allez sur le site du festival lire la présentation des spectacles - je crois que c'est le mieux