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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, juin 20, 2011

Dimanche matin

Se redresser dans la lumière revenue, sentir que l'air est allègre, tenter de laisser la moue s'effacer, sans forcer, naturellement, en oubliant le « tenter », se souvenir de :

ne pas se regarder dans la glace et ne plus regarder les stats de paumée, surtout pas,

se réjouir des centaines de grammes supplémentaires, c'est le but non ? euh

se dire qu'on n'existe plus dans le virtuel et tenter de se trouver dans ce qu'on dit réel en évitant de se cogner

continuer ? Oui – il y a encore à aimer

regarder cette esseulée poussée en graine, en petit désordre et, oui, l'aimer,

encourager les pieds un rien malmenés par des vieilles tatanes retrouvées par hasard, ne pas leur avouer que cette gêne légère est presque volontaire, point de fixation du mal-être,

se souvenir que résolution a été prise, pour sérénité, de ne pas s'attarder sur son image, mais ne pas résister - répondre : mais c'est de loin - se demander surtout ce qui se reflète là, autour, qui ne ressemble pas à la réalité de la petite place - et dénier toute responsabilité pour la bouteille abandonnée,

constater en arrivant aux halles qu'un nouveau stand d'huilier s'est installé,

mais rejoindre son marchand familier pour un bidon d'huile sous son étiquette, un gros pavé de morue et quelques plaisanteries,

pendant que sont pesées les pommes de terre, grosses sambas (je crois) à la fine peau ocrée, et petites Noirmoutiers à pelade, regarder les quatre sortes d'oignons, en hommage à Christine Jeanney, puisque son billet du matin http://tentatives.eklablog.fr/todo-liste-1-a4061012 a déclenché l'envie d'une liste resserrée sur un objet ... dérivant en piètre morale... corrigée par ce n'importe-quoi – enfin était goûteux et involontairement cause de ma stupidité présente


en louvoyant regarder du coin de l'oeil les panneaux installés au centre de l'allée, et puis en retenir quelques images, et se demander si le CrunCrun évoqué est le prédécesseur du CoinCoin aux cannes de la place de l'horloge, ou si c'était lui (et par Michel j'ai la réponse mais, les ayant débaptisés tous les deux, je me demandais si CoinCoin n'était pas un CrunCrun vieilli)

faire une infidélité à son marchand de légumes, attirée par des asperges hors saison, et constater ensuite que les principes ont parfois du bon,

être bien, dans la petite affluence détendue et joyeuse du dimanche matin,

pendant que le jeune prépare petit pageot et dorade, contempler, pour délectation des yeux, les poissons de roche

et en attendant de payer ces deux poissons plus un filet de loup et quelques gambas, se demander qui a ajouté au citron cette mini anguille (si s'en est une) sur la lance de l'espadon

allumer et jeter un cigare, reposer main avant de s'engager sur le miroir brillant du Vieux Sextier

aimer la rencontre de ce vert et de ce bleu,

arriver enfin à capturer, assez mal, l'image d'un des marcheurs,

se planter, immobile, en regardant les nuages, en refusant de penser « les merveilleux nuages »

se demander si la place est suffisante pour la femme et le couffin, et constater que oui, elle n'est pas encore si encombrante.

Et savourer le jour, tel qu'il est.

12 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Quel souffle et quelle poésie. Un objet peut être affreusement banal. Il peut être beau sous la description d'un poète ou d'une poète. Je tire la conclusion très simple qu'il a fait beau, ce dimanche,à Avignon.

Fardoise a dit…

Ai banni les stats... Belle vision matinale d'un Avignon encore propre et des Halles toujours aussi accueillantes.

micheline a dit…

oui il y a encore à aimer...
et quelque esprit inspiré pour nous aider à voir ,sentir et persévérer

Michel Benoit a dit…

J'aime le contre-jour de la rue Baroncelli, les deux fleurettes s'extirpant de la plate-bande, le dedans-dehors à la bouteille de vin, la pointe de lumière au pigeon et bien sûr... l'hommage à Crun-Crun !
Qui sont nos nouveaux Crun-Crun ou Cyprienne aujourd'hui ?

Brigetoun a dit…

oh Michel ! merci ma mémoire transforme tout, je corrige

Michel Benoit a dit…

Je n'avais pas tout lu !
L'homme aux cannes (un contemporain) s'appelait Coin-Coin.
Crun-Crun, lui vivait au début du siècle.

Claudine a dit…

Je connais rien de votre région, mais je l'aime à travers votre regard. Vous avez un regard de peintre. J'aime votre cour, j'essaie d'en capter tous les détails en voleuse d'impressions. Jolie silhouette.

jeandler a dit…

Une belle invite dans la lumière matinale,le pas assuré, un joli maintien, le tout dans la première image, une perspective qui invite à emboîter le pas à cette jeune silhouette si décidée, à pied ou en vélo... Ferais-tu tes courses à bicyclette maintenant ?

Brigetoun a dit…

ai fait du vélo cinq ou six fois il y a soixante ans, peur de me casser la gueule en public - et puis moi suis derrière l'appareil

arlette a dit…

Nostalgie perceptible en ce dimanche matin............suite des nuages

Gérard Méry a dit…

Une certaine façon de s'occuper des ses oignons

Nicolas Bleusher a dit…

Photo 1 : madame promène ses plots...

Moi ai tout fermé : blog, Facebook... Je regardais trop mes statistiques !