La chaleur du réveil du petit jour s'était transformée, vers 9 heures, en petits frissons des épaules (qui exagéraient).
En sortant, en levant les yeux, une zone nuageuse, gris moutonneux, s'effilochait au dessus de moi vers le bleu parsemés de draperies flottantes.
En fait il soufflait un petit vent, sans grande violence, juste de quoi manger mes cheveux, faire danser les pans de chemise et les jupes, rafraîchir l'atmosphère,
et permettre de profiter de la cour, en tenant fermement les pages de journal.
Aucune envie de tenter d'écrire quelque chose à partir des photos, plus ou moins séduisantes, que je contemplais d'un oeil absent. Je reprends deux paragraphes de convois des glossolales de juin http://leconvoidesglossolales.blogspot.com/
Ai-je fait ce rêve d'un vieil asile, où nous étions nombreux, pièces nues derrière des arches – nos pauvretés parées par ce noble bâtiment, son austérité rythmée. Et nous y entretissions nos désaccords, notre solidarité, notre dénuement, rendus plus aigus, peut-être, par cette semi liberté en si rude esthétique. Nous en pervertissions l'ordonnance par des débordements de tissus et ustensiles, et profitions des fins d'après-midi, quand le soleil perdait de sa virulence, pour errer, converser à mots lents, en regardant les enfants en tornade, dans la poussière de la grande cour, autour du vieux platane boursouflé de cicatrices, sous les appels et musiques qui s'échappaient des cellules ou des galeries et s'abattaient sur nous. Derrière la grille la ville s'activait, aussi crainte que proche.
21 juin
(aucun rapport autre que ma fantaisie avec ce bâtiment)
J'ai rêvé d'une grande salle dans la maison sur la grève, de murs chaulés s'effaçant dans la pénombre, d'un âtre et de ton dos penché pour faire partir les flammes, de grands bocaux qu'elles feraient sortir de l'ombre, pleins de ces coquillages que nous ramènerions de nos promenades paresseuses.
24 juin
7 commentaires:
à errer ainsi les vocables en détresse s'inventent des histoires pour tenir jusqu'au soir,
"converser à mots lents, en regardant les enfants en tornade"
Une brise matinale - si douce mais présente qui effleure notre peau - est un beau départ pour une journée par temps gris et de laquelle se cache le soleil.
ah j'adore ce texte chère Brigitte, j'ai trouvé les nuances exquises des émotions par la.
j'ai une petite fleur pour toi chez moi
bises
Une petite fleur qui s'ajoute à celles de ta cour déjà si fleurie...
Il y en a un qui faisait le tour du monde dans sa chambre; toi, c'est dans ta cour !
entre chaleur ou vent plus trop sauf le soir, et j'espère que dans une semaine aurais la force de sillonner la ville
Moi aussi, je rêve parfois des batiments...par exemple, ma maison avec toute une série de pièces que je n'avais pas encore vues...
!
de bien beaux rêves propices à d'autres rêves...
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