Puisque l'eau tant attendue (même si nous avons, nous méditerranéens, culture de l'irrigation et le canal de Provence http://www.canal-de-provence.com/Accueil/LeauducanaldeProvence/Lesoriginesdeleau/tabid/570/Default.aspx et http://jn16.jn-hebergement.com/Accueil/Lesaménagementshydrauliques/LeparcoursduCanaldeProvence/tabid/578/language/fr-FR/Default.aspx pour nos voisins et pour nous les canaux Crillon, le canal Puy, le canal de l'Amenée et le canal de l'hôpital, merci la Durance http://www.memoireonline.com/07/09/2286/m_Etude-hydrogeologique—la-confluence-Rhne-Durance2.html, me fascinent) était sur nous, par petites ondées paresseuses qui ragaillardissaient mes pauvres plantes et me donnaient cette odeur de terre mouillée qui me donne faim, ne sais pourquoi - passé le petit plaisir passager des dalles ternies et un rien poussiéreuses ravivées de grosses taches molles se fondant lentement en un rose délicat et de plus en plus soutenu, ai recherché traces de lumière dans les photos de lundi.
La glissade sur la peau inégale des murs, le miroitement noir des carreaux, la sublimation ombreuse de chaque moulure
Le spot qui efface en une saturation de l'air la réalité des murs, qui détache, rebondissant de fer en fer, les lanternes, ferronneries chantournées, enseignes,
et, l'autre jour, la plongée dans l'eau, et le miroitement jouant sur la coulée, le rappel roussi du talus comme s'il émanait de cette surface chatoyante, en évitement de la réalité.
Puis, comme les passages de « la cause des portraits » (complément de ce que je citais encore une fois sur le petit-frère-blog-qui-grandit-un-peu-trop) qui parlent de la peinture, de Fra Angelico, par exemple, ou des primitifs rhénans, et des anges qui « semblent encore nous escorter de leurs couleurs or, azur, de sinople étincelant, de leurs trompettes silencieuses ou du son des hautbois veloutés.. » m'avaient lancée, au petit déjeuner, à la recherche d'écrits de peintres, recherche tôt abandonnée pour en rester à des notes d'un peintre inconnu sur un papier ricochant via Gauguin et Seurat vers les peintres de leur époque, dont j'ai prélevé quelques lignes pour ledit blog, j'ai repris, entre le nettoyage de l'argenterie et un moment de défoulement avec cire, un peu de feuilletage
pour trouver la lumière vue par Matisse, et sa recherche en 1904 (lettre à Gaston Diehl :
« une fois placée ma dominante, je ne pouvais m'empêcher de mettre sa réaction aussi violente. J'étais en train de faire un petit paysage par taches, et je ne parvenais pas à réaliser mon accord lumineux selon les règles prescrites.... Comme je partais de la lumière blanche, ça m'assombrissait, et je ne pouvais faire autrement que de meurtrir toutes mes couleurs... » mais après avoir écouté Cross : « quelques mois après, travaillant devant un paysage exaltant, je ne songeais plus qu'à faire chanter mes couleurs, sans tenir compte de toutes les teintes et les interdictions. Je composais dès lors avec mon dessin de façon à entrer directement dans l'arabesque avec la couleur. »
et Derain, de Collioure, le 28 juillet 905, à Vlaminck :
« une nouvelle conception de la lumière qui consiste en ceci : négation de l'ombre. Ici les lumières sont très fortes, les ombres très claires. L'ombre est tout un monde de clarté et de luminosité qui s'oppose à la lumière du soleil : ce qu'on appelle les reflets. »
Et puis, plus au sud, là où la lumière est telle qu'on n'en parle plus, ni des couleurs, sauf quelques, primaires, Dubuffet dans une lettre envoyée, le 4 janvier 1948, de Tamanrasset, à Jacques Berne :
« Les montagnes sont noires le sol noir complanté de pierres noires les hommes noirs teints de bleu, la tête encapuchonnée de noir époutanvablement, du reste extrêmement courtois et affables mais peu rieurs....» ma foi il ne parle pas de la lumière, il parle nourriture, confort, dureté des gens et surtout littérature, mais j'avais envie de citer son nom.
Alors, si, en cherchant, pour un autre lumière, celle qui est capturée par, ou sort de certaines toiles, à propos de certaines « pâtes battues »
« Ce n'est pas une seule fois que j'avais à promener mon large pinceau sur le tableau, mais plusieurs, d'abord avec une teinte grise ou bistre très rompue puis ensuite avec une teinte très claire, puis derechef avec un brun très foncé, et en variant chaque fois la pression du pinceau, jusqu'à ce que j'obtienne l'effet désiré. Encore agissais-je aussi en utilisant le couteau souple pour lisser par endroits. De tout cela résultait un fin poudroiement doré, comme ombreux, alimenté à l'intérieur d'une bizarre lumière tamisée et fusante. »
Bon, comme j'ai trouvé une lumière qui me plait pour être vraiment de peintre, j'en reste là. Excusez-moi.
14 commentaires:
Et une petite promenade sur le Rhône...
La proximité de son nom pourrait laisser croire que Guéant est Grand Argentier, ou pire encore une lumière.
me suis demandée un instant ce qu'il venait faire là
moi aussi l'odeur de la terre mouillée me donne faim. Quant à la lumière, les jeux d'ombres et de reflet, c'est un plaisir de lire ces mots d'artistes.
Ta composition est en lumière
et j'aime Guéant à l'envers !
Passionnant! La dernière sur le bistre est elle aussi de Dubuffet ?
De la lumière avant toute chose...
De pluie
nenni
n'avons eu
Veinarde
ou plutôt tes plantes !
Il a plu toute la journée ici mais je n'ai pas fait briller mon argenterie autant que la tienne.
L'argent brille de mille feux, et Guéant, ce chiffon de papier, a émis des excuses, hier à Joué-les-Tours, celles de "la gendarmerie, l'arme" : on ne saurait mieux dire.
Qu'il vienne nous parler encore de "radars pédagogiques" !
Guéant = pollution intellectuelle, point.
Passons à ta bienfaisante lumière = plaisir à consommer sans modération. MERCI.
Je cours alimenter mes plantes potagères en purin d'ortie confectionné par mes soins, la terre a été amollie par l'avaricieuse ondée qui nous a été octroyée, l'engrais bio va pénétrer correctement. Sept bacs à réserve d'eau dont un de 1000 litres attendent les gros orages qui les rempliront. Pour le moment c'est un peu pipi de chat, mais mieux que rien du tout.
oh gué-en Avignon
lumières et reflets
se rient de la pluie
quand brille l'argenterie
Elle a fait quoi, ta fleur, qu'on l'emprisonne ?
Heureuse de voir que même ton argenterie est polie chez toi !
;-)
Quel bel éloge de la pluie. De l'eau. Une journée de pluie - je dois l'admettr4ee - est salutaire. Deux semaines de pluie, c'est autre chose. Et terminer avec les « pâtes battues » de Dubuffet pour créer la lumière... Quelle joie!
passage en glissant des cafards
Bien peindre et savoir en parler.. ou comment peut naître une sensation voilà le challenge!! et cette brillance séduirait bien un pinceau
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