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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, juillet 13, 2011

Avignon, photos couci-couça et autres choses

Partie vers 10 heures, en cherchant l'ombre,

jusqu'à la poste près des remparts de l'est pour retirer un paquet, qui ne contenaient pas les livres espérés -

fait en sortant, puisqu'il était trop tôt pour les expositions envisagées, un petit tour sur le marché des livres, sans intention d'achat, d'où : 3 livres (Simon, Arrabal, Beckett) chez le premier bouquiniste, et le refus de regarder le reste


Rejoint l'école d'art,

(fait la grimace au très laid serpent évocateur de clim (à vrai dire,là elle est bien réglée))

pour voir un passage d'une belle vidéo entre réalité d'un chantier et rêve,

la salle du « photo-musée de la danse » et sa série de petites photos, dont on ne comprend pas toujours (je ne) le rapport avec la danse, si l'on ne lit pas les légendes sur le cahier posé au centre,

et puis les très belles photos, dans la salle suivante, de Steve Paxton par Jean-Luc Moulène, impossibles à photographier sans les transformer par les reflets des fenêtres

donnant sur la cour où commençait un débat qui, pour cette fois, ne me tentait pas.


Suis repartie, suivant ou croisant des parades diverses,

jusqu'à la maison de Jean Vilar, où se succédaient, entre le 11 à 19 heures et le 12 à 19 heures, des lecteurs de ses textes.

J'en ai écouté trois, proférés sur nous, depuis une fenêtre du premier étage, en évitant de céder aux tentations de la petite librairie,

en regardant la jeune femme qui peaufinait son gigantesque panneau -


et puis suis rentrée dans l'antre, sans écouter la petite scène du « songe d'une nuit d'été » (je crois) que jouait une troupe sur la place, (et dans le public était une jeune femme en crinoline)

pendant qu'une actrice-servante tractait.

Comme c'est près de chez moi, comme j'en avais envie, ai fait une tentative dans le « off » en allant au « petit Louvre »

dans la belle chapelle des Templiers, écouter Angélique Ionatos et Katerina Fotinaki dans « Anatoli » un récital de chansons grecques http://petitlouvre.com/index.php/salle-1/43-anatoli grand plaisir du rythme, de l'entrelacement des deux voix, comme un riche fond de ruisseau sur lequel brode le courant clair, pendant une belle et longue chanson, et écoute de la seconde avec plaisir et impatience de pouvoir sortir parce que je sentais le malaise-dû-à-l'excessive-clim (peau bouchée, sueur froide etc...) prendre belle ampleur. J'en resterai là (sauf peut être dans les théâtres permanents que je connais et sais adaptés à ma petite personne)

J'appartiens définitivement à la race de ces gens de tous les siècles qui ignoraient cette chose, et supportaient la chaleur, ou, dans ce cas, la fraîcheur des murs épais. Un rien furieuse, et un peu inquiète de cette intolérance de carcasse, en pensant au gymnase du Lycée Mistral où devais aller (et suis allée), dans la nuit, assister à « Oncle Gourdin » de Sophie Perez et Xavier Boussiron.

Sur le site du festival :

« Dans Oncle Gourdin, on a affaire à un clan de lutins qui ont temporairement élu domicile dans une caverne s'apparentant à un bouge dans un monument patrimonial. Toute la communauté s'active, chacun avec le sentiment d'être utile, attentionné …. Une seule chose les endort : les histoires. Les histoires de Claudel, de Shakespeare, de Genet... Mais ils voient leur routine complètement transformée, quand l'un des leurs découvre la mort. Les lutins se mettent alors à faire des pièces de théâtre, sachant que le théâtre ne commence vraiment que lorsqu'on se retrouve avec un cadavre sur les bras. Ils se permettent de tout jouer, de tout interpréter à leur façon, selon leurs envies, faisant voler en éclats le bon goût, les conventions et les traditions. Enivrés par leur propre jeu, ils se querellent même sur les différentes « options dramaturgiques » possibles. »

Sur programme distribué, et joint en PDF au site : Sophie Pérez :« Notre théâtre est parodique parce que nous aimons critiquer, parfois piétiner, ce qui nous inspire, mais aussi parce que notre relation au théâtre est à la fois pleine d’amour et de haine.... Les temps de musique, les temps de silence, les temps de jeu sont entièrement prévus et organisés entre eux. Nous essayons d’utiliser tous les outils techniques que propose le théâtre pour réaliser nos projets. Pour cette écriture scénique, nous nous imposons parfois des contraintes..." et ce qu'ils disent, leur petit panthéon personnel, s'ils pouvaient appeler ça ainsi, me plaisait énormément.

Photos de Laurent Friquet trouvées sur http://www.theatredurondpoint.fr/saison/fiche_evenement.cfm/110841-oncle-gourdin.html (article survolé avec une distraction appliquée).

assise au second rang, à ras du sol, dans la clim effectivement assez brutale (suis enrhumée) mais sans effet vertige, attendre que les gradins se remplissent, que l'on tasse les gens pour en admettre plus

Noir, puis : sur les trois quart environ de la largeur de la salle, une copie très stylisée des Célestins, tout y était, les arcades, mais surplombant ce qui semblait une palissade de rondins mal équarris et qui permettait l'accès des acteurs au plateau, les platanes, eux aussi montés en graine et transpercés à leur base,

une jeune femme assise dans une arcade, jouant sur sa harpe, doucement, « sur le pont d'Avignon », musique qui se déglingue légèrement, et soudain des objets divers, bassines, tête de gorille blanc empaillé etc.. sont propulsés par les arcades sur le plateau sur lequel déboulent ensuite les lutins à la laideur très esthétique.

et on rit souvent, trop pour réfléchir au sens possible de la chose, on jubile comme de sales gosses de la lecture soporifique de Claudel ou Pasolini (fort bien dit par ailleurs) ou de la tempête déclenchée par le passage Vilar, on s'attendrit, un peu, on note de belles formules, des embryons de philosophie, une couleur de politique.

En avançant dans le spectacle les masques tomberont, changeront, quand les lutins se feront acteurs, rendant virtuelle leur identité de lutins, on basculera sans arrêt de la « haute culture » à la trivialité pure, la seconde dynamitant la première, sans finalement en venir à bout.

Et on aura des images drôles, parfois belles, comme l'Oedipe vêtu de lamé, au visage couvert d'une pâte visqueuse qui veut être du sang, des tentatives diverses, toujours grotesques, apparemment désordonnées et en fait chorégraphiées, même la longue parodie de ballets modernes qui mène à la fin.

Retour en parlementant avec mes jambes ankylosées (tout de la femme soule) et crises d'éternuement. Mais joyeuse.

10 commentaires:

joye a dit…

Quelle journée d'avant-anniversaire, brige !

HAPPY HAPPY!!!

bises !

Pierre R. Chantelois a dit…

Permettez-moi cette confidence. J'aurais craqué pour Angélique Ionatos. Envoutante avec une voix unique, je me serais laissé bercer par ses mélodies. Je n'ose imaginer la magie de ce duo Angélique Ionatos et Katerina Fotinaki interprétant en LIVE « Anatoli » (l’Orient en grec).

Calusarus a dit…

Merci pour ce reportage

micheline a dit…

on serait saoule à moins!!

Michel Benoit a dit…

Et tu arrives à trouver le temps d'écrire tout ça et de charger toutes les photos... !

Fardoise a dit…

Photos plus qu'évocatrices, et beau compte rendu comme toujours. Comme Michel j'admire ton courage de faire tout ça. Pour Angélique, d'accord, me motive toujours depuis la toute première fois où je l'ai vue et surtout entendue sur scène.

tanette2 a dit…

Coup de coeur pour le parapluie arc-en-ciel et les dames en crinoline.
Très bon anniversaire à toi et bonne journée.

lireaujardin a dit…

Nous avons fait le même parcours (la journée) le même jour, j'ai donc les mêmes photos sous un autre angle, crinoline rose et noire... mais le décalage des quelques minutes a suffit pour que l'on ne se croise pas une prochaine fois...sourire...

jeandler a dit…

Indomptable Paumée !
Que du beau, que du bon
et joyeuse.

arlette a dit…

Un beau livre d'images insolites et joyeusement débridées de tant de tentations Je n'ai que de vagues échos dirigés! un peu de FC et le Monde ,en suis à Strindberg une fois de plus critiqué!! et la pluie sur la campagne et le spleen en prime
Brigitte tu es une respiration Merci