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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, juillet 14, 2011

Avignon, pluie sur mes 69 ans – rencognée délicieusement – et tout de même fin de journée festivalière

Avais gardé la plus grande partie de la journée blanche – deux ou trois envies dans le off pour 11 heures – mais au réveil impérieux désir de grève festivalière pour aller m'offrir un poisson (suis morue – excellente au demeurant depuis plusieurs jours) pour le plaisir d'agapes imaginaires et ne pas attendre des coups de téléphone qui ne viendraient pas, ce qui es bon signe, me fait plutôt plaisir mais ne laisse pas, au fil des heures, de m'agacer stupidement.

Seulement, second réveil, après les cadeaux de tous ces signes sur internet : chahut de la pluie, et amorce de mini marre devant la porte fenêtre, sortie en chemise de nuit pour enlever toutes les protections de l'évacuation, salut aux plantes renversées, laissées telles.

La pluie se calme, le ciel n'est plus uniformément colère, je sors couffin, y pose appareil photo et parapluie, dépend une robe lycra, et m'en vais sous douche.

Au sortir, cataractes de nouveau – Jupiter grondant quelque part avec belle régularité – une phrase globale de remerciement sur FaceBook parce que, vide des jours ou importance improbable de Brigetoun, cela tournait à l'obligation à plein temps –

tailladé portion de morue en bataillant avec l'os caché dans le délicieux bloc très entamé – jean et chemise large – assise devant petite bibliothèque avec les poètes jusqu'à ce que trouve un texte qui résonnait juste (sur http://brigetoun.wordpress.com ) – coups de téléphone de commerçants – des plaisirs internet – entretenir les kilos nécessaires – clapotis ou trombes

Soleil brillant sur la cour, sieste engloutissante, massacrer repassage - musique revenue de la pluie – négociation carcasse et France Musique

fin d'après-midi, un peu avant six heures, debout devant cour, lever la tête, ne plus voir que bleu et souvenir de soleil sur le mur – fraîcheur humide sur les bras - opter pour tube jersey fil gris perle et veste nylon brun –

Plaisir de penser que mon programme du jour prévoit l'enfermement dans les pierres des Pénitents Blancs, et cela pour Théâtre ouvert dont le 40ème anniversaire faisait pour moi partie des bonnes nouvelles de la programmation

Suis donc partie dans le joli petit vent qui avait nettoyé le ciel

passée par la Civette, et la place de l'Horloge pleine de monde,


ai admiré la lumière, me suis interrogée, vaguement, sur un titre de pièce

me suis installée sagement dans l'attente et le vent pas si petit que ça devant les Pénitents -

ai réalisé que je n'ai jamais vu un spectacle de Benoît Lambert, ni lu un texte de Philipp Löhle.

ai regardé le ciel, et les pieds, écouté sans écouter ce qui se disait, ai retrouvé ce que j'avais lu avant de partir sur le site du festival :

« Qui est donc Gospodin ? Comment ce rêveur se retrouve-t-il à la tête d'un prodigieux magot après avoir tout perdu ? À la fois grand seigneur et mendiant, Gospodin, l'anti-héros d'une légende d'aujourd'hui, un lointain cousin de Job ou de Bartleby, est pris dans la ronde burlesque des personnages d'un théâtre qui navigue entre Brecht et les Monty Python. Une fable virtuose, truffée de traits d'esprit, sur nos petits arrangements avec la société de consommation. »

ai trouvé une place à issue facile, à côté de gens qui me semblaient et étaient certainement charmants – ai attendu un peu, en balançant mes jambes qui ne touchaient pas terre, en regardant au dessus de moi les passerelles porte lumières avec envie de m'y balader – ai aimé ce que je voyais et entendais.

En fait, pour une pièce de théâtre, la part récit est importante, prise en charge par deux jeunes acteurs, tout tout bons, Chloé Réjon (spirituelle sans excès, comme le serait une amie) et Emmanuel Vérité (polos bleus) qui interprètent également les interlocuteurs de Gospodin, (Christophe Brault, plus grand, tee-shirt orange pâle). Une fable alerte, un ton simple et donc parfaitement travaillé et maitrisé, des idées par forcément totalement neuves mais réjouissantes, un bonhomme qui refuse les évidences actuelles et en premier celle de l'argent, et refuse de s'inscrire au chômage puisqu'il refuse le travail et autour de lui ceux qui se démènent, sa compagne désireuse de normalité, sa mère un peu folle mais pas trop, un futur grand artiste en quête de financement etc...

carcasse était toute quiète et j'avais envie d'assister au débat, mais après quelques sourires, quelques bouffées de trop et un peu trop de vent avec jambes tapant le sol et bras autour de la taille, comme il y avait encore gros battement de temps avant la suite, suis repassée par l'antre pour préparer billet, mettre pantalon et tee shirt de gros coton, prendre un veston (l'âge vous donne de ces prudences)

et repartir par la rue Joseph Vernet

vers l'école d'art pour assister à minuit et demie, à une « bataille » (improvisation en interaction) entre Daniel Linehan danseur (bermuda de velours beige et tee shirt blanc, très post-adolescent) et Erwan Keravec le joueur de cornemuse du spectacle de Charmatz.

Attente en regardant « Acte 0 – scène 0 », une vidéo de Sima Khatami, sur l'installation des gradins de la cour d'honneur, assez ébouriffante, et descente vers l'amphithéâtre dans l'ambiance toujours agréable de ces petits spectacles de nuit.

Keravec tétant sa cornemuse, puis en tirant des sons inouïs même pour cet instrument, jouant avec sa trompette, sans souffler dedans ou en soufflant, avec (je ne sais comment cela se nomme) le bouchon ? en le tournant en frottant dans l'embouchure, en le mettant et enlevant etc... et puis reprenant la cornemuse pour des couinements, plaintes endiablées. Daniel Lineman marchant sa danse puis l'élargissant... yeux mi-clos, concentré, dansant souple en grande ouverture... debout, au sol, en sursauts, en enchaînements surprenants et évidents, montrant la musique.

Brigetoun toute contente, applaudissements.

S'en sont allés, et nous aussi.

16 commentaires:

Fardoise a dit…

Les nuits sont courtes pour moi en ce moment, d'où des journées vides faute d'énergie. Toutefois ai pu aller au cinéma, qui fait son festival lui aussi, voir Barry Lyndon, il y a encore plein d'autres bons films... Si Avignon organisait un festival du cinéma je suppose que j'irai au théâtre.

Pierre R. Chantelois a dit…

S'en sont allés tout joyeux et vous aussi, si je comprends bien. Malgré ce qui me semble une heure tardive. Ai-je bien saisi que c'est un jour anniversaire pour vous? Une pluie sur vos soixante-neuf ans! Que faut-il en conclure ;-)

Brigetoun a dit…

que j'ai 69 ans depuis le 13 à midi (c'est vieux maintenant)

Julie Kertesz - me - moi - jk a dit…

bonne anniversaire!
tu décris tellement bien ta journée
et oui, on peut s'offrir tellement des plaisirs et joies a soi!

jeandler a dit…

Un jour nouveau et tout repart
les angoisses au placard
" Carcasse toute quiète "
" Brigetoun toute contente "
On applaudit très fort.
Une bien longue journée tout de même !

arlette a dit…

Un bel anniversaire pour un bel âge Merci de nous le faire partager en émotion

Michel Benoit a dit…

Comment achètes-tu ta morue ?
Salée ?
Ou fraîche dite cabillaud ?
Les pêcheurs, eux, il disent que le cabillaud c'est l'adulte et la morue le jeune.

Les promenades dans les rues sont bien joyeuses par ces temps...

Michel │ˉˉˉˉ│∩│ˉˉˉˉ│ Benoit a dit…

BON ANNIVERSAIRE !!!!!!!!!!!!!!!!!

Brigetoun a dit…

je l'achète morue (donc pas fraîche) un peu es joues, jamais séchée, parfois filets s'ils ne sont pas trop fins, de préférence (mais plus cher) en pavés, de belles tailles que je détail (plus épais, plus goûteux mais avec inconvénient des quasi os, de la nageoire dorsale, ce qui exige force et bon couteau pour détailler)

Louiseimagine a dit…

Joyeux anniversaire et merci pour vos textes :-)

micheline a dit…

Tout en rayons comme il se doit quand vient le temps de retouner le sablier et pour longtemps!
Bon anniversaire

Anonyme a dit…

bonjour chère Brigitte, j'adore tes photos ici,-un sens existentielle pour moi-c'est complexe.
belle journée magique.
bises

Lavande a dit…

Puisque vous parlez du montage des gradins au Palais des Papes, je vais en profiter pour défouler ma mauvaise humeur. Nous allons à Avignon du 20 au 27 et, bien sûr, j'ai réservé des place dès l'ouverture des locations, par téléphone, seule possibilité car mon mari a besoin d'une place "fauteuil roulant". Nous nous faisions une joie de voir "Sang et roses" au Palais des Papes ( beaucoup appréciés les précédents Guy Cassiers).
Coup de téléphone de la billetterie, il y a quelques jours: la scénographie est telle que les places "handicapés + accompagnateur" ont une très mauvaise visibilité. Non Madame, pas de possibilité de "LES" installer ailleurs. Mais pas de problème, Madame, on vous rembourse les places!

Si vous entendez parler d'une bombinette au Palais des Papes, ne me dénoncez pas!

Brigetoun a dit…

les gens de la billetterie n'y peuvent malheureusement rien - c'est Casiers (que j'aime bien) qui a rêvé son dispositif sans penser au problème
Du coup suis intriguée. Je tâcherai de voir en quoi le plateau supprime ces places (qui en effet doivent être rares compte tenu des lieux)
Navrée pour vous, sincèrement

Anonyme a dit…

Avec un petit retard :-) Joyeux Anniversaire Brigetoun!!!

Merci pour ces billets culturels et estivals, RV précieux que je savoure tous les ans avec joie.

Pour l'indignation je rejoins Lavande... La culture doit être accessible à TOUS !!!

Bon week-end.

D. Hasselmann a dit…

Bel anniversaire (mise en scène annuelle d'une vie), Avignon y incite avec facilité !