Retrouvé, à côté de ma porte, la feuille d'impôt négligée volontairement lundi, regardé calendrier, pris le programme de l'opéra d'Avignon qui a ouvert les locations aux anciens abonnés - en buvant café, forcé le crâne à un calcul approximatif, pessimiste par culpabilité ou pour augmenter ladite culpabilité - décidé de ne pas réfléchir, de sauter, danser, ne pas être responsable.

Je suis partie, d'un pas décidé, faire de la peine à mon banquier, en me faisant grandes promesses d'abstinence vêtures et livres,

dans la petite liesse anticipée de la musique à venir (peut être le meilleur moment), de la mini décision prise, du dépassement de ce tabou : ne pas toucher à la réserve assurance-vie, et de la gaieté de la lumière et des ombres, de l'air doux mais vif.

Finalement ai seulement vidé autres comptes divers que m'étais fait imposer - cela devrait suffire de justesse -, et suis repartie, en nonchaloir, après quelques courses pour intendance.

souri à la prétention d'Avignon au rang de ville à embouteillage (très provisoire),

découvert que le Président Obama est sans doute passé incognito au festival, mais n'a pas résisté au plaisir de se faire portraiturer

et découvert, également, quelques pas plus loin, que le Québec s'était installé dans le hall de ma mairie,

ou tout au moins la Maison amérindienne de Mont-Saint-Hilaire et de grands panneaux d'André Michel.

Et puis, après avoir monopolisé un moment l'un des guichets, et une drôle et sympathique vendeuse, suis rentrée avec ma provision pour l'hiver (restent les théâtres),

rencontrant au passage une cour galante

entre deux pigeons, qui se sont drapés dans l'ombre, pour que je ne vole pas leur image

voilà, voilà.

Statuette de Titou