commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, août 30, 2011

Ridicule

Violence adolescente ou sénile – qui monte en solitude – que je regarde un peu navrée, un peu ironique, avec un brin de remords devant tant d'égoïsme, mais en m'y laissant embarquer, en y consentant – crâne douloureux, coeur qui s'emballe – et ruée dans la rue, la place, à travers la porte, à travers les bretelles avec une presque insouciance ou une prudence minimale et coléreuse devant la circulation – des nuages sur le Rhône, l'île, le Gard, le soleil déclinant, qui accompagnent cette colère sans vis à vis, animent le bleu pur de la journée – de grands pas, une force que je ne me croyais pas – la beauté de l'éclairage – la jeunesse sympathique des silhouettes croisées, un superbe garçon à la combinaison roulée sur les hanches - entre sourire devant leur fatigue heureuse, et rage résiduelle et têtue – une imprécation vers le haut-parleur qui jubile devant rien, le souvenir de la journée, en prenant soin que ce grognement passe inaperçu -

libération, la violence qui retombe, les jambes qui tirent, qui marchent en dansant un léger vertige, un grommellement de plus en plus faible, pour la mémoire, qui se fait caricature de lui-même, et puis arrêt devant la beauté du rempart, du petit palais un peu au dessus et du rocher dans l'or du soleil en chute – arrêt, une photo avec un petit zoom pour toucher cette pierre, ce ciel – photo totalement loupée mais dans laquelle je trouve la trace de ma vision – retour dans l'antre, et une petite heure de sons épisodiques – découverte de belles photos chez Michel et Françoise http://encrer-le-monde.over-blog.com/article-pirouettes-82745750.html – remord, léger, parce qu'en fait, passé un plaisir visuel de quelques minutes, je n'aime pas ce sport.
Et pour tourner, la page, un rêve venant d'un ancien convoi des glossolales http://leconvoidesglossolales.blogspot.com/

dans mon rêve il y avait une jeune-femme - je crois - assise sur une plage - je l'ai cru - bornée par une barrière comme un espace privé, une plage assez étrange sur laquelle était tracé – un âne, mené droit, tirant une longue poutre derrière lui ? Un géant appliqué avec règle, compas et une gigantesque épingle ? - était donc tracé un quadrillage régulier comme un dallage. Elle semblait un peu lourde, mais avec une belle nuque, sous un casque de sages cheveux châtains, et de douces épaules, une attitude réservée, jambes à demi pliées, corps légèrement penché, un peu en oblique, bras abandonnés souplement sur les genoux, dans une molle robe à fleurs qui rappelait les illustrations des romans de Zénaïde Fleuriot ou une scène d'un film néo-réaliste italien. Du visage on ne voyait rien, et d'après l'inclinaison de la tête, son regard se perdait quelque part sur le sol, peut être à l'intersection de deux lignes. J'ai senti une petite peine, une inquiétude pour elle, si humblement vacante, comme résignée, sous l'ombre qui s'étendait sur elle, qui la surplombait, se penchait, sans que l'on puisse déterminer si c'était avec malveillance ou au contraire pour la secourir, mais comme je tentai de m'approcher pour la prévenir ou l'aider, j'ai réalisé que c'était mon ombre qui s'attaquait à elle, commençait à l'effacer.
22 août
toile Elisabeth Baysset - http://elisabethbaysset.canalblog.com/ son beau blog découvert en cherchant à vérifier son nom

10 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

J'ai, à votre invitation, fait un court arrêt chez Elizabeth. Ai aimé Oiseau a Vias , (46 X 38 cm). Lorsque nos ombres se mettent à effacer les souvenirs de beaux visages passés... je pleure.

JEA a dit…

Pour parodier Jean-Claude Pirotte :
- "Nous ne sommes que de sombres égarées, mais les ombres sont au monde comme les arbres et les planètes, comme les amours perdues et les corbeau attentifs."

Lautreje a dit…

"une force que je ne me croyais pas " : on est bien plus que ce que l'on croit !!

Michel Benoit a dit…

Je laisserai mariner les mots tôt.
En imaginant les images.

joye a dit…

Elle est faite pour marcher ou s'asseoir dessus, la dame au carrelage.

Tout va bien, brige ?

Brigetoun a dit…

très bien, viens de ne pas être sage en préparant mon hiver et ça me met en joie

jeandler a dit…

Je marine et n'en finis pas de faire la pause. L'été se chagrine... et Paumée pleine de vaillance, impertubable, poursuit son chemin. Exemplaire, suivrais-je ton exemple ?

Elisabethbaysset a dit…

Je découvre avec joie vos billets, et je vous remercie pour le conte sur une de mes toiles .EB

Gérard Méry a dit…

ce n'est pas un rêve la femme est bien là assise sur le quadrillage

Brigetoun a dit…

J'en suis soulagée et ravie