Rien –

deux jours de liesses sur le Rhône, autour du jet-ski – haut-parleur, une voix en vague au gré des épreuves, sans grandes clameurs ni muzak, tolérée comme un moustique en pensant au plaisir des participants, samedi, de la fin de matinée à 10 heures du soir, exaspérante ensuite jusqu'à 11 heures environ – revenue à 9 heures du matin, à l'heure difficile du petit-déjeuner pour hystériser Brigetoun, plus forte encore en sortant dans la rue, et omniprésente jusqu'à la place de l'horloge.

Non, non, non, non...

Avancée dans la lumière, sans autre voix que celles des cloches, dans le calme d'un dimanche d'été, le long de la rue Bonneterie, avec le soleil dénouant doucement nuque, épaules, et la montée d'un sourire idiot, instinctif, béat, s'installant, amenant avec lui petite allégresse.

Marché s'attarder, admirer, pendant la pesée des bintjes et noirmoutiers, la beauté interdite des gros oignons, emplir couffin et un sac, à la limite du portable,

huile pavé de morue salée rougets légumes, les voix et nourritures du sud, mais sans folklore,

la rapidité serviable des marchands, même de ce poissonnier, qui ne me voit qu'en l'absence de l'autre, et ne m'en tient pas rigueur.

place Pie, animation discrète, quiétude

longue hésitation, derrière cigare éteint - prétexte - à quitter ce silence peuplé de légers bruits, voix, naturels, à quitter la douceur du soleil qui descend de moins en moins chaque jour dans ma cour, qui la délaisse de plus en plus vite

mais retour, en résistant à la tentation des terrasses, à la lisière, place de l'horloge.

Et journée tranquille, voix omniprésente, sans excès, supportée dans l'idée du plaisir de cette fête entre Rhône et ciel bleu irradié, contrebalancée par l'agacement et de fugaces plaisirs à l'écoute de Mireille puisque c'est ce que donnait France Musique – incapacité à lire, vie en sommeil, mots fuyants.

Animalité ?

Enfin, le soir, la belle nuit, l'éveil. Mais avant petite crise d'hystérie, marche à grand pas sans espoir, raison ni but, sur le pont, vers la fête prolongée de plus d'une heure, et, fatiguée, retour résigné.

Mais, ma foi, d'après le reportage de l'ami Michel, cela valait la peine pour le plaisir donné aux amateurs http://avignon.midiblogs.com/archive/2011/08/28/moutomarino-dou-dimenche.html