Déversement d'images – indulgence ?
Samedi premier éveil, un tour internet, deux pas dans la cour, ciel d'opale très claire -
rendormie.
À l'heure du petit déjeuner et de la tasse de café sur le seuil de la cour, le bleu avait gagné sur l'opale.
mais Brigetoun était de petite humeur, yeux fuyant le monde en s'enfonçant jusqu'à disparaître presque dans les orbites du vieux visage.
Suis sortie pour courses de première nécessité sous un ciel à l'humeur variable, généralement bleu, mais d'un bleu sans vraie lumière, qui ne créait pas d'ombre ou des ombres sans vie, plates.
Ou était-ce un refus obstiné de carcasse d'entrer dans le jour ? de voir, de crainte de penser.
Bien du charme pourtant..
Me suis souvenue, en lisant la Provence, des journées du Patrimoine, avec un intérêt distant, mais j'ai découvert, aussi, qu'une partie de l'orchestre symphonique de Vienne (pas la philharmonique) était embarquée sur un bateau de croisière fluviale qui fait escale en notre bonne ville, et qu'un concert avait lieu ce soir à l'opéra, des places étant disponibles (plutôt chères d'ailleurs) pour les indigènes. Suis partie prendre un billet et profiter de la journée portes ouvertes, à côté des visites guidées. (suites de photos prises maniaquement, de qualité médiocre ou mieux, que j'assène en place de mots)
Accueillie par belles dames,
ai rejoint les écoutants, ou non, sur scène, cherché les cordages, et regardé de là mes places habituelles
rejoint les héros et héroïnes, et grimpé vers le foyer,
pour écouter une partie du choeur répéter.
Me suis attribuée des robes, ai retenu une façon décontractée, pas forcément gracieuse ni commode, de porter une ombrelle,
et sous un ciel redevenu de belle lumière, suis redescendue en passant par les églises ordinairement fermées qui sont mes voisines.
Saint Agricol,
ses vasques et fonds baptismaux,
la renaissance et le baroque investissant le gothique finissant,
les jeux de marbre et pierre, les enfants ou angelots obligatoires de l'autel de J.B. II Péru dans le bas côté de droite
Son grand autel, dans le choeur, orné d'une gigantesque salière (fort belle, au demeurant, je trouve) sous le couronnement de la vierge, peut-être de Simon de Châlons, première des gloires locales,
à côté des grotesques et reliefs du retable des Doni,
et, emportant la bienveillante attention de dieu le père,
suis sortie, ramenant au passage le grand orgue au rang d'un haut de buffet.
et puis, après avoir passé un nez, pour le plaisir toujours renouvelé de son ordonnance et de l'accord entre la pierre, le marbre d'un rose à la fois délicat et franc, et les ferronneries, dans la chapelle de l'Oratoire,
j'ai rejoint l'antre sous un ciel qui se faisait sévère.
14 commentaires:
Premier, pour une fois.
Aime, particulièrement, la dernière de vos phrases.
Ces yeux ! On dirait bien ceux d'un mannequin !
5e photo : on croirait voir marcher sur les eaux...
voir sur scène la place que tu occupes habituellement en tant que spectatrice doit être amusant, comme regarder de l'autre côté d'un miroir. C'est ce que font tes yeux peut-être... Et découvrir ces toilettes... j'aime particulièrement le froufrou de la bleu, comme ton ciel du jour, il joue !
Certains humains ne sont que de purs mannequins, qui se mirent dans la galerie des glaces.
Un bel inventaire...
humeur chagrine... mais si généreuse !
commencée boudeuse, ce fut tout de même une riche journée!
Il me semble que tout était réuni pour vivre un court instant une expérience du Carnaval de Venise à Avignon. L'architecture aurait pu s'associer à cette aventure de quelques heures.
Le miroir traversé
de l'autre côté de la rampe
un moment d'escapade
l'antre rejoint sous un ciel sévère
qui faisait les gros yeux
qui a crevé en orage
énorme travail pour une fille qui a commencé sa journée dans le brouillard.
Merci pour tout.
Roger
La journée du patrimoine valait bien tes 42 photos ...quelle énergie tu as.
bravo d'avoir compté - plus d'effort que pour les prendre.. ou presque
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