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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, septembre 01, 2011


J'ai reçu, mardi, « Outremer, trois océans de poésie » publié par Christian Postantec et Bruno Doucey aux Editions Bruno Doucey, que j'avais eu envie de commander en lisant un ou plusieurs billets, ne sais plus trop sur lequel des évidemment très bons blogs que je suis. http://www.editions-brunodoucey.com/outremer-trois-oceans-en-poesie-2/

Le feuilletant pour entrer en amitié avec ce recueil, me suis amusée à trouver des évocations, quasi poèmes nés du hasard, en prenant uniquement certains des premiers vers ou premières phrases, en les combinant (optant pour négliger le plus souvent, quelle que soit leur beauté, et celle de leur enchaînement, les plus brefs)

Et c'est très long, malgré un élagage, insuffisant

Guyane :

« Cayenne est désolée que déchire un canal

L'Indien est mort d'avoir sevré notre enfance...

Le ciel fond

Tes doigts dessinent la vie en silence.. »

Serge Patient, Eugénie Rézaire et deux fois Assunta Renau Ferrer

Guadeloupe :

« Ma terre s'offrirait à ses débuts vierge et belle

Nous n'habiterons pas toujours ces terres jaunes, notre délice...

Sur la paume des papayers, à l'aisselle nue des bancouliers, pèse la fluence de la lune, et des grands arbres noirs ordonnancent l'ombre au flanc des routes d'avenir.

Les hasards d'un commerce cupide

Cris de ventres vides

Ile-désert

Ils ont dit

Un oiseau passe...

Henri Corbin, Saint-John Perse, Paul Niger, Max Rippon, Daniel Maximin, Jenny Archimède, Ernest Pépin

Martinique :

« D'une ruade de zébu il fit trembler la terre

Que le soir meure sur la ville.

Et les talus de chair emprisonnent...

Vos champs meurent, vos champs sans fin

Du côté des mornes soudain c'est l'étendue qui pousse sa charrette dans l'éblouissement

Restes écrus d'un océan ouvert

On est tout près des Morts qui gisent sous leur zinc et sous leur sapin

On avance la peur en partage...

J'habite une blessure sacrée

Ton absence toujours...

Un silence lourd

Nous parlions sans y penser des journées perdues

Nous sommes partis

Des pétales de nuages s'étalent sur l'herbe bleue du ciel

Joby Bernabé, Etienne Léro deux fois, Edouard Glissant deux fois, Roger Parsemain, Gilbert Gratiant ,Éric Pézo, Aimé Césaire, Georges Desportes, Daniel Boukman, Joseph Polius, Monchoachi, Nicole Cage-Florentiny

Je saute les beaux poèmes et textes d'Eugène Nicole, Alexis Gloaguen et Henri Lafitte de Saint-Pierre-et-Miquelon


Mayotte :

« Ah ! Laisse-moi dormir, à mon réveil..

Je hais cette lèpre méprisante de nous-même

Grains affolés, sorte de démence

Le cimetière des enfants est détruit »

Nassur Attoumani, Nassuf Djailani, Yassidou Maandhui deux fois

La Réunion :

« Je reviendrai un jour de mes lointaines errances

Mon île chante au vent et à la pluie

À travers les champs nus, ceinturés de palmiers,

Dire d'enfance rosée en attente le rouge

Déambulant au bois dormant d'anciens vertiges

Alors, dans tes yeux, les frangipaniers seront toujours en fleurs.

Il y a toujours dans l'art de l'aube – haute norme du coq – un concert écartelé.

Soleil baptiseur de pigment

Derrière la noirceur de mes volets bleus outre-mer

Quand, le rideau de la mer tiré sur ton avenir »

Nadine Fidji, Myriam Cazalou deux fois, Julienne Salvat deux fois, Gilbert Aubry, Boris Gamaleya,

Édouard J. Maunick (île Maurice, en voisin), Rosemary Nivard

mais aussi :

« Commandeur oh ! té commandeur

Tu as souri

Té pa krié Ce n'était pas des cris

On dit que le nègre à sept peaux, et l'on prétend que la première est faite pour les flots de transpiration, la deuxième pour les épines duveteuses de la canne, la troisième pour la gratelle du taro, une autre pour les morsures des fourmis, une autre encore pour le travail dans le coeur brûlant du soleil de midi, la sixième pour la chair de poule sur les hauteurs de la Plaine, la dernière enfin pour le fouet de madame Desbassyns caché par des gros blancs, au cas où « le bon vieux temps » reviendrait

Je me traînerai

Ils ont exproprié le fonds de terre mienne

Jean Albany, Boris Gamaleya, Axel Gauvin deux fois, Anne Cheynet, Patrice Treuthardt


Nouvelle Calédonie :

« Il est des fleuves noirs

Le trocas, sur les blessures du grand récif, adhère fortement : le vent souffle du nord...

La terre écoute

Craquement nègre dans la carcasse

Nuages au ciel nuages en mer bleu au ciel bleu en mer

L'esprit des Wadjinis comme un nuage..

Je suis l'enfant du pays des pins

J'ai vu la vérité posée sur la branche d'un arbre baigné de ciel

Si quelqu'un m'entend

Comment saurais-je dire avec certitude.. ?

Commence par la gestuelle. »

Jean Mariotti, Raymond Lacroix, Catherine C. Laurent, Anne Bihan, Nicolas Kurtovich deux fois, Frédéric Ohlen, Paul Walmo, Pierre Gope, Imasango, Denis Pourawa

Polynésie Française :

« J'arpentais les rues de Paris...

Montent alors du fond de ses entrailles des paroles d'amour et d'espérance qu'il laisse s'envoler sur les ailes du vent au-dessus de l'océan :

Auteurs d'Océanie

Chevauchant crêtes et vagues de l'océan infini...

J'étais debout à l'embouchure de la rivière »

Ral Chaze, Chantal Spitz, Jean-Marc Yer'ituatini Pambrun, Louise Peltzer, Henri Hiro

Wallis et Futuna

« Princes des mers ! Héritiers de demi-dieux qui voguaient

Arbre je suis »

Vaimu'a Muliava, Virginie Tafilagi.

11 commentaires:

Wictoriane a dit…

un livre peut-être aperçu chez moi, "sur les traces de Cook", j'en ai parlé à plusieurs reprises, pour avoir assisté à quelques soirées littéraires avec certains auteurs
ce qu'il y a de bien, de nouveaux, avec ce genre de livres, c'est que les voyages se font par les mots, les images et l'imagination !

Pierre R. Chantelois a dit…

J'ai parcouru ces variations sur un thème central. Me semble-t-il qu'il faut parcourir un pareil recueil à petites doses pour s'en imprégner. Une belle préférence pour la Nouvelle Calédonie : Je suis l'enfant du pays des pins

Lautreje a dit…

tant d'océans à parcourir, tant de senteurs à découvrir derrière les "pétales de nuages..."
Ton montage photo fait rêver !

jeandler a dit…

J'aime les " sept peaux "

"On dit que le nègre a sept peaux"
toutes blanchies sous le harnois...

Belle note toute en couleur.

JEA a dit…

Des poèmes des plus longues navigations...

chri a dit…

Merci, merci pour ce magnifique voyage...

Michel Benoit a dit…

Je rêve encore.

micheline a dit…

ce que les mots donnent à voir ce qu'on ne verra jamais.

arlette a dit…

Bel enchaînement enchanteur et des mots -poèmes
Merci pour cet instant

joye a dit…

C'est toujours bon de profiter des voyages des autres, surtout si joliment racontés.

Gérard Méry a dit…

Un faible pour la Guadeloupe que je connais...la Réunion me tente