On dirait que le ciel était franc, et que les angles des maisons, les toits légèrement débordants, soutenus de belles poutres, y dessinaient leur géométrie nette, adoucie de ressauts d'ombre (on dirait, parce que je suis partie, en expédition décidée et rapide vers les halles, avec un appareil de photo sans batterie, et que je puise dans ma réserve récente images qui respectent ce que j'ai vu – le ciel était tel et la maison n'a pas bougé).

On dirait que la lumière faisait des plus humbles plantes un joyau étincelant en douceur .

On dirait qu'en attendant que la dame pèse mes bintjes j'admirai la simplicité raffinée des formes et tons des cocos et lentilles, avec le détachement de celle qui n'a pas droit d'en manger et qui de toute façon a toujours préféré de loin jouir de leur vue.

On dirait que les touristes venaient par vagues guidées regarder ce que produit notre terre, et regarder les indigènes commercer, et pour les plus délurés ou audacieux se faire expliquer les différentes olives, en goutter, en acheter un petit pochon.

On dirait que la place était calme, les terrasses mollement garnies, et là on entre dans le conte parce que le dimanche personne n'attend des bus absents dans l'ombre lumineuse

sous la garde la tour Saint Jean, ses vieilles pierres, et ses restaurations, caressées par des trous de lumière.

Et, pour aller avec la chaleur qui, même si en son coeur commence à chanter un 'bientôt ne serais plus », nous baigne toujours de douce nonchalance, un camion, derrière eux, offrait le nécessaire (pas pour moi)

N'importe quoi, pardon..