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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, janvier 29, 2012

Invitation à un voyage en terre de sage fantaisie (en fait pillage éhonté)

M'en suis allé en fin de matinée acheter de grosses pommes, avec fin chandail sous ma parka, puisque le ciel était si lumineux.

Et m'en suis revenue recroquevillée sur mon reste de chaleur intérieure – ciel beau, oui, et durement nourri de la lumière qui étincelait sur le vitrail de Saint Agricol, mais compagnon d'un froid qui est entré dans mes os et s'y est éternisé, pendant que j'inscrivais deux livres sur Babelio avant de m'autoriser à reprendre une petite promenade dans la « merveille du jour » (me demande bien pourquoi je mets des guillemets, là.. si.. pour tenir compte de l'aimable simplicité de l'auteur), le regroupement des 180 premières des todo-listes quotidiennes de Christine Jeanney sur http://tentatives.eklablog.fr/to-do-liste (mon rendez-vous chaque matin pour entrer dans le jour), remarquable travail des petites ou grandes mains de Publie.net

«Les Sirènes, on ne les voit pas, un couvercle est posé dessus » http://www.publie.net/fr/ebook/9782814506039/les-sirènes-on-ne-les-voit-pas-un-couvercle-est-posé-dessus

La dame dit qu'en partant d'une photo qu'elle choisit dans celles que nous lui envoyons, elle se « donne ensuite la journée pour écrire une liste de 4 points /occurrences /choses à faire, à dire ou à penser en réaction / réponse / écho à cette photo, ma « Todo liste ». Le résultat est mis en ligne à 00h01 sur le blog tentatives. Parfois, j’écris le texte d’un seul jet, d’autres fois, il me faut la journée entière et je le modifie jusqu’à 23h59. »

Jolie idée n'est ce pas ? Et il faut dire que les photos sont en général inspirantes, belles ou étranges ou belles et étranges (je ne le dis pas parce que plusieurs, dont la première et la dernière, veinarde suis, sont de moi, même si la connexion faiblarde et fluctuante de ma clé 3G en a supprimé la plupart, comme une ou deux des autres, sur mon Archos qui, étant mien, est déjà un peu cabochard) mais cela ne dit rien du plaisir avec lequel on découvre chaque fois ce qu'en font sa fantaisie souriante, son imagination grave, son écriture.

Alors, vais être longue et paresseuse, pour vous mettre en appétit, j'en reprends trois ou quatre, en espérant que cette copie ne me mettra pas hors la loi, et comme le temps était encore plus ailé que les doigts de Christine sur son clavier, n'ait pas pu retrouver, sélectionner celles que je préfère, me promener à loisir, et ce sera au hasard, réellement, en privilégiant le début, de crainte de n'en pas finir avant trois heures du matin (il y a une girafe entre autres qui se niche quelque part... et des dérives délectables, enfin si vous le voulez la découverte vous est ouverte)

Commençant par la première (photo à partir de : lire en ligne)

– penser à classer les oignons par tailles, ceux qui s’épluchent d’un côté et les toulisses de l’autre

– penser à protéger ses yeux

– penser les couches successives

– penser les dessiner, quelle couleur employer, des pastels ? ce sera difficile, ou comme l’heuchera les nommer « désespoir du peintre », voilà

photo © brigitte célérier

(photo EBook sur Archos)

– penser le courant, aucune idée d’où il transporte

– penser se coucher, faire la planche

– penser que ce qui se trame dessous décide de la couleur du ciel, ou c’est l’inverse

– il faudrait suivre le dédale des branches et puis faire demi-tour, refuser la sortie brutale, le labyrinthe en soi suffit, laisser couler

photo © hervé jeanney

(photo du PDF)

– penser le soir, penser le matin, penser la durée

– penser un visage autre qui percerait le voile immatériel, pays étrange

– penser l’effet miroir et qu’est-ce que tu donnerais pour vivre cette jonction entre toi et toi, et qu’y a-t-il derrière la butte, toutes ces questions en grappes qui attendent et pas assez de bras et de jambes pour les ceinturer toutes, ces mots agrippés et mécaniques complexes, humaines ou métalliques, se repérer aux éléments

– rebrousser chemin et rentrer (ou le faire croire, car bien sûr qu’on resterait là, assis, jusqu’à la nuit, certain d’y être)

photo © pierre chantelois

– la main n’ose pas toucher

– pourtant au creux de la paume, la matière s’est reconnue, a remplacé la peau

– le creux on n’ose pas toucher, la crainte d’éveiller pandore et des mystères (au fond de la bouche noire, chant, chante, lente mélodie répétitive, voix cassée scandée, souffle, lâche déroule souffle, des battements, luttes, accompagnent et frottements, balancent, corps et voix qui risquent, les voix se risquent, épuisent, s’épuisent de souffle, le creux le sombre, ils sont plusieurs, leurs voix autour à scander à souffler et à répéter glissent, ils glissent, ils parlent dans la première nuit, la nuit secrète)

– le reste du volume on imagine, avec les yeux fermés

photo © jean prod’hom

bon, je dépasse les 3 ou 4, mais.. que voulez-vous ?

En avançant tout de même, parce que le temps les a fait évoluer et que j'ai un faible pour celle-ci

Et puis, la dernière, un peu par narcissisme (non) surtout parce que.. lisez

– accident de pollen, oh ma sœur

– le hasard hasardeux qui fait vivre ou décide que non, ou qu’un peu, ou grandement, que lui seul aux termes du contrat gardera l’aléa en seule obligation (cliquez pour accepter / ne cliquez pas, c’est la même chose)

– fleur de raiponce qui soigne, princesse dans le désert, elle erre, elle pleure en s’accrochant au cou du prince aveugle, il retrouve la vue, c’est bien qui finit bien et la sorcière ? on l’exécute à grands coups de pollen sur la tête, au hasard (tout s’organise fort à propos commentent les frères Grimm qui connaissent la musique, et celle de Brême aussi)

– oh ma sœur, l’œil a-t-il disparu ? dit en tremblant Tsilla (la graine ne répond pas, trop occupée à poindre, cette conscience qu’elle a du refus de flétrir s’insinue, se déploie, résiste, insiste, rebelle, frondeuse, elle survivra, au moins le temps d’une feuille)

photo © brigitte célérier

J'espère que Christine me pardonnera d'avoir repris in extenso chaque todo liste, mais elles constituent des petits mondes que l'in ne peut démembrer. Et, vous ne pouvez imaginer combien certaines photos sont extraordinaires.

Brigetoun longue et paresseuse – merci aux sirènes


P.S.

Découvert au petit matin deux autres billets-hommages

de Maryse Hache http://semenoir.typepad.fr/semenoir/2012/01/les-sirènes-on-ne-les-voit-pas-un-couvercle-est-posé-dessus-les-todo-listes-180-de-christine-jeanney.html

de Dominique Hasselmann http://doha75.wordpress.com/2012/01/29/christine-jeanney-en-tete-de-liste/

7 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Nous ne pouvons toutes et tous de nous réjouir de cette publication des Todo Listes qui témoigne de la démarche littéraire de Christine. C'est tout simplement fascinant de suivre les réflexions improvisées (mais réfléchies) de Christine sur des photos qu'elle reçoit au hasard de la générosité de ses lecteurs et lectrices assidus. Dont je suis.

jeandler a dit…

Un voyage qui réconcilie avec le ciel bleu
où l'on ne risque pas la froidure cachée
des mots qui font chaud au coeur.

arlette a dit…

Toujours émue de tant de créativités de toutes sortes ... et chaque esprit rebondit à sa façon Merci Brigetoun tu es une source bienfaisante et un peu fraiche ce jour

Dominique Hasselmann a dit…

@ brigetoun : Tout cela se complète et c'est logique, en fait.

Merci pour le lien vers LTAG !

joye a dit…

Te sens-tu mieux aujourd'hui brige ? As-tu chassé ta toux ?

Brigetoun a dit…

en grande partie - par contre me suis mise dans une rogne idiote pour rien ce matin, en suis encore noiseuse

Gérard Méry a dit…

au sujet des pommes essaie les " Belchards "...succulentes