Lumière si pure que pensais froid – m'en suis allée par les rues – nos rues bienheureusement inadaptées – faites pour cheminement – et pas si froides - finalement
et donc cheminant dans notre hiver – souriant à sa bénignité – et aux incursions du ciel
je suis allée aux Halles – halles en temps de repos, d'étals fermés -
abondance et choix moindre – y ai trouvé l'essentiel – huile, grosse provision de morue
grosses bintjes terreuses – petites de Manosque – confiture de poire
navets longs et courgettes rondes – poires ventrues et pommes odorantes – parfum de fruitier, de vacances et de contes
dos de cabillaud – coquilles Saint Jacques et lisettes
et suis repartie – mains creusées par les anses – dos criant – tirée par mes yeux – la lumière sur les façades blanches
envahie de fatigue – reprenant force – méditant devant le trou de la place
ai gravi l'escalier en trois fois – ai vaqué – ai mangé, longtemps dormi
ai trop petitement nourri mon esprit – au fil d'internet, de ce qu'y trouvais de beau et de drôle – ai fini deux livres en cours – cherché ce que disait le monde – me suis promenée à Genova - http://www.ge-nove.net/sommaire.htm
attendu la nuit – l'opéra – la musique de chambre – un concert qui me tentait – un concert qui m'a donné plaisir -
le piano de Nicolas Angelich, l'alto d'Antoine Tamesit
salle aux deux tiers
la sonate n°3 en sol mineur de Bach (pour viole de gambe et clavecin)
sons vifs, virevoltants – ensemble poursuites dialogues
lent discours sur notes égrenées
entrain et emportements – soutenus par discours qui filtre à travers danse
Ne pas jouer de la séduction du son
la sonate n°1 en fa mineur de Brahms – opus 120 n°1
très belle
piano au goût profond et chant en tension – des pauses pour échanger – revient l'emportement – et reprend le chant – haut et délicat
des modulations – laisser venir la séduction la sublimer – musique planant sur le recueillement tendu – le charme
l'amabilité de plus en plus souriante des deux derniers mouvements
entracte
trois romances de Schumann – opus 94
romantisme ample – les mélodies très connues – le charme sans facilité – juste un peu – pas plus qu'il ne faut – subtilité des variations
la sonate n°2 en mi bémol majeur – opus 120 n°2
la ligne haute pure et ample d'entrée etc...
variété, complexité, richesse – bâillements qui n'engageaient que le corps, se faisaient heureux, s'étiraient pour bloquer toux, étaient repoussés, se noyaient dans l'attention
et en bis la berceuse de Schumann que je n'aime que très modérément.
15 commentaires:
Ces fleurs à vendre exposées aux halles me font envie. Ici point de fleurs sous une neige abondante. Terminer une soirée avec Schumann entre deux bâillements involontaires est un beau prélude à la nuit, me semble-t-il.
Merci de cette promenade dans votre univers. C'est ainsi que j'apprécie le "bloggage", glisser au fil de la toile, de découverte en découverte.
Vale, comme disaient les romains.
Belle promenade. Mais "tirée par les yeux", quelle trouvaille!
Vous avez ainsi répondu à la question de Françoise Sagan...
pour les pommes au four, surtout laisser la peau
farcir la colonne vertébrale avec de la confiture aux morceaux de coing, quelques noix et du gingembre...
J'aime quand tu nous fais parcourir les étal des Halles même les jours où le choix y est moindre, par contre je compatis pour les mains creusées par les anses, le dos criant et "tirée par les yeux"...
Les commerçants ont fait leur beurre et, en vacances, ils sont partis. Heureusement que l'homme - et a fortiori la femme - ne se nourrissent pas que pain.
Nicolas Angelich, dites-vous ? veinarde !
Pour bien apprécier le piano, il ne faut pas que la salle soit pleine.
"L'amabilité souriante "du piano avec Brahms.....! et les mots cités plus haut par nos amis sont un régal
Tu es chère Brigetoun un rayon de bonheur
grand merci à vous tous
C'était la journée du jour !
Lumières du ciel et du cerveau qui réchauffent
Très bon la morue et le maquereau (on ne rit pas) pour les oméga3
me suis gardée des maquereaux grâce aux lisettes
Il n'est plus l'heure d'avoir fin
le repas du soir n'est pas encore digéré
pourtant j'ai un creux dans l'estomac virtuel et la langue du même bois qui s'humidifie.
Plein de piste de festin de toutes tailles (que j'aime les possibles)
le guide n'en imposant aucune.
Quant à la musique
des nuances qui à ce jour m'étaient incompréhensibles
m'ont semblé
pour le temps de l'immersion dans ce récit de journée
accessibles
avant de s'évanouir bien entendu
au réveil.
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