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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, janvier 03, 2012

jour de repli

ô vous les gens du Nord, notre bleu insolent nous a quittés... retour à l'évidence du sérieux de la vie - matinée des récits de fêtes dans les bureaux, et temps pour calmes studieux.

Les traces de fête vont s'évanouir peu à peu, la musak ne flotte plus dans mes rues, et les décors se voyaient pauvres choses, courageusement minables, ou le devenant.

Ai renoncé au teinturier, me suis contentée d'un charroi de papiers, bocaux et, exceptionnellement, bouteilles, vers les remparts, et d'un petit circuit yaourts, toasts, bureau de poste, dans le quartier, sous un ciel qui nous baignait d'humidité molle, et, par moment, comme par acquit de conscience, lâchait une petite pluie fine, presque immatérielle.

Ai voulu en profiter pour renouer avec plaisir de lecture, qui se faisait légèrement distrait, se souvenait qu'il existait, ne se manifestait guère, ne me laissant, ces jours ci, que curiosité et appétit volage qui me faisaient ouvrir fichiers ou livres-papier, souriait ou se passionnait un instant, et puis passait à un autre.

Et comme j'avais tout de même la main assez heureuse pour me décourager de l'idée de poser des mots en leur donnant sens, je me rabats sur un paragraphe de ma série ciels sur le convoi des glossolales http://leconvoidesglossolales.blogspot.com/ (provision presque épuisée, me faut la reconstituer)

Ce serait un mouchetis de petits nuages ronds bien blancs sur un fond bleu dur, comme un tissu mal imprimé, ou bavant à dessein pour donner un aspect artisanal – ce serait pourtant un peu trop uniforme, répandu sur toute la surface de ciel que je pourrais voir – un air concerté, organisé, artificiel, assez guilleret, qui m'amuserait un moment, me serait rapidement insupportable - je resterais là, les yeux levés, un temps, dans l'attente d'une modification, de la fuite de ces petites taches ou de leur union, et puis je penserais à autre chose, jusqu'à ce qu'une diminution presque imperceptible de la lumière sur le tronc de l'arbre face à moi attire mon regard vers une course de grandes traînées d'un blanc sale parties à la conquête de mon ciel..

9 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Le calme revient dans nos vies quotidiennes mais il reste que la rue retrouve le fracas des jours ordinaires. Et nous retrouverons lorsque les lumières s'éteindront le froid de l'indifférence s'installer sur notre solitude comme une chape de plomb.

JEA a dit…

au nord du nord, le vent a fait un méchant croc-en-jambe aux températures qui redeviennent "de saison" (style Vivaldi en fond sonore dans une grande surface)
les arbres qui ont un peu trop levé le coude pendant les réveillons se retrouvent curistes aux eaux

Dominique Hasselmann a dit…

Lendemain de fêtes, cadavres dans les rues (ce ne sont que des bouteilles), sapins esseulés défaits de leurs boules, pluie sur les trottoirs (y-aura-t-il de la neige en hiver ?), avec votre titre j'ai pensé à une oeuvre de Pierre Boulez, mallarméenne au sens précis.

(La "vérification des mots" du commentaire me propose "surecies", sans doute une anagramme de ces derniers jours !)

Lautreje a dit…

J'ai rangé mes décors
sapin boules rouges et or
le ciel sourit encore

jeandler a dit…

Gens du Nord à gens du Sud: un ciel en partage. Rien à envier ce jour mais seulement un beau coucher, hier, à l'heure du thé, ce qui, il faut le reconnaître, ne présageait rien de bon pour le lendemain.

chri a dit…

Il y a dans les lendemains de fête une tristesse dérangeante... Vivement celle de d'habitude!

Thaelm a dit…

Beau ce nuage
dont le corps a par endroit
des transparences telles
qu'on croirait y discerner
plusieurs petits êtres séparés
alors que
comme L'humain
dont on imagine qu'il en existe des milliards répandus sur la terre
un seul nuage occupe cette portion de ciel.

joye a dit…

Quel ciel curieux !

Gérard Méry a dit…

promis nous n'avons pas récupéré ton bleu du sud