Me suis jetée hors de la sieste et de l'antre, vers quatre heures, avant de renoncer, mollement, à mon programme du jour.
Quelques pas, perdue dans un semblant de songe, et puis, entre deux murs, l'évidence, comme un coup, de cette lame bleue.
Bureau de poste, teinturier, marche dans petit vent et soleil vivifiants, sans envie de m'attarder.
Juste m'amuser de la bonne humeur des trois hommes qui démontent, peu à peu, les chalets de Noël.
Un néant agréable, sans grande envie d'en sortir... je puise dans ma réserve un ciel d'un récent convoi http://leconvoidesglossolales.blogspot.com
Ce serait une coupure presque nette, avec juste les petits redents légèrement courbes indispensables pour rester dans le réel donc la poésie, ou l'inverse, entre un bleu profond, quasi violet, et une masse épaisse de nuages blancs, ourlés, nourris, de gris... et cela s'éterniserait, ou je le croirais, au dessus de nous, en équilibre fugace, fragile, mais évident, parfait. Cela serait parcouru, en fait, par un mouvement imperceptible et constant, et, revenant un peu plus tard, j'aurais l'impression que la géographie du ciel, le rapport des amas nuageux au bleu, qui aurait par ailleurs légèrement pâli avec l'avancée des heures, auraient été bouleversés, sans pouvoir retrouver dans ma mémoire l'état antérieur.
16 commentaires:
Il a suffi d'un évènement bien banal pour vous soustraire momentanément de la grisaille des heures et vous redonner une petite quinte de bonne humeur... Peu mais beaucoup à la fois.
ils nagent nus dans le ciel...
ahh, ce ciel ! Il n'en fait qu'à sa tête !
"Les merveilleux nuages".......ils changent tout le temps un peu comme notre humeur au gré des jours
Il faudrait pouvoir faire varier la couleur d'une partie du drapeau.
Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.
La cloche, dans le ciel qu'on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l'arbre qu'on voit
Chante sa plainte.
Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.
--Qu'as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?
Paul Verlaine, Sagesse.
Une "rue privée" sur la première photo ?
Où est-ce ?
si privée qu'en fait elle est bouchée, c'est à droite de Ducastel
Un coin de ciel d'un bleu profond, de quoi passer une belle journée.
En arrivant par ici (le Sud) j'ai retrouvé ce ciel que j'avais connu à Aix (Boulevard des poilus) il y a ... très longtemps
et qui rechigne à se laisser déchiffrer (on le regarde et ça ne bouge quasiment pas)
Mais en hiver, les nuages plus bas, pris dans des flux contradictoires (parfois trois vents à différentes profondeurs) sont un peu moins hautains.
Comme vous l'écrivez, ce genre de nuage (en photo) ne peut se lâcher vingt secondes du regard sans devenir tout autre.
A notre oeil tout du moins, car si on le lui disait, il en serait peut-être offusqué ...
grand merci à vous tous
même parler de la pluie ou du ciel bleu tu sais le faire
Ah, comme j'aimerais aussi disposer d'une réserve de ciels, moi aussi, pour les jours de pas-grand-chose ! Mais elle est vide ma besace à nuages. Alors je viens ici pour recharger mon ciel :)
(Il est boiteux mon commentaire, j'aurais mieux fait de me relire ! Pardon pour les répétitions, on mettra ça sur le compte de la fatigue, elle a bon dos la fatigue parfois.)
on dira que c'est par sympathie - suis championne en matière de répétitions
Merci à Brigitte d'avoir fait rebondir jeandler sur ce poème qui va vibrer toute la douce soirée en moi, parce que la vie est là, simple et tranquille.
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