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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, janvier 10, 2012

Seul le vent circulait

Ciel bleu - ai cru entendre une promesse de douceur, en bataillant avec une carcasse en révolution, par manque depuis samedi soir (n'ai plus la science du calendrier) des bidules qui font le travail de digestion pour moi, en bataillant, aussi, sourire fermement ancré sur mes lèvres pour passer dans ma voix, avec deux personnes successives chez SFR afin de comprendre pourquoi diable, alors que j'avais remis 35 euros au pot pour ma connexion 3 G (qui en outre est plus que fuyarde) dans l'après-midi de dimanche, j'étais systématiquement renvoyée sur l'injonction « recharger » dès que je cherchais à ouvrir un quelconque site sur internet.

Après recherches silencieuses, une douce voix m'a expliqué qu'en fait j'avais payé 75 euros (je maintiens que non, et que ce n'était d'ailleurs pas dans les options proposées) ce qui correspondait à l'international et qu'en conséquence je ne pouvais avoir accès à internet que depuis l'étranger.

Je ne sais pas vous, mais mon sourire devenait de plus en plus fermement installé, pendant que je pensais inextricable... et que j'expliquais qu'il me semblait difficile de laisser cela en état. Près de vingt minutes d'échanges très aimables (et c'est efficace, je n'avais que quatre noeuds dans le ventre) et une victoire : accès jusqu'en mai – enfin quand ça passe, ce qui est le cas une fois sur deux.

Forte de ce succès, m'en suis allée vers la pharmacie, avec petit manteau de velours côtelé puisque le ciel était clément – et il l'était, ou le semblait, et la lumière belle et les ombres nettes et somptueuses, mais il y avait drapeaux et bâches des boutiques claquant, battant, s'envolant, cheveux des femmes décrivant des trajectoires affolées et brusques, et un vent chargé de toute la malveillance glaciale des montagnes qui me refoulait faute de pouvoir me renverser, suis trop lourde maintenant, et pénétrait à l'intérieur de mes os, où il s'est attardé longuement une fois rentrée dans l'antre.

Appris à taper avec les coudes coincés contre la taille, la nuque repliée entre les épaules, et le nez reniflant.

Journée un rien végétative – un peu trop – j'engraisse, mais, plutôt que vache, me vois conscience rampante, avec comme totem le gentil animal rencontré le matin. Et puisque suis vide à l'extrême, je reprends un ciel (il va falloir que je pense à reconstituer la réserve) d'un convoi des glossolales http://leconvoidesglossolales.blogspot.com

Ce serait, jeté dans un coin du ciel, s'étendant peu à peu, une vapeur blanche, aussi transparente qu'une mousseline très fine... non ce n'est pas cela, ce serait une houpette un peu usée, affinée, sur laquelle resterait un peu de poudre rose infiniment pâle... Mademoiselle Lesieur aurait dit de sa voie flûtée «on dirait l'aile d'un ange».. ce serait tout bonnement un nuage presque impalpable que tu aurais photographié. J'aurais trouvé la photo, je serais restée là, penchée sur elle, rêvant parce que telle était mon humeur, et le miel de montagne, épais mais liquide, d'un brun chaleureux, à la saveur trop sucrée, puissante, aurait glissé de mon toast, une goutte se serait écrasée à la jonction de cette vapeur blanche et du ciel, et malgré mes efforts une tache serait restée, estompée mais évidente – j'aurais cachée la photo au milieu de la pile et me serais éloignée.

9 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Une petite victoire en douceur vaut mieux qu'orage et échec. Une belle sagesse que je devrais appliquer à mon impatience chronique.

Dominique Hasselmann a dit…

Pour beaucoup de touristes, Avignon est à l'étranger, ciel !

Lautreje a dit…

quelque soit l'opérateur, je trouve qu'ils ont la capacité à nous refiler des noeuds au ventre à une vitesse foudroyante !!

j'ai aimé les "cheveux des femmes décrivant des trajectoires affolées et brusques", envie de courir après !

JEA a dit…

Jacques Higelin :

- "Tombé du ciel à travers les nuages
Quel heureux présage pour un aiguilleur du ciel
Tombé du lit fauché en plein rêve
Frappé par le glaive de la sonnerie du réveil
Tombé dans l'oreille d'un sourd..."

Momo a dit…

« Des mots et des maux. »

jeandler a dit…

Exilée de l'intérieur
une histoire à la Devos
Pour un progrès, c'est un progrès...

Gérard Méry a dit…

Cuillère de miel bienvenue en regardant pousser les nuages

tanette2 a dit…

J'aime : "comme totem, le gentil animal rencontré le matin" je le trouve très beau, j'aimerais ien avoir le tuto pour réaliser le même...

arlette a dit…

En grande sympathie mais non en douceur :Clé 3G un cuisant souvenir de dialogue de sourds et d'euros envolés