commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, janvier 13, 2012

Une petite famille


Dans ma ville, il y avait une femme - jeune je crois, il le semblait - et derrière elle, mains nouées, ses enfants. Étaient petits, très, de plus en plus - mais pas tant de plus en plus, pouvaient pas être frères et soeurs, ou alors des couples de jumeaux et un aîné, seul, un essai – oui ils étaient cinq.
Elle était admirable, et gaie et alerte, un peu inconsciente et très résistante aussi : nus ils étaient tous.
Et la dernière se retournait pour regarder, comme arrachée, un visage doux, un peu penché, à la chair aussi chaudement colorée qu'eux étaient mats, tannés (l'effet de cette nudité dans notre hiver ?), un visage et un vase avec des petites fleurs plantées à la-va-vite dedans, et un drôle d'oiseau qui s'envolait – s'envolait si bien que seules elle et moi savons qu'il était là.
La femme : «Tu sais, c'est une peinture, elle ne peut pas t'aimer – venez, nous allons chercher le peintre. Pourra peut-être aider» - Moi, j'ai suivi, ou c'était mon chemin, et n'ai rien dit... je savais bien qu'ils ne trouveraient pas le peintre..... Michel Chambon (http://www.galerieartis.fr/peintres/michel-chambon/ et http://www.galerieducastel.com/page9.html ) n'habite pas notre ville, je crois.

Ils avançaient d'arbre en arbre, minuscule chaîne bronze sous la belle file de géants cuivrés. Et si minuscules étaient qu'un temps infini il leur fallait entre chaque tronc. Moi, en les attendant je rêvassais, je regardais le bleu et les jaillissements des branches nues.

Nous n'avons pas trouvé le peintre... comme je l'avais prévu.
Mais nous l'avons cru, un moment. Sur un trottoir, il y avait un chevalet. Seulement il était garé. Bien soigneusement. Scrupuleusement lié à un poteau pour que nul n'ai l'idée de le voler pendant que son maître vaquait à ses plaisirs, ou occupations, ou.. on ne savait pas. Un chevalet vide, et décourageant, qui ne portait aucun petit avis pour dire « je reviens tout de suite » ou indiquant quoi que ce soit, une heure, un nom....
Les enfants ne voulaient pas partir – je me demande bien ce qu'ils en attendaient, du peintre – les ai abandonné pour faire mes courses.

En rentrant je les ai vu devant moi, fatigués et déçus, traînés par la jeune femme - mais, en arrivant dans notre rue, ils se sont arrêtés un moment, et ils ont ri, tout heureux.
Le visage était parti, et un peintre, un autre, ( Robert Seguin http://www.galerieducastel.com/page15.html) avait posé, là, pour eux, une merveilleuse maison, ocre, buvant le soleil, avec plein de chambres, derrière des fenêtres aux volets d'un blanc un peu gris dans la lumière, juste pour faire chanter les murs.
Il y avait même une lessive, des vêtements qui les attendaient, et l'ombre gigantesque, bienveillante, d'un palmier qui se posait sur la maison pour la et les protéger.
Voilà, voilà..... N'importe quoi
(je crois que l'auteur des statuettes est Lonchamp http://www.galerieducastel.com/page19.html)
par contre je découvre que j'ai inventé trois enfants (et oublié le nourrisson) - tant pis

10 commentaires:

JEA a dit…

Un chevalet non pas vide mais avec une toile de Magritte...

Pierre R. Chantelois a dit…

Saisissante cette dernière photo avec ses reflets qui met un point lumineux à ce beau conte. Pur enchantement.

Anonyme a dit…

Famille recomposée. Beau conte d'hiver.

jeandler a dit…

Tout dorés, tes arbres, dans le soleil, sont magnifiques. Toute une famille nombreuse à la queue-leu-leu.

Anonyme a dit…

Quel beau texte! @allerarom

Brigetoun a dit…

l'aimais bien ma petite histoire (aimais surtout le chevalet) - on est mauvais juge

Dominique Hasselmann a dit…

Chevalet, comme serait un chevalement dans le Nord (une fois la mine fermée).

joye a dit…

Tu veux dire que la mère de famille était nue sous sa jupe ? OH !

;-)

Brigetoun a dit…

où vois tu une jupe ?

Gérard Méry a dit…

Bizarre ce chevalet traité comme une mobylette