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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, mai 29, 2012

Ne pas s'en tenir au vert


Pour m'en aller dans la ville, pour quelques pas, pour fêter la forme revenue, ai mis un pantalon vert, un vert comme n'en aurais jamais porté, un vert comme fantaisie de vieille, qui tourne le cap des kakis, beiges, bruns, noirs et blancs de son jeune temps, un vert qui a fait revenir le souvenir de l'ample pantalon à petits carreaux verts bleus et roses qu'arborait sur ses amples formes mon élégante mère devenue douce grand-mère gentiment fantaisiste, avec mesure et grâce... et lui souriais ce faisant, m'imaginais complice ou héritière, plus proche que n'étions.

Et pour donner sens, ou y ajouter, à mes pas, ai cueilli les verts que trouvais en suivant chemin, en suivant flèche (qui me menait à la Civette comme le voulais)

pas tant de notes vertes dans ma ville n'y a, sauf municipales
tant de verts différents, peints sur métal, sur bois, tissés, végétaux, il y a 

verts bleus, verts jaunes, verts sombres, verts qui hurlent, verts qui sont lumière, verts dans l'ombre, verts de vieillesse, verts des pousses
et sur tous un air doux, une légèreté, l'ébauche d'un souffle

qui m'ont poussé, par delà le rempart, par delà le passage souterrain et ses haies et talus plantés, les herbes folles, vertes de vert ou jaunies, les lavandes, le vert noir des cyprès, le vert gris des oliviers, les fleurs, les feuilles vernies

vers le terre-plein noyé de soleil des allées de l'Oulle, entre route et Rhône, avec la ferme décision de ne rien acheter
ai résisté à des draps de lins brodés, à du métis, à des toiles fines et des dentelles, des caracos et chemises
ai résisté à une trop chère et beaucoup trop grande vitrine-bibliothèque-bonnetière ancienne ou le prétendant
vertueusement, avec l'aide de ma recherche des rares notes verdoyantes

seulement, derrière ce plat, qui n'avait pour lui que sa taille, il y avait un étal, il y a eu une tentation, il y a eu hésitation, il y a eu discussion, il y a eu obtenir le rabais que la marchande avait prévu 

il y a eu se dire que cela suffisait, il y a eu se dire qu'il était l'heure d'avoir faim, il y a eu rentrer,

noter que l'écologie s'écroulait et ne daignait le vert,

retrouver le vert sapin de sa porte, grimper,

poser la chose sur le lit qui lui est attribué, poser dessus sa main pour le vert du jade.
Voilà, n'importe quoi...

12 commentaires:

Nadine Manzagol a dit…

Je me souviens de "Vamos verde, verde que te quiero verde", qu'écrivait Fédérico Garcia Lorca.

Ce que j'aime aussi de vert en ce texte et qui y insiste pourtant en vert-sève sans sévérité et avec bel humour, c'est l'anaphore de reliance "Il y a" - même si conjuguée ici au passé (pourtant présent en son retrait).
"Il y a" ou ILLIA (de) est un livre d'Hélène Cixous que j'ai beaucoup apprécié aussi, comme j'aime beaucoup, je l'ai dit, ce texte de Brigitte Célerie

JEA a dit…

reste à trouver un ciné sans files ni pop-corn mais avec à l'affiche "Le Rayon vert"...

Dominique Hasselmann a dit…

Prendre un thème et le caresser, avoir un objectif, en somme : belle réussite de la vertu.

Pierre R. Chantelois a dit…

Le vert capte l’énergie solaire et la transforme en énergie vitale.

andrée wizem a dit…

tous les feux sont verts pour aboutir à un romantique boutis

Michel Benoit a dit…

J'aime beaucoup les séries thématiques !
Encore !!!

Brigetoun a dit…

il y a être courtepointe pour le dessus d'un grand lit, il y a pas aller du tout pour faire couvre lit étroit

lireaujardin a dit…

Cela m'évoque Verlaine bien sûr, "green", alors pour le plaisir :

Green

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.

J'arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
Rêve des chers instants qui la délasseront.

Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encor de vos derniers baisers ;
Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête.
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.

arlette a dit…

Joli boutis pour le plaisir ...
Le vert est la nuance plus riche pour un peintre et la plus difficile aussi à réaliser

Gérard Méry a dit…

Il faudra compter sur le vert à li juin

jeandler a dit…

Une journée dédiée au vert que j'ai raté. Honteusement. Qu'ai-je donc fait hier? Broyé du noir.

Anonyme a dit…

Ben, non c'est pas n'importe quoi !
C'est une note dopée à la chlorophylle et c'est essentiel, c'est la vie !
Et parcourir les réactions des familiers c'est un vrai plaisir :-)

Flore