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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, août 28, 2012

Retrouver la grâce – rendre grâces


Ce serait une pièce pleine de bouquets raffinés en leur fraîcheur colorée, en leur composition savante, en leur sophistication discrète sortie des mains de fleuristes
Ce serait l'arrivée de somptueux dahlias choisis, l'esprit tendre, en un jardin – ce serait leur épanouissement fatigué par un petit voyage, par une attente
Ce serait ne pas écouter un déluge de paroles, mais regarder des mains qui s'affairent, les caressent, leur rendent vie, les disposent dans le dernier vase trouvé
Ce serait voir la splendeur revenir pour un temps
Ce serait un matin hésitant, ce seraient reins douloureux-ou-pas-tant-mais-discourant-présents-gênants, ce serait le sentiment de sa nullité, ce serait esprit engourdi, en refus, perdu entre intelligences trop brillantes ou trouvées telles, ce seraient complexes de l'adolescente que ne suis plus depuis si grand temps
Ce serait la surprise d'une voix sur France Culture
Ce serait la fabrique de l'histoire d'Emmanuel Laurentin, ce serait l'invité François Bon pour l'autobiographie des objets (lus avec délice, esprit en éveil, les billets qui sont à la base – livre commandé parce que précieux) et sentir la vie revenir, les sensations, souvenirs, l'intelligence revenir
Ce serait arrêter sa matinée, écouter
Ce serait l'arrivée de Jean-Christophe Bailly, ce serait le bonheur donné par le dépaysement – voyages en France
Ce serait trois voix, le monde sensible, la compréhension, l'ouverture, les objets, les paysages, le temps humain, et tout ce qui s'étend à partir de leurs mots
Ce serait la journée sauvée
Ce serait vous conseiller, presque ordonner l'écoute de , et ces deux livres à parcourir, laisser, reprendre, garder dans vos proches
Ce serait se dire que l'on aime la vie parfois
et ça m'a relancée, alors que découragée je me disais, une fois encore, que par trop futile était mon entêtement à entretenir Paumée

12 commentaires:

Anonyme a dit…

Entretenir Paumée !

Pierre R. Chantelois a dit…

Ce serait les mains... mains jeunes qui n'ont point connu la misère et le labeur. Ce serait les mains... avec une belle maturité. Ce serait les mains... qui manipulent avec un soin infini une fleur parce que trop rapidement évanouie. Ce serait les mots... d'une rubrique toujours plus riche et jalonnée de poésies au caractère unique.

F Bon a dit…

merci de cette poignée de main trouvée au matin

j'aurais bien envoyé le livre avec plaisir (me dire si)

pour JCB et FrCulture, j'avais la trouille c'est sûr, et c'est long, une heure de radio

mais "le dépaysement" est vraiment, vraiment un livre déjà quasi classique

Brigetoun a dit…

Merci - mais le livre est en route - j'avais un peu attendu, d'abord parce que pile à lire et parce que j'étais en panne d'appétit de lire (en plus c'est un livre au long cours pour relecture par morceaux, comme le dépaysement)

arlette a dit…

Surprise aussi en l'entendant en direct ... pensée vers toi , justement ne savais si tu capterais
ce jour là
Journée éclairée aussi vais le lire presto

JEA a dit…

J-C Bailly dans son introduction :
- "Chemin faisant, l'Histoire, avec ses grands et ses petits récits, ses simples bulles de sens et son grand vent, m'a rattrapé, prenant une importance que je n'avais pas prévue tout d'abord. Mais ce qui est venu ainsi à ma rencontre, ce n'est ni l'histoire des manuels ni celle des guides, c'est ce qu'il faudrait appeler une histoire des traces, dont le présent serait l'affleurement..."
(P. 12).

mémoire du silence a dit…

Rien n'est jamais futile
le futile a son charme caché
il est richesse à qui sait le dénicher.

Bonne journée.

jeandler a dit…

Somptuosité du dahlia, ce n'est pas moi qui dirait le contraire
J'en revois un certain bouquet, mais un bouquet énorme, placé sur le couvercle du piano
s'égrenant s'effeuillant et laissant tomber un à un leurs lourds pétales au gré es forte d'une sonate de Schubert.

Brigetoun a dit…

oh merci !je crois le voir aussi, et entendre Schubert

joye a dit…

Ma brige, tu es responsable pour ceux que tu as apprivoisés, alors, hein ? Où serais-je sans ma dose d'intellectualisme avignonnais, je te le demande !

Merci pour La Fabrique, cela a l'air super.

danielle C. a dit…

Gardez votre entêtement, il est précieux.

Anonyme a dit…

Entretenir les pluriallures, leurs micassures ( et donc merci pour).