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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, mars 25, 2013

le dimanche c'est pluie...


et, comme la semaine dernière, les dalles de la cour étaient d'un rose soutenu maculé de vert, couleurs rafraîchies, les têtes roses de l'arbuste se penchaient alourdies par leur maturité extrême et l'humidité, déploraient leur fin prochaine.

J'ai déplié l'avant programme du festival, pour voir ce que cachait l'image de Kiripi Katembo Siku (Kinshasa)... et que j'avais déjà parcouru rapidement sur le site.
J'ai rêvé que force, fric, temps aurai... j'ai rêvé que je me risquerai hors des remparts, parce que la chartreuse, parce que Dieudonné Niangouna (si heureuse que lui et Stanislas Nordey soient les artistes invités) à Boulbon, parce que le Faust à la Fabrika...

Et puis, comme le festival finit le 26 juillet, j'ai rêvé que serai en pleine forme, grâce à la SNCF et trois trains, le 27 pour profiter du bonheur de ma nièce-fausse-petite-fille, ne pas faire tache et donc m'oublier lors de ce mariage près de Sancerre... et jouir de la région, des amis etc... (c'est faisable en partant tôt le matin)
La pluie était douce, Brigetoun est paresseuse, a farfouillé dans des papiers en écoutant France Musique, et, pour nourrir Paumée, a pris dans la pile en attente les lettres de Robert Walser, et vu qu'il écrivait, le 21 mars 1918, ce qui laisse le temps à cette missive d'arriver, d'autant qu'elle était destinée à Frieda Mermet
Me voici revenu ici à la Croix-Bleue, dans ma chambre d'autrefois, où j'ai tout réinstallé en sorte qu'elle ait l'air d'être bien en ordre. Le lard et toutes les autres délices ont été dévorés pendant le service, gloutonnement et avec l'appétit de rigueur. Le service, comme j'étais si bien approvisionné, s'est bien passé, dans la sérénité. J'ai encore mangé un peu de beurre à Berne avec Fanny dans son nouvel appartement, qui est très confortable. Ces jours-ci, je mangerai un reste de lard ici à Bienne. Il est tout aussi bon qu'à Delémont. On ne peut qu'en faire l'éloge, car il est de bonne qualité et qu'il a une odeur exquise et une saveur parfaitement délicate. Vous me permettrez de vous demander poliment, chère Madame Mermet, si je pourrais recevoir mon costume gris-vert tout prêt. Il n'y a bien sûr aucune urgence. Mais cela me fera plaisir de le porter, car je me figure qu'il a été brillamment restauré, repassé, amélioré, embelli et ennobli grâce à vos mains diligentes et habiles.
Et buvant son thé Brigetoun a pensé qu'elle aime ses contes, ses écrits, qu'elle aime le personnage et pense que c'était un cher homme, mais qu'elle ne partage vraiment pas ses goûts..

7 commentaires:

arlette a dit…

L'art de la correspondance me surprend toujours...en ces temps là (preuve à l'appui avec mes Grands -Parents ,"érudits" s'il en faut!! , modestement ) on parle avec délectation de nourritures de petits faits vestimentaires ,ou autres
Un délice comme tu le fais si bellement dans tes billets
Merci Amie

Dominique Hasselmann a dit…

C'est vrai, le festival déplie déjà son ombre...

Brigetoun a dit…

merci

tanette2 a dit…

Ton programme pour fin juillet me paraît chargé, il va falloir ménager tes forces lors du festival...

Gérard Méry a dit…

à Sancerre je te conseille de gouter au crottin de Chavignolles

Brigetoun a dit…

à Sancerre je ne serai pas maîtresse des menus, mais j'ai déjà goûté au crottin (aime bien, mais d'autres aussi)

Pierre R Chantelois a dit…

C'est signe que le bonheur risque de s'installer lorsque nous planifions déjà les programmes de l'été. Un jour de pluie, risquons-nous, une saison de soleil. Jolie lettre de 1918 sur la quotidienneté des choses et des événements.