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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, juin 06, 2013

Mercredi


Manier fer pour avoir de quoi être paresseuse, et se borner à pêcher dans penderie, manier fer pour me couper de notre monde parallèle sur internet (quel est le parallèle, et celui où me trouve ? Ne le sais plus parfois) mais garder malaise...
Être dans la misérable position du touriste.
Ne pas vouloir hiérarchiser, opposer, ses présomptueux désirs d'amitié, ne pas vouloir hiérarchiser sa reconnaissance.
Comprendre la fatigue de certaine générosité... comprendre le désir de trouver le chemin que l'on pense juste...
Ne pas appartenir. Ne pas être capable de trancher entre deux voies dans la recherche ardue pour qu'existe littérature. (être chaque fois persuadée par les arguments, ou ne pas vouloir rejeter totalement celle qui lui semble la plus faible). Juste aimer beaucoup de ce qui est proposé, sans distinction entre...
Être dans le désir de voir chacun trouver sa route, et naviguer à distance mais de conserve ou du moins en bonne intelligence.
Être touriste et étrangère aux enjeux.
Se dire que sa position ne compte pas, ... se dire aussi que le mieux est de ne pas risquer de sembler prendre partie, voir interpréter ses mots
Assumer avec une grimace d'être misérablement touriste égoïste.
Repasser.
Pardon demandé

Savoir que l'on est mal surtout à l'idée du rendez-vous avec gentil petit toubib auquel mentir un peu, pas trop, mais un gros peu.. alors subir petite, légère révolte de carcasse.
Secouer tout, déjeuner,

prendre Kobo avec des fichiers divers et s'en aller dans le soleil, de pilastre en colonne, se tenant droite, ferme et gaie, 

pour après longue attente dans la très nue, très vaste salle d'attente.. une visite enjouée, juste pour affirmer mon très bon état

sortir, me sentir, en réaction, à peu près aussi fraîche que la chapelle du Miracle, face à moi

et revenir, d'enseigne en enseigne, sous un ciel délicieux,

la gloire du soleil annonçant son déclin..
Vaquer, préparer dîner, couper dévotieusement ce qui restait des roses, les jeter, mettre robe,

repartir pour l'opéra, pour voir la dernière version du Jeu de l'amour et du hasard, par la Comédie française.

(photo provenant du site du théâtre)
Sentiment mélangé. Aimé assez le décor fait de cages stylisées, mais il en est assez peu tiré partie. Ai détesté le papier peint genre vieil hôtel de la gare qui constitue un fond rosâtre.
Aimé beaucoup le couple Alexandre Pavloff, Léonie Simaga les amoureux... aimé un peu moins la pétulance de Lisette, Suliane Brahim, et Arlequin... aimé Gérard Giroudon, un peu fol et très tendre père, aimé sauf quand m'agaçait peu à peu le frère Pierre Hancisse en savant hurluberlu.
Bien aimé la mise en scène qui insiste sur l'histoire d'amour, moins les moments hystériques et que le contraste social se réduise presque à un décalage dans le jeu, ce qui les oblige à baisser d'un ton pour que se sente la tension dans la scène des aveux, du faux louis et du soldat d'antichambre quand leurs espoirs s'écroulent.
Bien aimé les costumes 18ème recréé, coloré et excessif, pour Lisette et Arlequin en leur déguisement, noir, de Dorante, un peu marin sorti d'un tableau hollandais et Silvia (petite robe noire décolleté et bottines lacées à talon de dominatrice), moins la jupe longue sous immense peignoir doublé de fourrure de Mario.

Et puis, somme toute, finalement, Marivaux était là, bien servi, avec soin, et j'ai passé un très agréablement moment.

6 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Jour après jour : repassage de l'existence.

joye a dit…

Lire. Sourire. Aimer. S'y repérer.

Anonyme a dit…

Beau texte, Brigitte!

Je comprends ce réflexe pied-de-nez à la mort et à la maladie en sortant de chez le médecin, se la jouer en grand dans la rue, dans l'air, entre deux courants, avoir besoin de quelque action mécanique, issue de l'ordinaire, pour remettre par terre le pied l'enraciner dans la vie avec preuve à l'appui dans ce geste autrefois banal, rappelant l'officiel : repasser. Ici, c'est le vent qui repasse, sur la corde à linge, comme on l'appelle ici. Juste accrocher et décrocher est un un temps à gérer dans cette course quotidienne. Où repasser ne se fait plus. Luxe de le lire, de savoir que cela se fait, encore.

Zéo

jeandler a dit…

On repassera...
Ne revient-on pas toujours à ses premières amours ?

Pierre R. Chantelois a dit…

Vous auriez dû préciser chère amie : prendre kobo et appareil photo. Des lettres et des images. Il n'en demeure pas moins que les résultats sont là entre toubib et opéra. La Comédie se poursuit et « Viva la Vita »

arlette a dit…

C'est dans les gestes simples que la pensée trottine et refait le monde
et ...que la Vie est Belle