Manier fer pour avoir de
quoi être paresseuse, et se borner à pêcher dans penderie, manier
fer pour me couper de notre monde parallèle sur internet (quel est
le parallèle, et celui où me trouve ? Ne le sais plus parfois) mais
garder malaise...
Être dans la misérable
position du touriste.
Ne pas vouloir
hiérarchiser, opposer, ses présomptueux désirs d'amitié, ne pas
vouloir hiérarchiser sa reconnaissance.
Comprendre la fatigue
de certaine générosité... comprendre le désir de trouver le
chemin que l'on pense juste...
Ne pas appartenir. Ne
pas être capable de trancher entre deux voies dans la recherche
ardue pour qu'existe littérature. (être chaque fois persuadée par
les arguments, ou ne pas vouloir rejeter totalement celle qui lui
semble la plus faible). Juste aimer beaucoup de ce qui est proposé,
sans distinction entre...
Être dans le désir de
voir chacun trouver sa route, et naviguer à distance mais de
conserve ou du moins en bonne intelligence.
Être touriste et
étrangère aux enjeux.
Se dire que sa position
ne compte pas, ... se dire aussi que le mieux est de ne pas risquer de
sembler prendre partie, voir interpréter ses mots
Assumer avec une
grimace d'être misérablement touriste égoïste.
Repasser.
Pardon
demandé
Savoir que l'on est mal
surtout à l'idée du rendez-vous avec gentil petit toubib auquel
mentir un peu, pas trop, mais un gros peu.. alors subir petite,
légère révolte de carcasse.
Secouer tout, déjeuner,
prendre Kobo avec des
fichiers divers et s'en aller dans le soleil, de pilastre en colonne,
se tenant droite, ferme et gaie,
pour après longue attente
dans la très nue, très vaste salle d'attente.. une visite enjouée,
juste pour affirmer mon très bon état
sortir, me sentir, en
réaction, à peu près aussi fraîche que la chapelle du Miracle,
face à moi
et revenir, d'enseigne en
enseigne, sous un ciel délicieux,
la gloire du soleil annonçant son déclin..
Vaquer, préparer dîner,
couper dévotieusement ce qui restait des roses, les jeter, mettre
robe,
repartir pour l'opéra,
pour voir la dernière version du Jeu de l'amour et du hasard, par la
Comédie française.
(photo provenant du site
du théâtre)
Sentiment mélangé. Aimé
assez le décor fait de cages stylisées, mais il en est assez peu
tiré partie. Ai détesté le papier peint genre vieil hôtel de la
gare qui constitue un fond rosâtre.
Aimé beaucoup le couple
Alexandre Pavloff, Léonie Simaga les amoureux... aimé un peu moins
la pétulance de Lisette, Suliane Brahim, et Arlequin... aimé Gérard
Giroudon, un peu fol et très tendre père, aimé sauf quand
m'agaçait peu à peu le frère Pierre Hancisse en savant hurluberlu.
Bien aimé la mise en
scène qui insiste sur l'histoire d'amour, moins les moments
hystériques et que le contraste social se réduise presque à un
décalage dans le jeu, ce qui les oblige à baisser d'un ton pour que
se sente la tension dans la scène des aveux, du faux louis et du
soldat d'antichambre quand leurs espoirs s'écroulent.
Bien aimé les costumes
18ème recréé, coloré et excessif, pour Lisette et Arlequin en
leur déguisement, noir, de Dorante, un peu marin sorti d'un tableau
hollandais et Silvia (petite robe noire décolleté et bottines
lacées à talon de dominatrice), moins la jupe longue sous immense
peignoir doublé de fourrure de Mario.
Et puis, somme toute,
finalement, Marivaux était là, bien servi, avec soin, et j'ai passé
un très agréablement moment.
6 commentaires:
Jour après jour : repassage de l'existence.
Lire. Sourire. Aimer. S'y repérer.
Beau texte, Brigitte!
Je comprends ce réflexe pied-de-nez à la mort et à la maladie en sortant de chez le médecin, se la jouer en grand dans la rue, dans l'air, entre deux courants, avoir besoin de quelque action mécanique, issue de l'ordinaire, pour remettre par terre le pied l'enraciner dans la vie avec preuve à l'appui dans ce geste autrefois banal, rappelant l'officiel : repasser. Ici, c'est le vent qui repasse, sur la corde à linge, comme on l'appelle ici. Juste accrocher et décrocher est un un temps à gérer dans cette course quotidienne. Où repasser ne se fait plus. Luxe de le lire, de savoir que cela se fait, encore.
Zéo
On repassera...
Ne revient-on pas toujours à ses premières amours ?
Vous auriez dû préciser chère amie : prendre kobo et appareil photo. Des lettres et des images. Il n'en demeure pas moins que les résultats sont là entre toubib et opéra. La Comédie se poursuit et « Viva la Vita »
C'est dans les gestes simples que la pensée trottine et refait le monde
et ...que la Vie est Belle
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