S'éveiller, partir dans
la ville.. sol mouillé
ciel gris, humidité
régnante, se renouvelant, sans que se sente la pluie
ramener, comme peux, un
marché pour un siège, deux litres d'huile, neuf cent grammes de
morue, un peu plus d'un kilo de bintjes, un demi de noirmoutiers, des
petites poires de Saint-Jean, abricots, courgettes, tomates noires
qui ne le sont pas et vertes, un peu de poisson, un demi coulommiers,
le canard enchaîné, un concombre et de petits navets, et des
sandales pour marche rapide
être prise par un assaut
de paresse, se l'accorder comme on accorde au ciel son caprice, et le
voir s'élever, se faire légèrement transparent...
avoir un vague désir de
sortir de l'antre, reprendre les photos prises lundi, ne sais
pourquoi, de ciel en gloire et des prières ou agressions, tentatives
d'égratignures de la ville, en complet décalage avec les souvenirs
des voyages que j'ai faits en lisant :
sur
Liminaire les marches, intelligence et sens en éveil de Pierre
Ménard, dans les villes, à Paris (et il y a les ateliers d'écriture
qu'il conduit à travers la ville, l'intervention de google street,
la pluralité des écritures), et les fragments des lignes de
désir comme
http://www.liminaire.fr/entre-les-lignes/article/mon-tres-lent-paysage
mon très lent paysage
Temps de baptiser le
voyage. Et puis plus rien que le souffle du vent sur nos joues. Juste
une source d’égarement, d’annonce dans la brume. C’est l’heure
de décocher. Je décroche. Nous défendons le vite, le peu étant
l’errance, le rejet de faire suite, quand rien ne subsiste autour
de nous. Ce qui ne dure pas est un monde à part. Fort de cette
impression qui insiste ou avance, demain sera sans doute assaillant.
Je suis un passager ignorant le détour. L’avenir toujours moins
seul.
et
cette visite (se dire il serait merveilleux de l'avoir pour guide) en
famille à New York, les billets-réflexions comme celui-ci pour
la fin des temps
http://www.liminaire.fr/derives/article/pour-la-fin-du-temps
et le pont de Brooklyn
Certaines parties du
pont recouvertes d’une immense bâche blanche que le vent déchire
par endroits, que le temps use et que la pollution salit. Certaines
parties se transforment en toiles abstraites. Et quand l’espace est
enfin libre et qu’il nous permet d’observer l’horizon, qu’il
se dégage enfin, la ville s’offre à nous à perte de vue avec ses
immeubles au bord de l’eau striés par les larges filins du Pont,
cadrés par ses structures métalliques. Je pense à Mondrian, mais
pas aux plus célèbres de ses derniers tableaux : Broadway
Boogie-Woogie avec son rythme musical
dynamique de pulsations lumineuses et colorées.
Et
puis les photos du carnet de voyage à New-York
http://twoweeksinnyc.tumblr.com/
… sur
le tiers livre de François Bon, les traces, dans le journal, des
déplacements, des gares, de Louvain, du plateau de Saclay, et
dernièrement de Fos, en marge d'un chantier de film, ce dépaysement
émerveillement devant le formidable, comme dans couleurs du
dedans de l'acier http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3573
Mais qu’est-ce qu’ils
portent de ce que porte de rêve le bâtiment même ?
On en a la conviction :
je ne saurais pas l’écrire, parce que ce sont eux qui en sont ici,
les maîtres. Et qu’au bout de la poche de fonte c’est avec une
barre à mine qu’on ira percer la croûte de sable, avec ses mains
qu’on jettera sur la brame en fusion la symbolique cendre de riz.
Ce sont eux seuls qui peuvent l’écrire
et
puis, plus anciennement, mais pas tant - je suis assez jeune dans la
lecture du tiers.livre - le Québec, et je pars en recherche... des
mots, des images, Montréal, Laval, un dépaysement, mais aussi la
visite chez les Innus de Mashteuiatsh
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article2315
(tant pis pour les grandes villes) et le guide novice (comme guide)
On était devant une
carte avec les rivières, nous disait les noms des rivières, ça
c’était le papier. Et moi j’interrompais à nouveau, je lui
demandais : mais celle que vous suiviez, vous, c’était
laquelle ? Et il se mettait à parler des campements qu’ils
rejoignaient, toute la famille, génération par génération, dans
les canoës d’écorce. Que les plus vieux s’arrêtaient au camp
de l’année précédente, et les plus jeunes s’aventuraient plus
loin.
et
puisque au Québec j'étais, Mahigan Lepage, mais justement pas au
Québec, en voyage, tous ces voyages où il nous permet de le suivre
un peu, avec ces temps ci l'Asie et la machine ronde
http://machineronde.net/
, journal de voyage, et puis la formidable série des billets sur
les villes nombres avec, par exemple, leurs trottoirs
http://www.mahigan.ca/spip.php?article347
Les trottoirs sont des
cuisines. À Jakarta tout particulièrement (comme à Kuala Lumpur
d’ailleurs), ce sont des installations complètes,
impressionnantes. Un segment de trottoirs, cinq ou six mètres
disons, a été requis et aménagé en îlots. Un comptoir de coupe
là, un coin vaisselle ici, les ustensiles et les aliments par là.
Et bien sûr le fourneau à gaz, un wok posé sur le feu presque en
permanence. La règle : conserver un espace, aussi réduit
soit-il, pour la circulation des piétons. Alors, en déambulant sur
les trottoirs, on traverse des cuisines. C’est comme marcher dans
une ville par l’intérieur des maisons.
et
comme j'ai encore du ciel, comme suis toujours paresseuse, et
pilleuse, en dehors des blogs strictement dit, rester en Asie avec
Shanghaï Zen sur http://nerval.fr
(devriez vous y abonner) les dessins d'Evgeny Bondarenko, le texte de
Geneviève Flaven http://nerval.fr/spip.php?article62
LES EAUX sont alourdies
par un limon épais, une trace poisseuse de café con lecce. Des
pêcheurs remontent des gros silures oblongs de la rivière Suzhou
dans des filets carrés. La nuit tombe et sa douceur enfin me prend.
Les flonflons d’un petit bal de rue s’enroulent comme un ruban de
soie autour du cou. Trois mariées habillées de rouge prennent la
pose devant un photographe. Où sont donc les époux ?
Et
puisque Shanghai, je pars chez Urbain trop urbain pour retrouver le
lien qui mène au Nø City Guide
http://www.urbain-trop-urbain.fr/ecrire/shanghai/ trouver,
entre autres, la Shangai de Wang Anyi racontée par Vanessa Teilhet
La Shanghai de Wang
Anyi n’est pas raffinée, ni sophistiquée. Elle serait même
plutôt triviale affirme-t-elle, alors que les Occidentaux et les
Shanghaiens eux-mêmes, quidams comme écrivains, se sont attachés à
perpétrer l’image d’une Shanghai faste, superbement moderne et
cosmopolite. Illusions et mensonges pour Wang Anyi. Car, selon elle,
la rapidité du développement de la ville, pressée sans égard par
les influences étrangères, n’a pu engendrer qu’une ville à la
nature grossière et artificielle essentiellement motivée par
l’appât du gain.
Sur
Urbain trop urbain, j'ai retrouvé les billets qui parlent
d'Istanbul, et je rebondis chez Pierre Cohen-Hadria, pour le souvenir
du plaisir que j'avais eu en lisant le Carnet
de voyage #43
http://www.pendantleweekend.net/2013/05/carnet-de-voyages-43/,
cette façon d'effleurer en laissant sourdre toute la profondeur,
toujours, et puis là la possibilité d'y couler mes rêves sur le
Bosphore, regarder sa beauté, les gens, tous les souvenirs qui
viennent, de partout, du Léman, de Clichy, de Tunisie et..
tandis que la tour
Léandres reste au coin de l’eau, est-elle en Asie, est-elle en
Europe, qui s’en soucie, pour ma part je m’en fous, ce qui me
plaît, c’est vivre, voir le sourire, les plis au coin des yeux,
tes lunettes rouges, celles rondes et noires sur ses cheveux bouclés
et noirs, et son rire et le tien, voilà tout, la musique, la photo
(voici le bac)
et
puisque chez Pierre Cohen-Hadria c'est la plupart du temps Paris, et
des coins que j'aime pour y avoir vécu ou ambulé , puisque je
trouve un petit contrepoint entre ses billets, mes souvenirs, et
l'arrivée, chaque matin, pour ouvrir le jour, sur mon écran du
Paris de Dominique Hasselmann, vous inviter, si m'avez suivi et ne le
connaissez pas encore, à m'imiter
et passer, aux alentours de sept heures du matin sur
http://doha75.wordpress.com/
, retrouver, par exemple, en sa compagnie et avec Jean-Christophe
Bailly, l'avenue Ledru Rollin et le marché de la Bastille
http://doha75.wordpress.com/2013/07/01/ (blogger
faisant un caprice, têtu, l'idiot, je me vois obligée de vous
conseiller de cliquer sur le lien)
Peu de stands «bio»,
pas mal de touristes – ce marché dominical de la Bastille doit
figurer dans les guides de la capitale – mais le plaisir
d’entendre, notamment, les vendeurs de légumes (Algériens,
Tunisiens, ou Marocains d’origine ?) attirer le chaland qui passe
par leurs interpellations directes, leurs mélopées commerciales,
leur rythme vocal, tout comme si l’on était dans un souk « de
là-bas » : impression d’avoir franchi la Méditerranée
en un clin d’œil, et d’acheter les tomates ou les piments tout
frais arrivés du pays sur les étals.
Et le
soir tombe sur les carreaux de la cour d'Avignon qui sont secs
maintenant, mais je n'arroserai pas, et j'arrête, n'ai plus de ciel.
Reste là entre le plaisir de mon petit circuit (plus fourni qu'ici)
et la honte de ce pillage (repousser la crainte du soupçon de
courtisanerie, ou pire, de calcul... et puis assumer le risque parce
ce n'est pas, et tant pis..)
Se
dire qu'avec la vie de juillet je devrais devenir nettement plus
brève.
Vous
inviter à passer demain : ce ne sera pas Brigetoun.
6 commentaires:
toutes ces anciennes antennes de tv dans le ciel d'Avignon, autant de râteaux à nuages ?
zut ! j'ai supprimé le commentaire de JEA
toutes ces anciennes antennes de tv dans le ciel d'Avignon, autant de râteaux à nuages ?
Belle promenade avec citations...
Presque un "vase communicant" avant la lettre (ou la date) !
Attention , calade mouillée, calade glissante...
Belle chance pour futur périple tout est prêt sandales et
victuailles en réserve
J'aurai vu tout le ciel dans une fleur.
(Et non tout le fiel dans une sœur...)
:D)
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