journée de petites tâches
matérielles, de crâne flottant, de décisions prises,
reconsidérées, mises de côté, reprises, sur fond de débat sur
l'agriculture à l'assemblée.
En passant sur internet,
je me suis régalée de la rétrospective (une photo par mois pour
2013) de Piero Cohen-Hadria
http://www.pendantleweekend.net/2014/01/retro-13/
reprenant une idée de François Bon
http://www.tierslivre.net/krnk/spip.php?article1645
et ma foi j'ai voulu en faire autant – mais images un peu au hasard
(première qui m'arrêtais) et sèches ou presque, sans
l'intelligence des textes qui, chez eux, les accompagnent.
Ainsi donc, pour commencer
avec janvier, un envol
pour févier, l'antre bien
clos, et une vie qui rode paresseusement derrière les vitres
pour mars, et pour
d'autres moments, un examen de conscience
pour avril, l'acceptation
de ce que les ans font de nous
pour mai, le retour à la
vie de ma ville avec le rendez-vous des roses dans le cloître vieux
du palais
pour juin, la chaleur qui
s'en vient, le plaisir de la lumière et des ombres, le crâne et les
yeux dans une absence floue
pour juillet,
l'omniprésence du festival
pour août, dans le creux
de l'an, la gloire de l'été et la canicule, Brigetoun méditant
son alphabet
pour septembre, parce
qu'il en faut un peu, une manifestation
pour octobre, le souvenir
des femmes d'Alain Timar, tapies dans la pénombre des Célestins,
parce que leur souvenir persiste
pour novembre, le temps
hésitant merveilleusement sur la Lozère
et pour clore, en
décembre, les dernières feuilles qui refusaient encore la chute,
qui nous ont quittés.
Les ai réunies, ai bu un
thé au gingembre, fait cuire patates et morue, mis robe tube de
douce laine blanche, veston bleu, manteau, et bottes, et m'en suis
allée à l'Opéra pour mon premier concert Beethoven : trois des
concertos pour piano et orchestre avec François-Frédéric Guy, chef
d'orchestre et pianiste
(trouvé et écouté avant
de partir une vidéo où il parle de Beethoven, des sonates
auxquelles malheureusement nous n'aurons pas droit, des pianistes, du
piano-forte et de la puissance sans excès du piano du début du
siècle qui est ce qu'il faut à cette musique, et puis de
compositeurs que j'aime Stockhausen, Nono, Montovani et... qui me
manquent)
Pour ce premier
concert, le programme comportait les n°s 2, encore mozartien, 3,
pré-romantique et superbement complexe, et 4 qu'aime tant.
François-Frédéric
Guy, derrière son piano, debout devant l'orchestre, dirige en
dansant presque (mais sans exagération démonstrative), et lorsqu'il
est assis passe joliment et souplement des gestes à l'intention de
l'orchestre au jeu du soliste – continue à tenir l'orchestre sous
son emprise par les mouvements de tête, les regards, pendant que ses
mains jouent sur le clavier.
Je ne saurais
en parler, détailler, juste dire que j'ai eu des moments de plaisir
aigu, comme le premier mouvement du troisième concerto et la ferveur
du largo qui suit, et, constamment, un abandon tendu et confiant.
Et, après
l'entracte, le 4ème concerto, le premier mouvement où le piano
indique le chemin, entraîne l'orchestre plutôt qu'il ne dialogue,
le bel andante et l'entrain du rondo final où le refrain alterne
avec un seul couplet, en ses variantes.
Une photo
abominable,... une salle attentive et heureuse qui m'a réconciliée
avec le public d'Avignon.
Et un retour
presto, presto (j'avais un peu mal)
Si le coeur
vous en dit, une vidéo du concerto n°4 dans la version jouée par
Serkin
10 commentaires:
L'essentiel : la vie et ses couleurs sont là. Dans toutes ses tonalités.
Merci de cette rétrospective en humoresque et de Frédéric Guy en verve. Paumée également en verve pour notre plus grand plaisir. Une belle note.
grand merci à vous deux (et aux passants selon tweeter)
La rétrospective est bien vue...
et le concert bien entendu...
:°)))
PCH
Une belle année en perspective marquée sous le sceau de l'originalité. Et cette image d'un fantôme accolé à un mur... plein d'effroi est saisissante. Serkin restera pour toujours Serkin le grand visionnaire de la musique pianistique.
Magnifique prestation de Rudolf Serkin dans cette vidéo. Dommage qu'elle soit si pauvrement servie par la caméra. Merci.
Belle rétrospective. Mes préférées : la photo de l'antre en février et la rose en Mai.
Un faible pour le fantôme du mois de mars
en fait le fantôme est un pénitent, c'est la chapelle des blancs
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