ou presque
moi l'amatrice de rites je
sors provision de cartes, sors carnet d'adresses, raye, raye, raye ceux
dont l'adresse est certainement périmée (et me maudis de ne pas
avoir noté la nouvelle dans les quelques cas où elle fut
communiquée) et quelques uns dont je ne sais plus très bien s'ils
vivent toujours.
fais petite grimace, me
dis que la provision va me faire plusieurs années
ajoute deux ou trois
connaissances virtuelles dont l'adresse m'est connue, et constate que
j'en ai perdu (des adresses)
m'installe, pense à ma
mère devant son secrétaire, ou sur la table devant la vitre, le
ciel, la Seine.
sais que je n'ai pas son
talent pour savoir ce qui touchera ou amusera
sais que mon écriture est
brouillonne, indécise, imprécise, sans forme ni autorité, tente de m'appliquer
au bout de sept ou huit premières, commencent les mouvements fantasques de ma main, les boucles
indisciplinées, là où ne doivent pas être, les inversions
arrête, reprend
bon, c'est moche, mais
c'est moi – entasser enveloppes
14 commentaires:
Voici un plaisir et un courage que j'ai perdus depuis longtemps.
Les mails ou SMS évitent désormais ce rituel : il est vrai que la Poste en pâtit mais elle n'avait qu'à pas supprimer la mention "République française" sur ses timbres ni toute précision concernant l'origine d'un courrier reçu.
Pourtant, cela reste plaisant, un mot manuscrit lancé comme une bouteille dans une boîte aux lettres...
Je voudrais avoir ton courage car même avec des "boucles indisciplinées" c'est toujours un plaisir de recevoir une carte manuscrite.
Je me souviens de ce rituel, des boîtes colorées de l'Unicef, il m'est précieux de le revoir chez vous, j'avoue l'avoir abandonné moi aussi, et j'en profite pour vous présenter tous mes vœux pour cette année dont les matins, pour moi, seront ponctués par la lecture de votre site.
N'oublier personne, tel est le dilemme.
Devoir de vacances en quelque sorte
S'y reprendre en plusieurs fois
pas son talent, pas son talent... hum ! vite dit, ça, elle vous a légué le goût des rites, du partage et vous l'avez développé pour notre plus grand bonheur
Plaisir des mots échangés de façon manuscrite que nous ont enlevé la hâte et la paresse.
Si les traditions se perdent, certaines activités, outre la poste, en pâtissent également. Je pense à l'imprimerie traditionnelle qui a peu à peu vu ses ateliers se vider de ses petits clients. L'un d'entre eux, qui part à présent à la retraite et laisse ses machines à un musée, m'a expliqué qu'il y a longtemps, les fêtes de d'année représentait une charge de travaille conséquente.
Penser d'ores-et-déjà à 2015... :D)
Bonne année, brige !
je sacrifie au même rituel, encore un peu, j'y passe du temps car je m'amuse à décorer mes enveloppes de collages très maladroits, mais je ne vous crois pas quand vous dites n'être pas inspirée - j'en sais quelque chose...
...pour savoir s'ils sont toujours vivants ..tu leur téléphones..
je suis peut-être la dernière personne sur cette terre, en notre temps, qui DETESTE le téléphone et ne l'utilise qu'en cas de nécessité
Je vois que je ne suis pas la seule à me poser la question des adresses et que combien de fois ces dernières années me suis-je dis allez, cette fois j'en fais un vrai carnet avec seulement celles qui sont encore valables et en faisant comme dans le who's who, le ménage des malheureux morts.
J'envoie encore des cartes en tout cas à ceux et celles qui n'ont pas ou peu accès à l'internet.
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