départ
dans petit vent, dans la ville grise, longer, pantalon de velours et
canadienne, des dames en discrètes tenues printanières...
remplir
un couffin de denrées diverses, dans les halles sans trop grande
foule,
et
revenir en errant à la recherche de l'endroit où faire une
photocopie d'un papier qui n'est pas le bon...
retrouver
l'antre, s'activer, piquer une petite colère idiote, se dire que je
suis responsable, faute d'avoir été claire... vaquer encore, lire,
faire un peu de courrier, et à l'heure du thé décider, comme
l'avais prévu au réveil, de me borner à reproduire un billet paru
chez les cosaques des frontières http://lescosaquesdesfrontieres.com
un site que je vous recommande
pour les billets d'Anna Jouy, Christine Zottele, Françoise Gérard,
Jan Doetsd, Lélius, Anh Mat, Serge Bonnery et parfois Dominique
Hasselmann.
Parce
que j'ai eu envie sur ce blog, et ici, de raconter des petites
histoires d'Avignon, et donc, que je continuerai, de temps en temps,
ce feuilleton chez les cosaques, ou uniquement ici, dussé-je être
seule à m'en amuser, Paumée ne m'en voudra pas, au point où il en
est, surtout après le naufrage d'hier, j'introduis Monsieur le Duc d'Ormond
En
arrivant à Avignon, j'ai eu envie de connaître un peu le passé de
cette ville, et j'ai trouvé un assez gros livre, au charme austère,
Evocation du vieil Avignon de Joseph Girard, édité en 1958
par les Editions de Minuit, et m'y suis promenée, pendant les
premiers mois (je n'avais pas encore internet), les après-midi de
paresse dans ma cour, y trouvant quelques petites histoires comme
l'ébauche d'un roman sentimental, que j'ai eu envie de reprendre,
avec mes mots, en puisant des éléments en plusieurs endroits, en
rêvant, résumant…
ooOoo
C'était
au temps où Avignon et le Comtat étaient encore terre étrangère
(accusée de contrebande de livres et de sel), mais terre enclavée
dans le royaume de France.
C'était
en 1733, un an avant que le royaume, grâce au blocus par les
fermiers généraux, obtienne qu'il soit interdit de fabriquer des
indiennes et de cultiver du tabac dans le comtat, et que le
contrôleur des monnaies de Villeneuve ait ses entrées à la Monnaie
d'Avignon.
C'était
après que le Régent ait exigé, en 1717, le départ de Jacques III
Stuart, et des quatre ou cinq cents anglais et écossais de sa suite,
qui avaient déjà dû quitter les terres des Lorraine où le traité
d'Utrecht les avaient cantonnés, pour l'Italie, comme le prévoyait
le traité de Hanovre signé avec le roi Georges.
Etaient
restés, de la joyeuse cour d'Angleterre, quelques jacobites comme le
comte d'Inverness et surtout le duc d'Ormond, qui recevait, était
reçu, achevait de se ruiner, participait à la construction du
théâtre (celui dont le fronton en gloire subsiste sur ma place)
Pour
rendre la ville plus agréable, j'ai contribué à faire bâtir une
salle pour les spectacles qui est assurément la plus jolie de
France. Cela excite les troupes de campagne à y venir et nous avons
comédie pendant plus de six mois de l'année.
pour
remplacer le jeu de paume de la rue des Masses, propriété de la
famille de Nicolas Mignard, qui accueillait les comédiens de passage
(dont, par deux fois, la troupe de Molière) qui venait de
s'effondrer…
ooOoo
Mais
voilà que, le rencontrant à la fin de l'histoire que je voulais
raconter, j'ai eu envie d'en savoir plus sur ce duc d'Ormond, le
deuxième du nom, dont l'épitaphe, maintenant perdue - son corps
ayant été transféré en 1746 à Westminster – telle que l'a
relevée le
marquis de Cambis-Velleron, disait
Jacques
Butler, duc, marquis et comte d'Ormond, pair d'Angleterre, d'Ecosse
et d'Irlande, prince palatin de Tipperary dans ce dernier royaume,
chevalier de l'ordre de la jarretière et du chardon,
gouverneur-général du Royaume d'Irlande sous le regne de la Reine
Anne, Lord-lieutenant des cinq ports et des comtés de Sommerset et
de Norfolk, chancelier des universités d'Oxford et de Dublin,
connétable du château de Douvres, sénéchal des villes de
Westminster, Bristol et Exeter, colonel du premier régiment des
gardes à pieds, capitaine général et commandant en chef des
troupes de S.M. Britannique par terre, capitaine général au service
de SM Catholique, mourut dans la ville d'Avignon le sezième novembre
de l'Année mil sept cent quarante cinq. Sa fidelité au Roy Jacques
III luy avoit fait choisir cette ville pour retraite.
Ce
general aussy célèbre par sa fermeté et sa constance dans
l'Adversité, que par sa prudence et son intrepidité à la teste des
Armées a terminé une carrière de quatre vingt un ans et quelques
mois, que son attachement à toute épreuves pour les princes du sang
Stuard, ses légitimes souverains, rendra aussi glorieux dans
l'histoire, que ses plus fameux exploits.
Une
note m'a envoyée vers ses mémoires que j'ai longtemps cherchées
sur Gallica - en profitant pour faire des petites incursions chez
Saint Simon, et dans diverses autres mémoires -... pour les trouver
finalement sur Google-livres.
Me
suis plongée dans ce qui est, rédigé avec une distance calme et la
touche de sentimentalisme de l'époque, le récit de ses démarches
diplomatiques, des péripéties de la cour jacobite, et, tout autant,
le récit de ses amours ; le cher Duc ayant un petit côté
Casanova... histoires souvent savoureuses, mouvementées, comme
celles de la compagne d'un prélat romain ou d'une belle espagnole de
Tolède.
Mais
je me suis arrêtée à ses amours avignonnaises, en 1716, lors de
son premier séjour... un peu du Feydeau, un Feydeau un rien cruel...
ma foi ce sera pour la prochaine fois.
5 commentaires:
A-t-on jamais écrit une pièce de théâtre sur l'histoire d'Avignon ?
certainement plusieurs, plus ou moins réussies et durables, sur des parties de cette histoire, et pas seulement chez les occitans et pour les images sur le palais
PERSONNE ne peut t'en vouloir pour ces belles leçons d'histoire si agréablement racontées.
Mais pour l'idée que certains "auteurs" sont plus "hauteurs" que d'autres, si. Oh si. ;-)
Mais si bien " enlevée" car souvent ai abandonné l'Histoire où je me perdais un peu
Redonne nous "tes mots"
Soleil doux revenu
J'aimerais déjà connaitre l'Avignon d’aujourd’hui
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