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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, février 16, 2014

Avignon d'aujourd'hui et d'antan


départ dans petit vent, dans la ville grise, longer, pantalon de velours et canadienne, des dames en discrètes tenues printanières...

remplir un couffin de denrées diverses, dans les halles sans trop grande foule,
et revenir en errant à la recherche de l'endroit où faire une photocopie d'un papier qui n'est pas le bon...

retrouver l'antre, s'activer, piquer une petite colère idiote, se dire que je suis responsable, faute d'avoir été claire... vaquer encore, lire, faire un peu de courrier, et à l'heure du thé décider, comme l'avais prévu au réveil, de me borner à reproduire un billet paru chez les cosaques des frontières http://lescosaquesdesfrontieres.com un site que je vous recommande pour les billets d'Anna Jouy, Christine Zottele, Françoise Gérard, Jan Doetsd, Lélius, Anh Mat, Serge Bonnery et parfois Dominique Hasselmann.
Parce que j'ai eu envie sur ce blog, et ici, de raconter des petites histoires d'Avignon, et donc, que je continuerai, de temps en temps, ce feuilleton chez les cosaques, ou uniquement ici, dussé-je être seule à m'en amuser, Paumée ne m'en voudra pas, au point où il en est, surtout après le naufrage d'hier, j'introduis Monsieur le Duc d'Ormond

En arrivant à Avignon, j'ai eu envie de connaître un peu le passé de cette ville, et j'ai trouvé un assez gros livre, au charme austère, Evocation du vieil Avignon de Joseph Girard, édité en 1958 par les Editions de Minuit, et m'y suis promenée, pendant les premiers mois (je n'avais pas encore internet), les après-midi de paresse dans ma cour, y trouvant quelques petites histoires comme l'ébauche d'un roman sentimental, que j'ai eu envie de reprendre, avec mes mots, en puisant des éléments en plusieurs endroits, en rêvant, résumant…
ooOoo

C'était au temps où Avignon et le Comtat étaient encore terre étrangère (accusée de contrebande de livres et de sel), mais terre enclavée dans le royaume de France.
C'était en 1733, un an avant que le royaume, grâce au blocus par les fermiers généraux, obtienne qu'il soit interdit de fabriquer des indiennes et de cultiver du tabac dans le comtat, et que le contrôleur des monnaies de Villeneuve ait ses entrées à la Monnaie d'Avignon.
C'était après que le Régent ait exigé, en 1717, le départ de Jacques III Stuart, et des quatre ou cinq cents anglais et écossais de sa suite, qui avaient déjà dû quitter les terres des Lorraine où le traité d'Utrecht les avaient cantonnés, pour l'Italie, comme le prévoyait le traité de Hanovre signé avec le roi Georges.
Etaient restés, de la joyeuse cour d'Angleterre, quelques jacobites comme le comte d'Inverness et surtout le duc d'Ormond, qui recevait, était reçu, achevait de se ruiner, participait à la construction du théâtre (celui dont le fronton en gloire subsiste sur ma place)
Pour rendre la ville plus agréable, j'ai contribué à faire bâtir une salle pour les spectacles qui est assurément la plus jolie de France. Cela excite les troupes de campagne à y venir et nous avons comédie pendant plus de six mois de l'année.
pour remplacer le jeu de paume de la rue des Masses, propriété de la famille de Nicolas Mignard, qui accueillait les comédiens de passage (dont, par deux fois, la troupe de Molière) qui venait de s'effondrer…
ooOoo
Mais voilà que, le rencontrant à la fin de l'histoire que je voulais raconter, j'ai eu envie d'en savoir plus sur ce duc d'Ormond, le deuxième du nom, dont l'épitaphe, maintenant perdue - son corps ayant été transféré en 1746 à Westminster – telle que l'a relevée le marquis de Cambis-Velleron, disait
Jacques Butler, duc, marquis et comte d'Ormond, pair d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande, prince palatin de Tipperary dans ce dernier royaume, chevalier de l'ordre de la jarretière et du chardon, gouverneur-général du Royaume d'Irlande sous le regne de la Reine Anne, Lord-lieutenant des cinq ports et des comtés de Sommerset et de Norfolk, chancelier des universités d'Oxford et de Dublin, connétable du château de Douvres, sénéchal des villes de Westminster, Bristol et Exeter, colonel du premier régiment des gardes à pieds, capitaine général et commandant en chef des troupes de S.M. Britannique par terre, capitaine général au service de SM Catholique, mourut dans la ville d'Avignon le sezième novembre de l'Année mil sept cent quarante cinq. Sa fidelité au Roy Jacques III luy avoit fait choisir cette ville pour retraite.
Ce general aussy célèbre par sa fermeté et sa constance dans l'Adversité, que par sa prudence et son intrepidité à la teste des Armées a terminé une carrière de quatre vingt un ans et quelques mois, que son attachement à toute épreuves pour les princes du sang Stuard, ses légitimes souverains, rendra aussi glorieux dans l'histoire, que ses plus fameux exploits.
Une note m'a envoyée vers ses mémoires que j'ai longtemps cherchées sur Gallica - en profitant pour faire des petites incursions chez Saint Simon, et dans diverses autres mémoires -... pour les trouver finalement sur Google-livres.
Me suis plongée dans ce qui est, rédigé avec une distance calme et la touche de sentimentalisme de l'époque, le récit de ses démarches diplomatiques, des péripéties de la cour jacobite, et, tout autant, le récit de ses amours ; le cher Duc ayant un petit côté Casanova... histoires souvent savoureuses, mouvementées, comme celles de la compagne d'un prélat romain ou d'une belle espagnole de Tolède.
Mais je me suis arrêtée à ses amours avignonnaises, en 1716, lors de son premier séjour... un peu du Feydeau, un Feydeau un rien cruel... ma foi ce sera pour la prochaine fois. 

5 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

A-t-on jamais écrit une pièce de théâtre sur l'histoire d'Avignon ?

Brigetoun a dit…

certainement plusieurs, plus ou moins réussies et durables, sur des parties de cette histoire, et pas seulement chez les occitans et pour les images sur le palais

joye a dit…

PERSONNE ne peut t'en vouloir pour ces belles leçons d'histoire si agréablement racontées.

Mais pour l'idée que certains "auteurs" sont plus "hauteurs" que d'autres, si. Oh si. ;-)

arlette a dit…

Mais si bien " enlevée" car souvent ai abandonné l'Histoire où je me perdais un peu
Redonne nous "tes mots"
Soleil doux revenu

Gérard a dit…

J'aimerais déjà connaitre l'Avignon d’aujourd’hui