migraine,
nausées du matin, peut-être cette sacrée mauvaise humeur qui veut
être expulsée, noyer le tout sous l'eau d'une douche enrobée de
senteurs et le lavage des cheveux, vaquer doucement pour préparer
tâches futures,
sentir
petit goût de vie, de lecture, d'entente familiale qui se fraie
passage, entrevoir fin de dure période, et, satisfaite, reprendre, en
fin d'après-midi, après longue sieste (le réveil, la fin de
l'hibernation n'est pas encore tout à fait là, et une bataille pour
rétablir l'électricité,
ma
promenade dans la richesse de ce numéro 10 de la revue d'Ici-là qui
est, après longues difficultés, arrivé au jour et dans ma
bibliothèque jeudi
http://www.publie.net/fr/ebook/9782814507371/d-ici-la-ndeg10
avec, comme chaque fois, remords passager d'avoir résisté à
l'achat d'un iPad ou iPhone qui me prive d'une partie du plaisir de
consultation, et de deux vidéos... mais aimer presque tout de ce qui
est là, disponible
ainsi
résumé (quelques noms omis rajoutés par moi) sur le site de la
revue
http://revue-dicila.net/actualite/article/la-revue-d-ici-la-no10-disponible
(où trouverez quelques images)
Le
récit de Marie Cosnay, les poèmes
aléatoires de Mathilde Aubier,
les peintures de Magdalena Lamri, le
poème d’Hélène Sanguinetti, d'Ici
là d'Anne Savelli, les feuilles mortes
de Jean-Pierre Suaudeau, l’ossuaire de
Lyndie Dourthe, les cartes de Mathilde
Roux, commence de Sereine Berlottier,
les collages de Tyler Varsell, le texte
dédié à Kathleen Ferrier par Patrick
Froelich, les poèmes « bruissants de pensées
elles-mêmes bruissantes » de Matthieu
Gosztola, la nuit du musée de Brigitte
Célerier, les photographies de Sabine
Koe, les extraits du nouveau traité d’ostéologie de Julien
Boutonnier, les photos et les voix de Juliette
Mezenc et Stéphane Gantelet, la
secouriste de Régine Detambel, La
mémoire est l’os d’Éric Dubois, le
nouveau corps de Pierre Alferi, la
nudité de Sabine Normand, le roman
photo de Pierre Ménard, la nouvelle de
Joachim Séné, les collages numériques
de Julien Pacaud, le mariage de Daniel
Cabanis, les textes poétiques d'André
Rougier, la prose amoureuse de Jacques
Serena, la formule de Jean-Jacques
Birgé, les photographies en fusion de Marie-Agnès
Perigault, le corps du père d’Isabelle
Voisin, les photos et textes à Tokyo d'Hortense
Gauthier, les masques de Lise Hascoët,
l'amour sur le bout de la langue de Stéphane
Korvin, le poème de Sabine Huynh,
les peintures de Winston Chmielinski, le
11 septembre de Laurent Herrou, nos os
d'Isabelle Pariente-Butterlin, les pas
perdus de Sébastien Rongier, le rapport
d’observation de Philippe Aigrain, le
disfrute de François Bonneau et Cécile
Charpentier, le corps amoureux de Voxfazer,
la lettre d’amour de Mickaël Glück,
la chemisette d'Aurore Soares, les
photos et lichens de Louise Imagine, le
poème-dessins de François Matton, la
réalisation typographique d’Aurélie
Falquerho, en collaboration avec Antoine
Guerin et Céline Alves, le
hasard des rencontres d’Élias Jabre,
les photographies sel et vent de Candice
Nguyen.
Dessin
de Jean-Christophe Cros, associé à un texte de Mathilde Roux dans
la revue qui s'ouvre sur un texte de Rimbaud
Devant
une neige un Être de Beauté de haute taille. Des sifflements de
mort et des cercles de musique sourde font monter, s’élargir et
trembler comme un spectre ce corps adoré ; des blessures
écarlates et noires éclatent dans les chairs superbes. Les couleurs
propres de la vie se foncent, dansent, et se dégagent autour de la
Vision, sur le chantier. Et les frissons s’élèvent et grondent,
et la saveur forcenée de ces effets se chargeant avec les
sifflements mortels et les rauques musique que le monde, loin
derrière nous, lance sur notre mère de beauté, – elle recule,
elle se dresse. Oh ! nos os sont revêtus d’un nouveau corps
amoureux.
revue
que l'on peut consulter dans l'ordre ou en baguenaudant, à partir du
sommaire illustré, revue accompagnée d'une bande son que l'on peut
écouter, si on n'a pas d'iPad sur
http://revue-dicila.net/bande-son/article/bande-son-d-ici-la-10
Une
oeuvre de Magdalena Lamri une de celles (belles) qui figurent dans la
revue, «chipée» sur son site http://www.magdalenalamri.com
pour évoquer brièvement les dessins, collages, peintures,
photos.... les savoureux collages de Mathilde Aubier, ceux de Tyler
Vassel et les acidulés de Julien Pacaud, les os sous globes ou
légendés, pour un musée ou ossuaire esthétisé à la plume de
Lydie Dourthe* et les dessins intitulés masques de Lise
Hascoët, les photos de Sabine Koe, et les émergences de Voxfazer,
les belles photos-porte-poème de Candice Nguyen etc... tant
d'autres, pardon demandé, et les dessins et photos par lesquels
certains auteurs illustrent leurs textes, leurs poèmes, les gros
plans de corps de Stéphane Gantelet accompagnés de la voix, sur la
bande-son, de Juliette Mezenc
tu
bouges un peu – alors je fais glisser carpes, métacarpes,
phalanges entre ton humerus et ta septième côte – du bouges un
peu plus – et même tu te retourne...
d'autres
très gros plans de Marie-Agnès Perigault en fusion (beaux et
extatiques) et le roman photo de Pierre Ménard (photos, dialogues
dans bulles, et légendes-commentaires gentiment ironiques) etc...
la
force chromatique des peintures de Winston Chmielinski (ci-dessous)
Il y a des nouvelles, des textes composites que je vous laisse
découvrir... cela en vaut la peine, remontez vers le sommaire vous
verrez (d'ailleurs je n'ai pas tout lu encore, bien entendu) pour en
rester aux poèmes isolés (négligeant tant de beaux parce que mêlés
de prose, prétexte pour tenter de limiter le débit des mots ici
posés), en leur faisant l'injure de prélever un minuscule fragment
d'Hélène
Sanguinetti
Et
le ciel fut plein de jour
toute
nuit roulée de lui
en
boule dans un coin,
de
Sereine Berlottier Commence
une
flèche creuse
un
paysage sans
blessure
ni tombe pour...
de
Matthieu Gosztola Nos os
… nos
yeux d'avant, lorsque
nous
étions dans l'oubli
de
nous-mêmes, de la
grande
certitude, lorsque..
d'Eric
Dubois la
mémoire est l'os
La
mémoire est l’os
l’os
du silence
L’accomplissement
du
partir
de
Sabine Normand Je serai
nue devant toi
Un
sourire arrivera
Sur
mes lèvres fatiguées
Et
tièdes
Et
j'aurai envie à nouveau
de
soulever le monde
de
Jean-Jacques Birgé Formule
..
Il s'était laissé par le flot
Et
de lui-même avait coulé les os
Dans
un sarcophage de dévot
d'Isabelle
Voisin Father
(belle mise en page)
..peindre
le
surgissement du squelette sous la peau
la
chair qui bleuit se cyanose se métamorphose
de
Sabine Huynh OH !
… un
SOLEIL sans contours s'imprime sur tes RETINES
tes
PORES boivent la
chaleur qui baigne la
chambre
ton
VISAGE se déplie comme
une fleur ivre
de
Jean-Christophe Cros nu
de peau (en lien intime
avec le travail visuel
de Mathilde Roux)
….
le condensé de tes lèvres
en
infraction
ton
nez respire comme une paupière à la dérive
tectonique
des corps..
de
François Matton
…
oui
oui
oui
oui
c'est
ça
danse
mon
amie danse
tout
est possible maintenant
de Candice Nguyen
on
ne sait si c'est la chair ce tremblement cette griffure
on
ne sait si c'est mouvement suspension ce même souffle retenu
Et
puis, cela devient vraiment très très long, je cède à un
narcissisme inquiet en reprenant mon bidule, si gentiment accueilli
(avec cette photo qui l'a déclenché, et que j'ai un peu oublié en
cours de route)
Mantua
dans
la nuit
du
musée
un
blanc crâne délicat
s'est
posé
vertèbres
ployées
sur
forte clavicule
devant
lui
rêve
que viennent larmes
de
dépit
pour
cette absence
des
longs muscles bruns
et
du parfum de la peau
tant
aimés
dans
la nuit
du
musée
des
fortes phalanges sont posées
sur
l'arête du bassin
en
face
revivent
les douces courbes
des
hanches
un
tibia plié
rencontre
un tibia
les
grands orbites
s'ouvrent
sur le souvenir
du
regard qui caressait
dans
l'air de la nuit
dans
le calme du musée
vibre
l'absence
des
chairs dissoutes
qui
reviennent en rêve
s'irradier
face à face
sur
le chantier d'une usine, près de Mantoue, on a découvert en février
2007 deux squelettes enlacés – les savants ont déterminé qu'ils
étaient homme et femme, jeunes, enterrés là depuis 5000 ou 6000
ans
un
clic – une image – un choc – passer -
reste
dans la mémoire une tendresse – retrouver le chemin – retrouver
l'image
le
crâne fin se redresse, les squelettes se regardent, perdus en
vis-à-vis, à travers les siècles
deux
corps sans chair – dessinent deux courbes lovées – et cet espace
entre eux – image fixée pour toujours
cette
tension – cette attraction – l'évidence des chairs.
P.S.
Pardon demandé à ceux qui ont bien voulu me suivre jusque là, mais
il y a 255 pages et je n'en ai donné qu'une faible idée, et puis
bien entendu lin narcissisme)
11 commentaires:
Encore un billet brillant avec lequel on se sent devenir moins stupide...
Et puis "chipée"...pas entendu depuis longtemps, ce mot-là!
Bonne semaine
merci à vous
et bonne nuit
Vous êtes dedans, alors... tout va bien !
merci pour cette recension, donc cette découverte
C'est trop beau tout ça...
regrette de ne pouvoir y puiser aussi
Merci pour ces extraits en partage et de
cet élan vital qui t'anime au creux de tes désarrois
cela donne du courage sur les petits matins chagrins
Merci de cette envie de lire et de découvrir que vous nous donnez chaque fois qu'on passe, et de cet élan que vous donnez à nos échanges, merci à vous.
Oui, merci, aussi.
ma gratitude à vous tous
Garde la lecture pour le we prochain, mise en appétit.
comme Danielle, mise en appétit et en garde la lecture pour début des vacances... Merci pour ces beaux échantillons
J'ai presque honte de ne pas tout lire vu le travail accompli.
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