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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, septembre 04, 2014

En ce tardif été


Sortir dans le plaisir de la lumière et des ombres,
malgré les premières rousseurs des platanes ternis…
passer à la Fnac, pour des billets, 
continuer dans le petit reste de vent qui se faisait joueur, enflait ma jupe, balançait doucement les branches,
dans la tiédeur qui me donnait envie de paresse sur toute terrasse rencontrée,... jusque chez teinturier
et comme, au retour, j'étais en avance sur mon horaire, savourer un bon café nicaraguayen en m'amusant d'un rien, d'une plante coiffée de toile - avec un sourire jaune et résigné à la lecture des premières colonnes du Canard,
avant de passer à l'opéra dès l'ouverture des portes..
descendre vers l'antre - calme de la ville que la rentrée a vidé de bon nombre des flâneurs.
Etaler, avant de les ranger, les billets qui annoncent mon hiver musical,
et la promesse de mes trois soirs parisiens - pause sur le chemin du retour des Pays-Bas, fin novembre...
et puisque Pays-Bas il y a, puisque nous fêtions l'anniversaire du cosaque batave, puisque surtout j'ai passé l'après midi en lectures dans la cour avec, puis sans, la caresse du soleil sur ma vieille peau, je reprends un des souvenirs fictifs de ce pays qu'ont accueillis les cosaques des frontières http://lescosaquesdesfrontieres.com
Souvenir virtuel
Souviens toi, c'était après un carrefour, un peu avant Etten-Leur, où nous avions décidé de dormir.
Souviens toi, nous nous étions disputés, je crois, ou ça y ressemblait,
Souviens toi, c'était pour une raison qui n'en était pas une, ou petite, ou que nous avons oubliée, immédiatement, mais c'était rupture, besoin d'éloignement, immédiat.
Souviens toi, c'était sans doute le point culminant, venu insensiblement, d'une lente accumulation de petits faits, une lassitude, une sottise...
Quoi qu'il en soit je t'ai dit arrête toi, souviens toi j'ai ouvert la porte, souviens toi tu m'as dit je te rappelle que nous sommes à l'hôtel X, souviens toi j'ai claqué la porte et, mais ça tu ne le sais pas, ma rage idiote s'est évanouie dans mon geste.
Souviens toi, tu as démarré,
Et je suis resté là au bord de l'étang, un peu perdue, la colère glissant lentement hors de moi.
J'ai senti la bruine si fine que ne l'avais pas vue, j'ai frissonné un peu, j'ai regardé autour de moi.
J'ai vu la jolie forme du petit étang – sa courbe faite pour m'accueillir.
J'ai vu la tendresse des teintes, de ce vert humide, de son mariage au gris du ciel dans le miroitement de l'eau - les taches d'ocre et de roux de l'automne naissant.
Et puis j'ai vu les parapluies, bien ronds, bien posés, petits mondes séparés sans être isolés, et les hommes assis dans leur abri, entre rêve et attention rivée au fil plongeant dans l'argent que les gouttes de la pluie trouaient.
Me suis demandée s'ils avaient l'espoir de voir, au coeur d'un de ces remous, la trace d'un contact, une plongée du fil, ai attendu d'assister à cet instant d'activité fébrile que tout le calme de l'étang, des parapluies, de l'herbe, de la pluie lente attendait.
Et je me suis assise dans l'herbe trempée, un peu plus loin, terminant la ligne après le dôme vert, après le dôme gris, j'ai fermé mon parapluie qui était devenu inutile sans qu'ils jugent utile de s'en apercevoir.
J'ai attendu, je suis entrée dans leur monde sans durée, détaché de tout ce qui n'était pas ce petit univers où m'étais imposée sans l'émouvoir.
La nuit est descendue peu à peu, nous nous sommes levés dans les teintes qui palissaient et se noyaient dans une union crépusculaire.
Nous sommes partis sur la route, moi les suivant, leur parapluies roulés, leurs pliants sous le bras, sans le moindre seau ou récipient contenant une pêche, jusqu'aux premières maisons.
Lorsque tu es entré après moi dans le restaurant de l'hôtel, tu es venu me rejoindre à ma table, et nous avons dîné dans un silence qui s'est dissipé peu à peu.

8 commentaires:

Marie-christine Grimard a dit…

Merci pour ces prémices souriantes de l'été indien et de votre hiver musical, où nous vous suivrons avec plaisir jusqu'en cosaquie batave !

Dominique Hasselmann a dit…

Le festival ne s'arrête jamais, pour vous !

jeandler a dit…

Après-midi dans ta cour, moi sur ma terrasse, l'été s'enfuit et m'ennuie.

Brigetoun a dit…

mais pour retrouver metteurs en scène que j'ai beaucoup aimé, il me faut maintenant passer outre mon refus de revenir à Paris en touriste

joye a dit…

Avoir un moment pour revenir flâner chez brige, tu parles d'un plaisir !

arlette a dit…

Belles perspectives!!c'est doux au moral comme le soleil léger qui revient se faire pardonner

tanette2 a dit…

J'aime ton ombre en chemin vers la Fnac pour des billets prometteurs de beaux spectacles. Et cette perspective de voyage vers Pays-Bas et vers Paris..que je te souhaite déjà, très agréable.

Gérard a dit…

J'aime bien l'ombre à la taille fine !!!!