nous
remplaçons à chaque jour
deux
pour cent de notre matière
ce
corps que si mal habitons
comment
peut-on le dire nôtre ?
deux
pour cent de notre matière
ce
corps sans fin renouvelé
comment
peut-on le dire nôtre
dans
son invisible réseau ?
ce
corps sans fin renouvelé
s'il
venait à rester le même
dans
son invisible réseau
sans
devenir, immobile
s'il
venait à rester le même
si
la mort saisissait la vie,
sans
devenir, immobile
qui
lui ferait de nouveaux corps ?
si
la mort saisissait la vie,
pour
l'étreindre toujours nouvelle
qui
lui ferait de nouveaux corps
où
loger la lente complainte ?
pour
l'étreindre toujours nouvelle
en
mots sans cesse réparés
où
loger la lente complainte
qui
chantera ses doux malheurs
non
ce pantoun n'est pas Brigetounien (le pourrait peut-être, si j'étais
capable de pensée aussi ferme, de forme aussi assurée) mais de
Philippe Aigrain qui m'a fait l'honneur de me proposer un échange
pour les vases communicants de septembre, échange de pantouns
puisque je m'y étais essayée, et en partant de cette phrase, en
titre, qui lui était venue à l'esprit
pour
ma part j'en ai fait ce que je pouvais (heureusement avant de
recevoir ce qui précède, et de jouer avec mes complexes) que vous
pouvez, si en avez désir, lire sur son atelier de bricolage
(littéraire bien sûr) http://www.atelierdebricolage.net
Ah !
J'allais oublier, cette explication que Philippe a joint à son poème
L'inspiration
un peu énigmatique des deux premiers vers provient de la lecture du
La sculpture du vivant de Jean-Claude Ameisen, spécialiste
scientifique du rôle de la mort cellulaire dans les processus du
vivant. (et moi Brigetoun, auditrice fidèle de Sur les épaules
de Darwin, sur France-Inter, j'ajoute poète de la science à la
très belle voix)
Il
y explique que chaque jour, nous « digérons » indépendamment de
ce que nous ingérons, 1,2 kg de nos cellules (remplacées par
d'autres toutes neuves).
Tiers
Livre et Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de vases
communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog
d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les
échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des
liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.
Si
vous êtes tentés par l’aventure, faites le savoir sur le groupe
dédié sur Facebook, sur twitter ou sur le blog
http://rendezvousdesvases.blogspot.fr,
auquel vous pourrez vous référer, comme à la lite ci-dessous,
pour partir circuler entre les vases des derniers entêtés à
poursuivre cette déjà longue aventure.
9 commentaires:
Merci pour ce bel échange poétique !
merci à vous
L'écriture est aussi un corps à corps.
Pour favoriser ces échanges, boire. Boire de l'eau, évidemment !
Avais entendu ... les premières phrases avec intérêt
Merci du partage de ci de là tj agréable
ah ?
Il m'arrive d'écouter sur F.Inter " Jean Claude Ameisen "Sur les épaules de Darwin" excellente émission.
Merci pour ce... pantoum, et non pantoun. Les deux sont différents et, en réalité, pantoun précède historiquement pantoum. Il s’en est fallu d’une coquille et des élucubrations de nos poètes français du XIXe pour que son destin en soit changé sous nos latitudes… et ailleurs. A jamais ? Notre revue Pantouns s’attache à désamorcer cette confusion, pour rendre au pantoun, forme brève si savoureuse originaire du monde malais, ce qui lui appartient. Et en plus, il rime avec Brigetoun... ;)
c'est ma faute, je pensais bien à la forme ancienne et me suis appliquée à respecter la longueur que trouvais plus exigeante
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