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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, octobre 03, 2014

Jusqu'aux mains obscures





(elle marche
elle entend
des voix se séparer
elle lève la tête elle oublie le ciel la terre le chemin
des voix appellent
elle entend
elle marche)




elle dit- carton rouge du gouvernement - today gris bobo mais espoir je go

elle dit - regarder un bouton de rose - le prier de ne pas faire faux bond

elle dit - et moi qui ne connaîs pas Médée je veux lui parler

elle dit - marcher pieds nus sur les dalles froides

elle dit - partir dans la ville marcher dans le bleu incandescent de la ville

elle dit - est - ce que Médée mord le bras de son enfant avant de le tuer

elle dit - la musique va de la houle dans la nuit aux clapotis - avec des rugissements sans cesse renaissants de cataracte

elle dit - écouter le sermon du mauvais riche

elle dit - c'est l'histoire d'un roi - c'est l'histoire d'une princesse - c'est l'histoire d' un marchand de chevaux - c'est l'histoire d' un jeune homme - c'est l'histoire d'un père - c'est l'histoire d' un enfant

elle dit - marcher dans les rues brûlantes

(elle met une robe neuve)


elle dit - c'est une femme – c'est une amante - c'est une magicienne -c'est une mère - c'est une malheureuse - c'est une prostrée - c'est une outragée - c'est une criminelle

elle dit - ces corps racontent l'histoire des hommes perturbés par les dieux

elle dit - les roses le ciel les rues la nuit - et dans la nuit les rues brûlantes

(elle met une robe néoréaliste)


elle dit - se retourner sur le jour la vengeance du jour

elle dit - une montagne humaine chante hurle - et le jet d' une fleur blanche - et le crachat de sang au visage

elle dit - ce qui se passe avant dans le corps vivant - dans les corps vivants

elle dit - Médée renverse sa silhouette domestiquée - Médée creuse sa voix - Médée ouvre un sillon de basse sonore

elle dit - alors tout disparaît - sans lieu sans nom sans terre sans nuit à jour renverser - sans silence - entre terre et ciel sur flots sur chocs de flots sur les peaux - sans vouloir - la peine des os - écorchés sans nuit et nuit entre sang saturé de peur - sans silence sans vide sans ultime vide – sur la peau immobile



elle dit - alors Médée rend le coeur froid aux enfants

elle dit - la femme en blanc étire ses cheveux

elle dit- Médée de face - Médée de profil - Médée - partir du prénom de Médée comme on dit partir d' ici - partir de là - partir du centre - c' est à dire déposer la question du théâtre dans un prénom - un prénom obscur heurté au bord d'une déchirure

(elle porte une robe froide)


Médée avance sur le plateau
Médée refait chaque pas
Médée s'immobilise
Médée porte la figure inondée du sacrifié
Médée déplie Médée écorche Médée irradie le cri
Médée perd la fixité de son visage de ses cheveux de ses yeux de sa bouche de ses mains


Médée pénètre le monde du plus haut au plus bas du plus fini au plus infini

Médée dit la nuit - la nuit jusqu'aux mains obscures

cadeau (avec jolie surprise incluse que vous laisse découvrir) d'Ana NB pour ces vases communicants d'octobre
à l'origine ne voulais pas participer considérant que l'aventure était morte, cependant comme d'autres ne l'entendaient pas ainsi, me suis dit, faute de relève, vais continuer à assurer secrétariat, avec petite envie qui naissait, qu'Ana a transformé en décision
comme nous nous en étions arrêté à « théâtre », outre l'intimidation d'échanger avec sa haute écriture, me suis trouvée noyée dans cette notion immense, ai fini par barboter un peu n'importe comment (je nage ainsi, trop paresseuse pour apprendre à nager puisque j'ai découvert enfant que flottais naturellement) et le résultat est accueilli sur le jardin sauvage http://sauvageana.blogspot.fr

Tiers Livre et Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de vases communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.

Si vous êtes tentés par l’aventure, faites le savoir sur le groupe dédié sur Facebook, sur twitter ou sur le blog http://rendezvousdesvases.blogspot.fr , auquel vous pourrez vous référer, comme à la lite ci-dessous, pour partir circuler entre les vases des derniers entêtés à poursuivre cette déjà longue aventure.

9 commentaires:

Marie-christine Grimard a dit…

Merci pour vos deux représentations théâtrales, vous allez jouer à guichet fermé !

Dominique Hasselmann a dit…

On vous y retrouve, semble-t-il.

Brigetoun a dit…

j'ai cru le deviner (gentillesse d'Ana)

jeandler a dit…

Médée : Maria dans le rôle.

mémoire du silence a dit…

Elle dit que c'est très beau
Elle dit merci pour cette belle prose
Elle dit, plutôt elle demande de qui est cette peinture ?
Elle a quelque chose de celle d'André Gence

Zottele Christine a dit…

magnifique! je ne trouve pas d'autres mots

Brigetoun a dit…

moi y en a pas savoir
mais
moi j'ai pensé qu'elle était d'Ana

Anonyme a dit…

oui la peinture est de moi, je ne connais pas André Gence , merci à vous - et puis ce texte existe par la présence forte de la voix de Paumée lors du festival d' Avignon

Brigetoun a dit…

des bribes qui m'ont fait sourire et touchée