Une envie de dormir
jusqu'à ce qu'on vienne me taper sur l'épaule pour me dire que
c'est la fin du monde
comme ce n'est pas
possible, en attendant, incapable de décision, vaquer doucement..
et après bagarres
diverses avec objets, partir, sans grand but, sauf éventuellement la
recherche d'un cadeau pour un bébé, le premier petit enfant de ma
jeune belle soeur. Trouver dans la rue un temps absent, un air
immobile et un ciel mort.
Avancer, m'arrêter un
instant devant la vitrine éteinte d'une marque pour enfants dans le
vent, rien qui me plaise, continuer...
Noter le nombre insolite
de boutiques fermées, et lentement prendre conscience que, ma foi
oui, c'est le jour où sommes tous virtuellement saints…
continuer, yeux flottants, dans la ville engourdie
et puis finalement,
puisque les parents de la jolie petite créature sont presque de ma
tribu, que les considère ainsi, faire fi, comme presque toujours
pour les enfants de ceux que j'aime, des étiquettes prestigieuses, et
comme Monoprix est ouvert, comme j'aime beaucoup ce qu'ils font pour
le premier âge, faire petite moisson, juste ce qu'il faut pour un
bonjour attendri..
Trouver, en sortant,
sourire en tête, un ciel qui se met à l'unisson,
une très jolie voix, un
air recueilli, sortant de Saint Didier pour accompagner mes pas qui
se font flâneurs, cherchant un souvenir de douceur dans l'air
aigrelet.
Passer par les halles, au
moment où carcasse murmure vertige, éviter le bon poissonnier et
l'agitation, me faire rapidement servir chez son voisin, faire un
tour chez mon marchand de légumes,
de quoi compléter mes
provisions pour quelques jours, sans que cela pèse trop ; oser céder
à la tentation des champignons, tester s'ils me sont enfin
compatibles (expérience faite, il semble – joie - que oui, au moins pour les cèpes, et mes
papilles ont longuement médité ce plaisir depuis tant d'années oublié)
emboquer du magnésium et
un bonbon pour y puiser forces, et m'en revenir sous un ciel redevenu
glorieux
et puis négliger les
petites corvées prévues, sauf le strict nécessaire, m'intéresser,
acte gratuit, aux commissions d'examen du budget...
Nuit venue, et la vie
revenue en moi, prendre, sur le dessus de la pile, un livre reçu
dernièrement, le caresser des yeux et de la main – il est beau –,
l'ouvrir, feuilleter, plonger, cela reste beau, cela dont je parlerai
quand serai avancée dans ma dégustation, ma conversation avec lui.
7 commentaires:
Bravo Brigitte et MERCI infiniment :) tellement j'adore tout ce que vous publier :) continuez :)
Novembre, entre bleu et brumes, un temps pour lire encore plus que d'habitude, beau dimanche à vous et merci pour ce chemin que vous nous peignez au quotidien !
Le ciel ne peut être toujours bleu : sinon comment apprécier son retour ?
oui mon sage ami
Toujours étonnée de tes préoccupations du corps et de l'esprit avec autant de sagesse
Ouf ! suis tout sauf sage
Belle moisson pour une jolie petite créature.
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