Matin de crispation ou
détresse, ou simplement désarroi intérieur, agacements toubibs, et
en recherchant une radio avec des phrases, ce refus de plus en plus
prégnant de supporter ce que recouvrent les mots consacrés comme
productivité, compétitivité, la louange des pays qui soit disant
vont mieux si on tait que leurs peuples ne sont pas dans le même
cas, et ce mot d'élite appliqué à la moisissure qui prospère et
qui, pour pouvoir se supporter, est condamnée à l'aveuglement, à
l'imbécillité.
Idées pas spécialement
intelligentes mais qui tournoyaient dans caboche pendant que je
regardais le sol humide dans la cour. Ai quitté le verbiage pour la
musique, ai pris, comme demandé, un rendez-vous à l'hôpital pour
une presque formalité, et m'en suis allée sous la pluie dans les
rues de mon quartier où le vent, qui s'installait, se lançait
brusquement en rafales froides faisant du parapluie un objet qui
n'était recommandé que pour les amateurs de char à voile sans
voile,
ce qui, absurdement, m'a
amusée.
Antre, pieds séchés,
vieilles bottines fourrées, France Musique et pioche dans vieux
disques, trois quatuors de Mozart (les derniers), un peu de Steve
Reich, un acte des Troyens, un des CD de Croesus de Reinhard Keiser
que n'avais pas écouté depuis longtemps..
quelques pages de la Vie
des hauts plateaux de Philippe Annocque, en m'arrêtant à
l'interlude ambulatoire
Parfois une passante
marche lentement le long du trottoir, la tête penchée, en se tenant
le bras de l'autre main. Elle marche si lentement que c'est difficile
de la suivre.
Pourtant on peut s'y
contraindre, et avec un peu de chance voici que d'un coup elle se
retourne et repart dans l'autre sens, bien droite, d'un pas assuré,
presque fringante.
Elle s'est oubliée
et
plongée dans la Provence, où six pages étaient consacrées à la
catastrophe aérienne, et qui indiquait
que
la gauche se désistait dans deux cantons en soutenant la droite non
FN,
que
ce dernier se donne le beau rôle en se désistant en faveur des
Bompard à Bollène, ce que ces derniers ne font pas en sa faveur à
Orange (où le FN les devance),
que
le binôme UMP de Pernes se distingue en se désistant pour la
gauche, mais que les autres, éliminés ou non, sont dans le ni
ni,
que
les Mory-Global, les quelques rescapés de la fermeture Mory-Ducros
il y a un an, se battent pour avoir, à la suite cette nouvelle
liquidation, des indemnités,
que
les chasseurs sont furieux de l'interdiction par l'assemblée de la
chasse à la glue,
que
six platanes ont été abattus hier rue des Teinturiers et que cela
va être le tour des cinquante trois condamnés sur les boulevards
Jean Jaurès et Kennedy mais que cela sera un très important, et
coûteux chantier, ce qui me semble vraisemblable,
que
DEFI, association d'insertion, doit licencier des salariés à cause
des retards d'attribution du Fonds sociale européen depuis 2012,
que
les professeurs du Lycée Aubanel étaient en grève mardi, à la
suite de la décision du rectorat qui supprime des heures
d'enseignement non-obligatoire,
et
qu'un conseil municipal se tenait ce mercredi soir..
alors,
comme le vent avait commencé, sans trop de brutalité, à nettoyer
le ciel, comme depuis le changement de municipalité les réunions
ont lieu dans la salle de fête pour que le public puisse y assister
(mieux qu'en se serrant sur trois bancs ou dans l'escalier en
colimaçon, oreilles tendues), comme m'intéressait de voir si le
style de Cécile Helle est moins brutal que celui de sa prédécétrice,
comme l'ordre du jour était imposant et portait entre autres sur le
logement, par curiosité et pour me sentir un peu avignonnaise, suis
allée y assister.
Ai
attendu que tout le monde s'installe, appris que par suite de la
défection d'une conseillère UMP le groupe n'existait plus et ne
pouvait plus, de droit, participer à la discussion ni faire part de
ses intentions de vote, écouté exposer le plan d'aménagement, de
restauration, de construction adopté pour cinq ans en accord avec le
Grand Avignon (le logement est de sa compétence)
en
regardant le mistral malmener les drapeaux, à l'extérieur, sous le fronton, constaté que toutes les
délibérations étaient si bien préparées qu'elles étaient
adoptées, le FN s'abstenant parfois, sans autre discussion que des
prises de parole de principe, reconnu les thèmes de chacun, échangé
quelques saluts avec des conseillers, mais comme douleur s'éveillait,
comme le maniement des formules consacrées est un peu moins maitrisé
qu'à l'Assemblée, j'ai abandonné un peu après la tombée de la
nuit, et suis repartie avec le détail de l'ordre du jour et des
délibérations restant à prendre, détail dont je fais grâce à
Paumée qui est vraiment d'un intérêt tout local aujourd'hui (et ne
saurait en outre surprendre les avignonnais, donc est parfaitement
inutile.)
7 commentaires:
notre FN, dit ici UDC, se lève chez nous comme un vent glacial et retors pour contrer notre futur "mariage pour tous", se lève pour mettre une limitation aux études universitaires en sciences humaines, se lève pour restreindre les prestations d'assurance invalidité en matière de formation de la jeunesse...se lève pour fermer les frontières, repousser les demandeurs d'asile...et ce peuple autour qui va le suivre. nous vivons dans un monde sans solidarité ni humanité
et les "braves gens" que nous croisons votent (pour près de la moitié) pour eux
L'interdiction de la chasse à la glue est un scandale et collera longtemps aux doigts de celui ou celle qui a pris cette décision innommable et furieusement anti-démocratique.
au nom des oiseaux français suis pas d'accord
Le pays englué malgré notre désaccord...
Le grand vent n'y fera rien que déplacer les problèmes.
le mistral s'en moque…
même si l'action de l'homme l'a un peu modifié, à force d'aménagements, de réchauffement, souffle moins longtemps
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