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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, mars 31, 2016

Meubler le jour

tomber de l'antre
dans la ville au ciel gris.
Mais brume verte
frissonnante sur arbres
pour sourire à l'air tendre.
Tas de repassage en me félicitant qu'il ne soit point encore temps de la bataille/rangements pour assortir vêture à l'approche de l'été
et, comme le ciel, après avoir ouvert un coin de bleu, l'avoir voilé, reprenait peu à peu, pour un temps, une belle incandescence bleue, et me donnait envie de m'installer debout, tête dans le soleil, en restant proche de la petite incursion, chaque matin, depuis déjà vingt cinq jours, au Caire dans les pas de Dominique Hasselmann https://hadominique75.wordpress.com/, à défaut de l'immeuble Yacoubian – à vrai dire ai cherché le livre pour re-découvrir que je ne l'avais plus – ai pensé Mahfouz mais au dernier moment me suis arrêtée devant l'un des deux seuls livres que j'ai du tendre Cossery, pour une petite plongée, tordant un peu plus mon idée initiale, dans une ville qui n'est pas Le Caire - d'ailleurs elle est en bord de mer, et puis la première édition française date de 1964, il est évident que les jours que nous vivons n'ont plus rien à voir avec cela - qui aurait pu l'être, mais pas forcément, qui est selon la quatrième de couverture une ville du Proche-Orient gouvernée par un tyran grotesque, dans la violence et la dérision l'ouvrant au hasard sur
La rue s'animait avec les promeneurs du soir, avides de fraîcheur après une journée torride. On voyait passer des employés rigides et guidés, des pères de famille très dignes, suivis de leurs épouses et de leur marmaille ; parfois, aussi, un couple de jeunes mariés se tenant par la main avec une conviction grotesque. Mais aucun des consommateurs attablés à la terrasse du Globe ne faisait attention à cette morne procession... tous attendaient avec une patience émue le passage d'une femelle aux formes luxuriantes, capable de les troubler charnellement. De temps en temps un bruit de ferraille, aigu et assourdissant comme une sirène d'alarme, signalait l'approche d'un tramway... et puis, avant de quitter les polices, complots, manipulations, pour le calme de ma cour, parce qu'un petit vent nous ramenait fraîcheur et nuages, suis revenue, vers le début
Il s'accouda au parapet de briques qui bordait la terrasse et fixa la mer. Jusqu'aux lointaines vapeurs qui bouchaient l'horizon, la mer était étale et brillante comme un miroir. A sa droite et à sa gauche, la ville s'étendait, présentant avec ses immeubles modernes aux teintes claires l'image trompeuse d'une cité florissante. Personne, depuis le large, n'aurait pu soupçonner derrière cette façade l'immensité lépreuse des quartiers indigènes, avec leurs taudis infects et leur crasse millénaire. Karim sentait la chaleur du soleil sur son torse nu ; il respira fortement, puis se pencha et regarda au-dessous de lui la piste macadamisée de la corniche. Celle-ci longeait le rivage sur plusieurs kilomètres. C'était une large avenue avec une double chaussée, et un trottoir pour les promeneurs qui venaient le soir chercher la fraîcheur de la mer, en décortiquant des graines de pastèque. De nombreuses autos roulaient à une allure effrénée... Parfois, pour le bonheur de Karim, un cocher de fiacre endormi sur son siège mettait une note humaine dans cette poursuite infernale vers le néant...
et comme les autos effrénées m'avaient ramenée à la circulation cairote et à la vidéo de Dominique Hasselmann Speed in Cairo https://youtu.be/6RDVqy6uexY?list=FLmWxz8T2VfPlDJFjtV25OPg que je vous laisse le soin de découvrir... j'ai, pendant que la nuit tombait, et sur sa suggestion, regardé le DVD de l'immeuble Yacoubian. 

5 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Merci pour les liens "cairotes" !

Vous avez donc acheté le DVD "L'Immeuble Yacoubian", j'espère que le (long) film vous a plu !!!

jeandler a dit…

Une journée bien meublée
se perdre dans le flot de la ville
et en revenir d'un pas tranquille

Brigetoun a dit…

oui - bonne illustration, m'a donné envie de relire le livre.. pour constater que je l'ai semé sais pas trop où ni qand

arlette a dit…

Bel écho avec Dominique ... souvenir de Cossery à relire aussi

Gérard a dit…

J'aime bien ta première photo...qui semble être double.