J'étais donc, un peu
après midi, hier à Marseille... Suis descendue du métro à la
Joliette et m'en suis allée par les rues aux jolis noms et à
l'aspect banal - m'arrêtant au coin de la rue de l'Evéché et de la
rue François Leca ou de cette dernière et de la rue de
l'Observance, je ne sais plus, pour manger, par devoir ce qui fait
que j'en ai laissé les trois quart malgré la serveuse qui voulait à
tout prix que je parte avec une boite conservant le reste, de très
bonnes tagliatelles sans doute maison (aspect, goût) sur un tout
petit peu d'huile d'olive, parsemées de quelques fragments de
basilic et de parmesan rappé auquel j'ai ajouté des lamelles d'un
fromage sarde... très bon mais je n'avais pas faim – jusqu'à la
Vieille Charité,
pour «Voyages
imaginaires» la première et plus importante des deux expositions
consacrées à Picasso et la Méditerranée (malgré son goût pour
les influences venant d'autres civilisations, il n'a guère voyagé
et surtout résidé hors de l'ensemble Espagne, France, Italie) dans
le cadre de la série internationale des expositions qui lui sont
consacrées en 2017-2019,
accueillie dans la
première de trois salles dans l'aile droite par un agrandissement de
sa formidable photo avec un masque de taureau en osier (destiné à
l'entraînement des jeunes novilleros) prise par Edward Quinn à la
villa La Californie
salle baptisée «Bohème
bleue», les périodes antérieures à 1904 ne figurent pas...
montrant la femme accroupie contre un enfant, la mère debout portant
un enfant datant donc de 1904 son virage dans la période bleue, une
lithographie en couleur d'un Arlequin avec enfant et chien (1905), la
tête de fou en bronze, et pour revenir à 1904, la belle (ma
bien-aimée) eau-forte «le repas frugal»
ainsi que, trace de son
voyage (avec 20 francs donnés par Max Jacob) en Hollande, un carnet
de dessin et cette très jolie tête de jeune fille
et, déjà (on les
retrouve de salle en salle, d'époque en époque, de grands panneaux
translucides portant quelques unes de sa très importante collection
de cartes postales, cartes choisies par lui pour garder trace de ce
qui le frappait, pouvait le nourrir, ou cartes moins directement en
rapport avec l'oeuvre, envoyées par des amis, clients, galeristes…
On passe insensiblement
dans la seconde salle «Afrique fantôme» qui réunit en fait autant
que des traces de l'influence des masques africains exposés en 1907
au Trocadéro, recherchés ensuite, de celles de sa découverte en
1906, au Louvre, de l'art proto-ibérique, comme dans le très haut
«buste» de femme (l'aime beaucoup), de Fernande en fait, de l'été
1906 en bois sculpté avec des traces de peinture rouge et des traits
à la peinture noire, qui ouvre l'ensemble, montrant en outre,
la tête de femme
(Fernande) en bronze de 1906 devant, dans le flou lointain de la
photo, une tête de 1807 (hêtre sculpté et partiellement peint)
une tête masculine
ibérique du IIIème siècle avant JC, l'une de ces sculptures
découvertes par Picasso lors d'une exposition au Louvre, dont il
conserva quelques exemplaires dans son atelier jusqu'en 1911
(récupérées avec l'aide d'Apollinaire) influence que l'on retrouve
dans les trois femmes de gauche des fameuses demoiselles d'Avignon
(la boite, pas notre ville)
En écho à un masque Fang
aux belles arcades sourcilières très dessinées dans un visage
triangulaires, trois belles études pour les demoiselles...
avant une très grande
gouache, étude pour le Nu debout de 1908, une petite huile, stries
noires sur brun sombre et rouille «trois figures sous un arbre» et
le dessin à la plume de l'hiver 1907-1908 «étude pour l'Amitié»
une statue de reliquaire
Fang à côté (a déclenché un échange fervent et
presqu'incompréhensible entre Brigetoun et un couple de jeunes
espagnols dubitatifs) une figure en chêne de 1908
avec, au mur, bien aimé
de moi, enfin pas seule, la grande esquisse au fusain, repris à
l'encre de Chine et à la gouache, d'un nu assis de 1908
L'exposition ouvre, ensuite, une sous-section importante et belle, sous-titrée «Sorgues,
Marseille» pour les oeuvres exécutées à partir de 1912, du séjour
à Sorgues, après Céret, avec Eva Gouel (et un peu plus tard Braque
et sa femme), comme (j'ai volé une photo de profil, elle faisait
partie des oeuvres comme celles de la période bleue et d'autres plus
tard qu'on n'avait pas le droit de photographier) la «Guitare J'aime
Ewa»
et, parmi d'autres
dessins, une dizaine environ, de l'été 1912, un moissonneur,
un que j'aime spécialement,
cette guitare,
une figure assiste à la
mandoline
et, dans un petit
couloir, avant la porte qui ouvre sur une autre section, le presque
classicisme, une petite sculpture (bois peint, ficelles, clous er
rehauts au fusain) «violon et bouteille sur une table» de 1915
Je le laisse ici... Pour
aujourd'hui après m'être activée avec conviction, et assez de
maladresse pour vider un berlingot de Javel hors de la bouteille à
cela destinée, me dotant d'une tennis qui me séduirait assez si
elle avait un pendant, entre autres mini dégâts, j'ai tenté, un
peu trop longuement je pense, me laissant emporter, une réponse à
la dernière vidéo de l'atelier de François Bon. Et puis, après
lourde sieste pendant que l'été, se reprenant, recouvrait de blanc
le bleu franc du matin, me suis battue avec ma machine qui me faisait
des caprices, de plus en plus tentée en même temps de fermer Paumée
pour offrir un peu de temps à mes derniers habitués (bon mais y a
ces photos et le plaisir éprouvé à tenter pour moi de reconstituer
un peu de ce que j'ai vu)
Et, comme, absurdement,
malgré ma chance et la gentillesse rencontrée durant toute cette
journée d'hier, j'étais d'humeur un peu maussade et me sentait
minable, suis restée bien tranquillement à côté de la fête de la
musique me contentant de ce qui me parvenait, pas vraiment
désagréable d'ailleurs.
12 commentaires:
Clairet le ciel marseillais
Grand merci pour cette visite !
Marie-Christine ce n'est queue toute petite partie
casabotha pesait lourd et ardent parfois le ciel mais l'était bien beau
PIcasso vaut tous les détours. Beau parcours !
Au Mucem (pour un prochain saut de puce), vous pourrez voir Ai Weiwei...
je sais mais ça faisait vraiment trop pour petite vieille d'autant qu'il y avait beaucoup de choses à la Vieille Charité, belle forte chaleur, petite errance, moment perdu, alors j'au tourné à la surface du Mucem pour aller voir encore Picasso au fort Saint Jean, et puis ai flâné sur le vieux port jusqu'à une terrasse pour un thé, le métro, la gare et le retour par un TER s'arrêtant dans toutes les petites villes
Cette porte et cette chaussures en écho à la dernière sculpture
Magnifique visite, merci bien
Magnifiques exposition et relation. Merci pour le détour.
Vous m'avez emmenée avec vous, Brigitte, merci pour la visite...
c'est pas fini mes enfants… vais vous dégoûter parce que j'ai des provisions pour bien d'autres billets(avec un peu de la vie actuelle et peut être de l'atelier d'été s'intercalant… et suis lente, lente, lente, et encombrée de broutilles à faire, sauf qu"avec ma maladresse rien n'est broutille (là un grand rire)
J'ai traversé cette exposition dans une vague indifférence que je me reproche aujourd'hui en vous lisant et admirant vos photos. La prochaine fois, je vous prends pour guide, si vous le permettez.
vous le déconseille un peu - suis du genre bavarde comme vous pouvez en juger… avec une tendance à dire n'importe quoi… dans le feu de l'action
Bien vu Merci ne pourrai certainement y aller la campagne profonde et solitaire sera mon lot pour plusieurs semaines je te suis virtuellement
Enregistrer un commentaire