Sous un ciel marbré (à
prédominance blanche), dans un air lourd, par des rues qui se vident, où même les
râteliers à vélos dorment,
où quelques unes des troupes qui ne sont pas parties tractent sans conviction, m'en suis allée vers le Théâtre du Train bleu (un nouveau-né de l'année)
où quelques unes des troupes qui ne sont pas parties tractent sans conviction, m'en suis allée vers le Théâtre du Train bleu (un nouveau-né de l'année)
arrivée à temps pour
être certaine d'avoir une place (je n'avais pas réservé et j'avais
découvert la pièce à l'heure du café et du miel), me suis
installée, mon tout petit carnet appuyé sur un poteau à côté de
l'entrée dans le théâtre pour prolonger les deux petites phrases
écrites le matin en réponse à la vidéo 28 de François Bon pour
l'atelier d'été https://youtu.be/z93602xLzcQ
(il m'est resté ce soir, dans la tiédeur de la fin du jour, à relire, modifier, prolonger et recopier) en attendant d'entrer dans la toute petite salle gainée
d'un bleu sombre, doux aux yeux, dans une clim parfaitement réglée...
pour assister à la représentation de Froid de
Lars Laurens, par un collectif (la Fièvre) de jeunes acteurs
parisiens.
"La
Suède. Une journée chaude. C’est la fin des cours.
Keith,
Anders et Ismael boivent, s’enivrent pour combler l’ennui ou la
peur du futur. Au-dessus d’eux plane le souvenir d’un quotidien
violent vécu depuis la plus tendre enfance, une douleur qu’ils
arrivent jusqu’ici à canaliser. Leur seul réconfort, être
ensemble, partager les mêmes idées.
Karl
passe par là. Il représente tout ce qu’ils n’ont pas, une
famille, de l’argent, des amis. La chance d’une réussite
sociale. A travers lui la haine monte en eux, pas seulement celle de
l’étranger mais celle du monde capitaliste globalisé dont ils
croient pouvoir sauver leur pays. Ils vont donc lui déclarer la
guerre." mais
en fait les trois se focalisent surtout, prétexte ou non, (Keith et
Anders sont l'équivalent suédois des suprématistes blancs ou,
selon eux, sont farouchement nationalistes) que Karl est un coréen
adopté à l'âge de deux ans, qui se sont donc pleinement suédois,
s'y ajoute pour Anders, le second de la bande, un soupçon
d'homosexualité lequel va se traduire par un viol.
Le
spectacle prend place dans un coin de forêt abandonné où ces
jeunes auraient l’habitude de se retrouver à l’abri des regards
adultes - représentée par une
rangée de petits sapins au fond de la petite scène ou ring - leur
aventure... prend la forme d’une danse endiablée, incessante,
accompagnant les spectateurs dans l’ivresse des personnages,
dansant avec eux jusqu’à la nausée. Les échanges textuels sont
constants, il n’y a que très peu de place pour la respiration et
donc la réflexion.
J'ai trouvé une vidéo du
groupe en 2017 parlant de leur spectacle (qui se jouait dans un autre
théâtre)
et une des
photos figurant sur un article
http://bullesdeculture.com/2017/07/spectacles-avis-critique-theatre-froid-collectif-la-fievre-top-bdc.html
qui parle assez bien de ce que j'ai vu... sauf la scène finale qui
manque un peu de rythme (à vrai dire ils se retrouvent tous
désemparés, ne veulent le montrer...) un fort bon spectacle. (Quant
la violence indéniable, imposée, ils ont le talent de la doser à
la taille, très petite, de la salle ce qui lui laisse toute sa
force).
M'en suis
retournée, hésitant à m'arrêter en route pour un spectacle …
mais après le déjeuner, une sieste, un moment dans le soleil revenu
(dans la petite bande de soleil qui descend encore dans ma cour,
l'année avance si vite qu'elle n'existera sans doute bientôt plus) toute
envie de ressortir une fois encore m'a quittée et me suis replongée
dans la fin de "Les noms" de
Don Delillo et l'écoute de lieder de Schubert et Wolf par Elisabeth
Schwarzkopf.
6 commentaires:
Brigetoun à marbrures
"La Suède, une journée chaude..." : bientôt un euphémisme !
Je vous souhaite un peu d'air frais !
la météo dit que vous ne serez pas exaucé (prévisions durables pour les six jours à venir avec deux ou trous à 39 le jour et 24 la nuit… mais ne sommes pas en alerte orange alors…)
Elisabeth Schwartzkopf qui chante Hugo Wolff, un disque de chevet <3
Oui denier bastion de forte chaleur nous aussi en Rhône Alpes mais nuit un peu plus fraîche ton esprit reste vif Bravo
d'après la météo le plus dur est à venir… du coup fait ménage presque total et un peu de repassage ce matin - là cool cool
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