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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, août 01, 2018

Chaleur, halles et atelier d'été du tiers.livre (20 – sans vous)

un peu avant dix heures, à l'orée d'une nouvelle période de fortes chaleurs m'en suis allée couffin en main dans les rues où ne restent plus que quelques traces du festival, comme les petites ficelles qui avaient porté vaille que vent veuille les affiches,
et où, à cette heure, ne rencontrais guère que quelques troupes cornaquées

Dans les halles presque désertes, où un étal sur deux était fermé et où les commerçants se désennuyaient en se rendant visite ai rempli dans la limite de mes forces couffin et un sac
et trouvait presque (sauf que même en enlevant de la lumière un jour peu animé ne peut représenter la vie d'un espace vide dans la nuit) les images nécessaires pour illustrer le texte par lequel ai tenté de répondre à la proposition 20 – sans vous de l'atelier d'été de François Bon (je tente de ronger mon retard de lecture sur http://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article211 mais il est bien trop grand.. de nouveaux textes arrivent et cet après-midi n'ai pu tenir plu d'un quart d'heure devant l'écran sans sentir mon cerveau se détacher de mon crâne, ce qui ne laisse pas d'être inapproprié comme on le dit actuellement)
alors, l'image d'un retour de théâtre et la masse dans la nuit de nos halles et des étages de parking qui la surmontent

La nuit est tombée sur la ville, s'est installée, et au plus creux, vers trois heures du matin, l'heure où ceux qui travaillent depuis la veille sur un texte, un dessin, une charrette dit-on dans les ateliers, connaissent une brusque lourdeur de chacun de leurs membres et laissent leur cerveau en roue libre, les halles, au bout de la rue de ce bar où il songeait tout à l'heure devant une tasse vide, se recueillent avant qu'au petit matin les hommes viennent les agresser avec leur activité. Depuis que, vers une heure, une dispute violente accompagnée de coups contre le rideau de tôle fermant l'accès au sas de droite – le petit vestibule qui mène à la rue et aux escaliers vers les étages de parking qui surmontent le grand hall -, ait fait vibrer l'obscurité, le silence n'est troublé que par de rares bruits de circulation, faisant ressortir avec une évidence agaçante les goutes d'un robinet mal fermé... non dans l'un des grands bacs longeant les étals des poissonniers mais dans le petit évier du bureau vitré planté au centre du stand d'un des charcutiers, et l'esprit des lieux, celui qui les garde et veille sur la paix vient de sursauter quand une trompe de remorqueur a vibré, légèrement assourdie, a insisté trois fois avant de se taire, sans doute un téléphone mobile oublié. Dans le grand espace noir que n'éclairent qu'une dizaine de panneaux lumineux indiquant les sorties, et quelques veilleuses de sécurité proches du sol – l'une révèle, sur l'unité du carrelage d'un grège rosé, une grande marre humide que le grand nettoyage de fin de marché a laissé dans une dépression usée près des marches de l'entrée, à l'arrière – les étals dorment comme de grands animaux tapis sous des bâches de toile, mosaïque de grands rectangles dont on distingue à peine les beiges, écrus ou verts sombres, et les quelques ornements des stands vedettes ne sont que silhouettes vaguement inquiétantes. Une paix savoureuse s'étend, baigne le moindre objet comme si le hall retenait son souffle dans l'attente du bruit de l'ouverture des portes, des premiers pas, des voix, du roulement des diables, un peu avant l'aurore.

4 commentaires:

casabotha a dit…

Un festival casse-Carcasse

Brigetoun a dit…

une chaleur casse carcasse plutôt (vexée, quant j'étais jeune j'y étais insensible et exaspérée par ceux qui s'en plaignaient - par contre le froid l'ai toujours détesté) et le pire : j'ai plutôt engraissé

Dominique Hasselmann a dit…

Vous passez du texte proclamé au texte écrit et lu... la parole se fait moins lancée mais plus retenue, les mots se posent après s'être envolés...

Le festival était peut-être un songe ?

Brigetoun a dit…

heureusement pour la ville il n'est pas un songe (sourire)