mardi

Matin pour quelques courses, ne penser qu'à profiter (on annonce un mauvais temps pour mercredi) de la lumière étincelante

du bleu franc où baignent les plantes et les pierres de la ville

de la tendresse des ombres

Après midi, arriver à s'extraire de l'énervement de l'actualité après avoir injurié quelques voix sortant de la radio, et risquer une réponse, après un jour et demi de suis pas capable de penser, d'écrire, et surtout sais pas par quel bout prendre ce qui est demandé, à la vidéo 37 de l'atelier d'été de François Bon https://youtu.be/beyfVghfwag (ne lire, contrairement à hier, que trois contributions parce que ça me paralyse)

et puis m'en aller en fin de journée par nos vieilles petites rues vers le tout petit théâtre de l'Isle 80 assister à un spectacle de les Z'arTmateurs et Colette Arcaix, Europaki ou les illusions de la désespérance, proposé par Amnesty et le Collectif Réfugiés du Comtat

Comment peuvent-ils prendre la décision de tout quitter ? Comment peuvent-ils exposer leurs enfants au risque de mourir noyés ? Des témoignages de demandeurs d’asile jetés sur les routes et les océans. Démunis, face à ces exilés, on s’interroge tous. Et si nous étions sur ce bateau avec eux ?

Salle (je sais elle est vraiment très petite) pleine, et presque plus que pleine, onze personnes sur scène, amateurs plus ou moins aguerris, mais certaines gaucheries étaient si efficaces qu'elles n'étaient peut-être pas totalement involontaires, bretons et bretones d'un certain âge ou d'un âge certain, plus un clarinetiste sans papier mais au beau talent, un texte fait à partir de témoignages relevés dans des journaux, entre émotion et précision, un peu un tract sans doute, mais pas uniquement, et beaucoup de chaleur humaine, avec comme toujours ce problème : spectacle de persuadés devant des persuadés...

un moment d'échanges dans et devant le théâtre et un retour par d'autres rues, désertes au début, avant de tomber sur des noyaux d'animation.