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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, octobre 22, 2018

du dessin comme de la dentelle, et Pétrarque et les madrigalistes du Seicento

M'en suis allée, un peu flottante, évasive, avec le souvenir d'en avoir eu envie dans la ville (il faut que j'arrête de guetter les barres rouges, tout ne vient pas de Manu Tention),
flânant un peu dans la lumière et l'air plus tendre que ne le pensais
vers le Conservatoire de musique,
arrivant un peu en avance pour voir les oeuvres de Patricia Stheeman http://patriciastheeman.com 
(déjà rencontrée au second étage du Cloître Saint Louis https://brigetoun.blogspot.com/2018/10/couleurs-sur-les-murs-et-fin-de-visite.html où les grands panneaux étaient bouffés par la lumière – du moins sur les photos – et samedi dans une vidéo de quelques minutes où on la voyait apposer les petites touches composant ses grands paysages avec la minutie d'une dentelière ou brodeuse)
et puis j'ai grimpé l'escalier, avec le plaisir que me fait chaque fois le goût et l'efficacité avec lesquels a été transformé en conservatoire l'ancien palais de justice, 
me suis installée au dernier rang tout en haut (c'est le seul endroit où je ne fais pas le choix d'être proche de la scène, la salle n'est pas très grande, l'acoustique très bonne, un peu trop d'ailleurs, j'ai trouvé qu'elle enlevait un peu du velouté discret de la voix de la chanteuse telle que l'avais écoutée sur YouTube, et surtout je regarde avec respect la chute étroite de l'escalier, me souviens d'avoir reçu un jour sur ma nuque un de mes contemporains en beaucoup plus lourd mais dont le pas avait comme le mien perdu de son assurance) en avance, me promettant de lire les traductions des madrigaux du Canzionere qu'allions écouter – ils étaient écrits en caractères si extravagamment minuscules qu'avec lunettes sur le nez et nez sur papier c'était quasi impossible, j'ai le livre à côté de moi et m'en vais les retrouver)
Il s'agissait d'un concert de l'ensemble Concerto Soave, fondé par Jean-Marc Aymes, claveciniste, organiste, spécialiste du début du Seiscento, directeur artistique et enseignant, avec Maria-Christina Kiehr, soprano, qui a chanté pour René Jacobs, Garrido, Harnoncourt, Herweghe, Brüggen, G Leonhardt etc... et fondé deux ensembles dont celui-ci, et à la basse de viole ou au violoncelle par Sylvie Moquet, dans un programme comprenant des pièces instrumentales de Giovanni Maria Tabaci et d'un inconnu (ce dernier pour un air inspiré par un madrigal dont le texte et le nom de l'auteur sont perdus, dans une transcription pour viole de gambe ce qui était d'une imprécision charmante en principe, d'une forme précise, légèrement audacieuse musicalement) et surtout une série de madrigaux, sonnets ou fragments de stances pris dans le Canzionere et mis en musique par Sigismondo d'India pour notamment, ouvrant le concert comme il ouvre le livre, Voi che ascoltate
Vous qui entendez en rimes éparses le son de ces soupirs dont je nourrissais le coeur au seuil de ma première erreur de jeunesse...... selon le programme Vous qui écoutez, aux rimes que j'ai répandues, le son de ces soupirs dont je nourrissais mon coeur, dans l'égarement premier de ma jeunesse selon le comte Ferdinand L. de Gramont ou Voi che ascoltate in rime sparse il suono di quei sospiri ond’io nudriva ’l core
in sul mio primo giovenile errore...
https://youtu.be/wj1caP4zxR8
musiques donc de Sigismondo d'India (3 airs),
Filippo del Monte (Da bei rami scendea),
Jacopo Peri (4 airs dont in quai parte del ciel
Claudio Monteverdi bien entendu avec sa version pour soliste (belles dissonances) de Zeffiro torna dont je n'ai pas trouvé d'enregistrement
Alfonso Ferrabosco (Vidi pianger Madonna, per la viola)
Girolamo Kapsberger (I’vo piangando)
et Marco da Gagliano avec deux morceaux Virgine Bella et Virgine Chiaro de la longue canzone qui clôt le livre
Vierge pleine de beauté qui, du Soleil vêtue, d'étoiles entourrée, as été si agréable au souverain Soleil qu'il a caché sa lumière en ton sein. Amour m'inspire de chanter tes louanges ; mais je ne saurais commencer si tu ne viens à mon aide, avec celui dont l'amour s'est reposé sur toi. Celle que j'invoque a toujours favorablement répondu à qui l'appela avec une foi sincère...
Vergine bella, che di sol vestita, coronata di stelle, al sommo Sole piacesti sí, che ’n te Sua luce ascose, amor mi spinge a dir di te parole: ma non so ’ncominciar senza tu’ aita, et di Colui ch’amando in te si pose. Invoco lei che ben sempre rispose, chi la chiamò con fede
saluts, un double (pas compris le nom du musicien) sur un poème de Dante
M'en suis revenue, réveillée et alerte, avançant un peu plus vite que la nuit...
et mettant un point final à ceci vais écouter avec plus d'attention les Huguenots que je découvre (le faisais déjà suffisamment pour que, en y ajoutant les recherches... vite abandonnées dans le Canzionere, j'ai commencé à faire brûler mes patates) sur France Musique.

6 commentaires:

casabotha a dit…

Patates brûlées, pas grave

Brigetoun a dit…

fond de casserole un peu davantage (mais bon ça n'a pas été trop long à nettoyer)

arlette a dit…

J'adore ces moments de grâce avec l'écoute que tu choisis

Dominique Hasselmann a dit…

Belle voix dans beau cadre : une fois grimpé l'escalier, Monteverdi élève...

Brigetoun a dit…

Arlette mes musiques d'instinct : renaissance, baroque et contemporain (mais jazz et recherche)... pour le reste je m'applique davantage

Brigetoun a dit…

Dominique Monteverdi et autres (j'ai un faible qui date d'hier pour Filippo del Monte)