Comme il faisait quasiment
beau, comme j'avais découvert dimanche que se tenaient depuis le 23
mars (mais jusqu'au 10 juin) deux expositions jumelles, en
partenariat avec la bibliothèque Jacques Doucet et avec la
complicité de Marie-Claude
Char, consacrées à René Char «l'homme qui marche dans un rayon de
soleil
http://www.avignon.fr/fileadmin/actualites/Documents/Interne/renechar.pdf,
avec, au Musée Angladon (collection Jacques Doucet) des manuscrits
et imprimés précieux (avec des brouillons, des manuscrits
calligraphiés et enluminés) et, en face, à la bibliothèque
Ceccano, outre des originaux édités par PAB et des galets peints,
une exposition, dans la galerie d'entrée, d'artistes contemporains
(un collectif artistique La Lame et L'Iso) qui se sont pendant un an
inspirés de l'oeuvre de Char... m'en suis allée ce mercredi
après-midi puisque n'était pas férié vers la rue du Laboureur.
L'exposition
chez Doucet a lieu au dernier étage... n'ai pas cédé à l'envie de
re-visiter le musée, à part un salut en passant le nez au premier à
Degas, Derain et à deux Foujita que ne connaissais pas et assez
atypiques
et
puis j'ai jubilé en passant entre les tables, me penchant sur les
manuscrits pour des photographies qui se révèlent inutilisables, en
savourant les petites aquarelles de René Char, les lithographies,
aquarelles, dessins des artistes avec lesquels il a travaillé (mais
les reflets m'ont fait la guerre) et dégustant les détails donnés
sur chaque livre, et les citations de Char qui émaillent les murs...
Alors,
ce qui subsiste, et c'est encore beaucoup trop, de mon tri trop
indulgent
Dansons aux Barronies
(dans retour amont
vers l'enfance de 1965)
le
manuscrit du poème pulvérisé (1947)
Ne laisse pas le soin
de gouverner ton coeur à ces tendresses parentes de l'automne auquel
elles empruntent sa placide allure et son affable agonie. L'oeil est
précoce à se plisser. La souffrance connaît peu de mots. Préfère
te coucher sans fardeau ; tu rêveras du lendemain et ton lit te sera
léger. Tu rêveras que ta maison n'a plus de vitres...
des
illustrations (eaux fortes avec aquatinte) de Miro pour le Marteau
sans maître (Paris – le Vent d'Arles – 1976)
le
manuscrit et un exemplaire rehaussé à l'encre par Greta Knuston du
visage nuptial (long poème «peu émondable» célébrant
leur rencontre)
A présent disparais,
mon escorte, debout dans la distance ;
La douceur du nombre
vient de se détruire.
Congé à vous, mes
alliés, mes violents, mes indices.
Tout vous entraîne,
tristesse obséquieuse.
J'aime...
«Nous
avons» des manuscrits autographes calligraphiés, rehaussés
d'ipomées (sans date)
une note manuscrite qui marque le changement de salle (et qui m'a arrêtée)
un
dessin, des portraits de Char par Victor Brauner
une
gouache de Vieira da Silva où vous devriez peut être deviner un
portrait de Char (photo foirée mais que je garde parce qu'ainsi me
plait)
Peindre c'est délier
les relations, n'est-ce pas, souveraine
Vieira ? C'est
mener l'éclair jusqu'au centre du scarabée ?
un
poème-aquarelle de Char
et
toujours des manuscrits, dont ceux-ci qui ont presque survécu dans
mes maladroites photos
des
illustrations (pointes sèches) de Valentine Hugo pour le Placard
pour un chemin des écoliers de 1937 dédié aux enfants
d'Espagne
le
manuscrit dactylographié (avec corrections manuscrites autographes
pour la publication en 1955 de «recherche de la base et du
sommet...») des billets à Francis Curel de 1941-1943..
et
puis, ma foi, cela suffit... j'en reste là et je vais faire une
première petite plongée dans la malle aux trésors (au moins à mes
yeux) que sont les un peu plus de mille pages de poèmes, fac-similés
de documents, photos réunis par Marie-Claude Char dans le Quarto
Char, dans l'atelier du poète auquel je n'ai pas résisté...

























