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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, juillet 09, 2019

Avignon jour 4 - Théâtre ne sais, une houle de fraternité, gaité et douleur accompagnées, partagées

Un gros peu de ménage plus attentif, niet repassage, lavage de cheveux et enfoncement dans la profondeur sableuse du sommeil...
un peu après cinq heures m'en suis allée en attente, avec la légère crainte rituelle, mais une grande envie, sous un ciel qui s'alourdissait et à travers la gentillesse des gens (les nyctalopes se sont fait bouclier contre vélos rapides et surtout éphémères et gais compagnons)
passant voir l'exposition de Martine Belay-Benoit mais elle a été si charmante, nous avons tant parlé que j'ai réalisé en sortant du spectacle que je n'avais pas pris de photo alors pour mémoire les volets clos (dommage outre celles que j'avais aimées, certaines surtout, les années précédentes et outre ce punk figurant sur l'affiche il y a deux nouvelles têtes de jeunes filles dont une qui me plairait bien)
et puis suis arrivée, sans avoir trop à attendre et donc sans trop souffrir de l'entrée dans la clim à Aubanel où ma foi j'étais bien mieux que d'habitude même si serrée entre deux hommes attentionnés, aimables, mais un peu larges, j'avais un certain mal à trouver place pour la canne, la fille, le sac, l'éventail qui n'a pas servi, le carnet et la petite réserve médicale..
Bon je recule parce que je sais que je ne saurais parler de ce spectacle, Le présent qui déborde – notre Odyssée 2, seconde partie de O agora que demora, le travail entrepris par Christiane Jatahy (les photos sont comme de coutume de Christophe Raynaud de Lage, dont on disait beaucoup de bien, qui m'a été encore meilleur que ça... d'autant que si me sentais d'instinct en fraternité non réfléchie non de droit mais charnelle avec les premiers intervenants, filmés (et retrouvés ensuite dans la salle) notamment les syriens qui reprenaient à leur compte le texte d'Homère la mer profonde et l'aurore aux doigts de rose en le tissant à leurs expériences propres et à une pensée sur l'appartenance, la recherche, au goût des nourritures à la musique aux rires partagés autour d'une table (et il en était de même à Jénine, et puis avec les sud-sahariens qui entre eux et avec les autres franchiseurs de frontières échangeaient Homère, les cruautés, les rires et la danse, j'avais derrière moi un des musiciens-acteurs et, assises à côté de lui deux avignonnaises rencontrées dans des occasions qui n'étaient pas sans rapport dont une que j'aimerais connaître et qui a une vague ressemblance avec Marceline Loridan Ivens, lesquelles comme d'autres, et moi même suis reste assise pour ne pas faire tomber mon attirail mais en participant assez pour risquer de gêner mes voisins, ma foi tant pis, ont commencé à taper dans les mains puis danser sans que cela déclenche la sensation de gêne que provoquent généralement les européennes qui s'imaginent que....
Et je me trouve presque totalement d'accord (parce que je ne me résoudrais jamais à être totalement d'accord) avec Brigitte Salino https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/07/08/le-voyage-d-ulysse-d-hier-a-aujourd-hui_5486809_3246.html (pour une fois j'avais lu avant.. parce que je savais que ça me donnerait le dernier coup de pied au cul nécessaire)
Retour dans un Avignon doucement animé..





Voilà que moi qui ne savait que dire j'ai été prolixe, mais tant pis vais y ajouter un peu parce que la réponse à la question est-ce du théâtre, me semble (peut-être à tort je ne l'ai pas encore vraiment lu) être en partie dans le livre de Pasolini que vient d'éditer Ypsilon Editeur, dont je m'étais dit il me le faut et que j'ai trouvé à la sortie du gymnase tout à l'heure Manifeste pour un nouveau théâtre (dans une traduction de Marius Fabre)
10 – Le nouveau théâtre se définit de « Parole », par opposition donc

  1. Au théâtre de Bavardage, qui implique une reconstruction du milieu et une structure spectaculaire naturalistes, sans quoi
    a) les évènements (homicides, vols, ballets, baisers, étreintes et contre-scènes) seraient irreprésentables
    b) dire : « Bonne nuit » au lieu de « Je voudrais mourir » n'aurait aucun sens parce qu'y manquerait l'atmosphère de la réalité quotidienne
  2. Au théâtre du Geste et du Cri, qui conteste le premier en faisant table rase de ses structures narratives et en désacralisant ses textes, mais dont il ne peut abolir la donnée fondamentale, c'est à dire l'action scénique qu'il pousse au contraire
    jusqu'à l'exaltation…

6 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Voilà, vous avez pris votre rythme de croisière (et sans algorithmes !)...

Brigitte Salino, qui passe parfois sur son vélo dans notre quartier parisien (bien avant le lancement des Vélib') a le jugement sûr.

Terminer par Pasolini est un paradoxe heureux (hier soir, Arte rediffusait son "Théorème") : en tant qu'intellectuel et cinéaste, il ne pouvait pas délaisser une réflexion sur le théâtre et - aussi - son double. :-)

Brigetoun a dit…

et le bien c'est que sur ce sujet durable nous étions tous joyeux (graves un peu mais joyeux)
quant au rythme de croisière me demande si la petite (pas si petite) douleur persistante, revenante etc… ne va pas le mettre à mal Quant à Pasolini il a je crois commencé par le théâre, j'ai en tout cas un livre contenant des pièces de jeunesse

Claudine a dit…

Dîtes lui les mots du poète, à cette douleur, et qu'elle se tienne tranquille le temps du Festival (et du Tour de France, festival qu'on peut)

Brigetoun a dit…

elle a l'air vraiment très insistante aujourd'hui.. on verra si après petit spectacle ce matin elle est toujours au premier plan...

Godart a dit…

Et toujours cette volonté d'aller de l'avant malgré la carcasse qui renâcle parfois. Merci à vous de partager votre curiosité si dynamique.

Brigetoun a dit…

hum aujourd'hui est un autre jour