Un gros peu de ménage
plus attentif, niet repassage, lavage de cheveux et enfoncement dans
la profondeur sableuse du sommeil...
un peu après cinq heures
m'en suis allée en attente, avec la légère crainte rituelle, mais
une grande envie, sous un ciel qui s'alourdissait et à travers la
gentillesse des gens (les nyctalopes se sont fait bouclier contre
vélos rapides et surtout éphémères et gais compagnons)
passant voir l'exposition
de Martine Belay-Benoit mais elle a été si charmante, nous avons
tant parlé que j'ai réalisé en sortant du spectacle que je n'avais
pas pris de photo alors pour mémoire les volets clos (dommage outre
celles que j'avais aimées, certaines surtout, les années
précédentes et outre ce punk figurant sur l'affiche il y a deux
nouvelles têtes de jeunes filles dont une qui me plairait bien)
et puis suis arrivée,
sans avoir trop à attendre et donc sans trop souffrir de l'entrée
dans la clim à Aubanel où ma foi j'étais bien mieux que d'habitude
même si serrée entre deux hommes attentionnés, aimables, mais un
peu larges, j'avais un certain mal à trouver place pour la canne, la
fille, le sac, l'éventail qui n'a pas servi, le carnet et la petite
réserve médicale..
Bon je recule parce que je
sais que je ne saurais parler de ce spectacle, Le présent qui
déborde – notre Odyssée 2, seconde
partie de O agora que demora,
le travail entrepris par Christiane Jatahy (les photos sont comme de
coutume de Christophe Raynaud de Lage, dont on disait
beaucoup de bien, qui m'a été encore meilleur que ça... d'autant
que si me sentais d'instinct en fraternité non réfléchie non de
droit mais charnelle avec les premiers intervenants, filmés (et
retrouvés ensuite dans la salle) notamment les syriens qui
reprenaient à leur compte le texte d'Homère la mer profonde et
l'aurore aux doigts de rose en le tissant à leurs expériences
propres et à une pensée sur l'appartenance, la recherche, au goût
des nourritures à la musique aux rires partagés autour d'une table
(et il en était de même à Jénine, et puis avec les sud-sahariens
qui entre eux et avec les autres franchiseurs de frontières
échangeaient Homère, les cruautés, les rires et la danse, j'avais
derrière moi un des musiciens-acteurs et, assises à côté de lui
deux avignonnaises rencontrées dans des occasions qui n'étaient pas
sans rapport dont une que j'aimerais connaître et qui a une vague
ressemblance avec Marceline Loridan Ivens, lesquelles comme d'autres,
et moi même suis reste assise pour ne pas faire tomber mon attirail
mais en participant assez pour risquer de gêner mes voisins, ma foi
tant pis, ont commencé à taper dans les mains puis danser sans que
cela déclenche la sensation de gêne que provoquent généralement
les européennes qui s'imaginent que....
Et je me trouve presque
totalement d'accord (parce que je ne me résoudrais jamais à être
totalement d'accord) avec Brigitte Salino
https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/07/08/le-voyage-d-ulysse-d-hier-a-aujourd-hui_5486809_3246.html
(pour une fois j'avais lu avant.. parce que je savais que ça me
donnerait le dernier coup de pied au cul nécessaire)
Retour dans un Avignon
doucement animé..
Voilà que moi qui ne
savait que dire j'ai été prolixe, mais tant pis vais y ajouter un
peu parce que la réponse à la question est-ce du théâtre, me
semble (peut-être à tort je ne l'ai pas encore vraiment lu) être
en partie dans le livre de Pasolini que vient d'éditer Ypsilon
Editeur, dont je m'étais dit il me le faut et que j'ai trouvé à la
sortie du gymnase tout à l'heure Manifeste pour un nouveau
théâtre (dans une traduction
de Marius Fabre)
10 – Le nouveau
théâtre se définit de « Parole », par opposition donc
- Au théâtre de Bavardage, qui implique une reconstruction du milieu et une structure spectaculaire naturalistes, sans quoia) les évènements (homicides, vols, ballets, baisers, étreintes et contre-scènes) seraient irreprésentablesb) dire : « Bonne nuit » au lieu de « Je voudrais mourir » n'aurait aucun sens parce qu'y manquerait l'atmosphère de la réalité quotidienne
- Au théâtre du Geste et du Cri, qui conteste le premier en faisant table rase de ses structures narratives et en désacralisant ses textes, mais dont il ne peut abolir la donnée fondamentale, c'est à dire l'action scénique qu'il pousse au contraire
6 commentaires:
Voilà, vous avez pris votre rythme de croisière (et sans algorithmes !)...
Brigitte Salino, qui passe parfois sur son vélo dans notre quartier parisien (bien avant le lancement des Vélib') a le jugement sûr.
Terminer par Pasolini est un paradoxe heureux (hier soir, Arte rediffusait son "Théorème") : en tant qu'intellectuel et cinéaste, il ne pouvait pas délaisser une réflexion sur le théâtre et - aussi - son double. :-)
et le bien c'est que sur ce sujet durable nous étions tous joyeux (graves un peu mais joyeux)
quant au rythme de croisière me demande si la petite (pas si petite) douleur persistante, revenante etc… ne va pas le mettre à mal Quant à Pasolini il a je crois commencé par le théâre, j'ai en tout cas un livre contenant des pièces de jeunesse
Dîtes lui les mots du poète, à cette douleur, et qu'elle se tienne tranquille le temps du Festival (et du Tour de France, festival qu'on peut)
elle a l'air vraiment très insistante aujourd'hui.. on verra si après petit spectacle ce matin elle est toujours au premier plan...
Et toujours cette volonté d'aller de l'avant malgré la carcasse qui renâcle parfois. Merci à vous de partager votre curiosité si dynamique.
hum aujourd'hui est un autre jour
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