Matin, me suis décidée,
après avoir dimanche regardé enfin la vidéo #11 de François Bon
pour l'atelier d'été «Pousser la langue»
https://youtu.be/9rM1d4A--pU
et tenté d'établir un ordre vaguement logique entre mes différentes
contributions, ai tenté de creuser un peu, pas trop, et d'établir
quelques petites notes en bas de page (plutôt finalement un mini
dictionnaire très partiel et personnel)
et puis ce soir, puisque
n'étais pas là pour fêter avec les amis de Rosmerta la
condamnation (mais avec trois ans de délai) et les regarder répondre
à France 3, comme aussi en principe il y a aide aux devoirs ou ce
qui peut s'en rapprocher à 18 heures 30,
ai repris le chemin de la
rue Pasteur... pour rien, il y a assez de jeunes (enfin plus jeunes) bénévoles, et aucun de mes jeunes amis (même Mamadou) n'était là
ou visible... alors ça aura été pour avoir mon temps de marche.
Et après un parcours qui n'avait rien de direct, dans la nuit
qui nous vient de plus en plus tôt, en belle humidité,
paresseusement, je renoue avec l'atelier en reprenant ma contribution
au #5 https://www.tierslivre.net/ateliers/
(étant entendu que toute ressemblance même éloignée avec des
personnes existant ou ayant existé n'est que l'effet d'une
défaillance de ma satanée imagination)
Elle
Mai
1920 Lyon un
appartement rue
des Remparts d'Ainay Anne
surveille avec
confiance le
service du dîner répond
à ses invités mais
pense à la
lenteur du courrier à
la lettre reçue de sa plus jeune fille si
jeune qui venait
d'arriver à Pékin avec
son mari ce capitaine à petite moustache forte
de ses malles cabines en bois de camphre et
de son assurance Anne
parle théâtre se
penche vers une veille amie regarde
à l'autre bout de la table son mari en
fait Anne s'inquiète et pense à
elle là-bas au
manque d'expérience de
ses dix neuf ans elle
qui doit affronter apprendre les
autres femmes du quartier des légations la
maison assez laide qu'elle doit aménager les
anciens amis de son mari mandarins
en robes de soie brodée et tachée au
français parfait et
grande courtoisie A
Pékin elle elle
est heureuse elle
joue à la dame elle
regarde avec respect les femmes mures et
garde ses mots d'esprit pour un auditoire sûr elle
apprend à connaître les antiquités elle
regarde elle
s'effare ou
s'émerveille devant
les panneaux brodés venant
du palais qu'on
lui a offerts elle
soigne les récits qu'elle
adresse à Lyon descriptions un
peu de méchancetés pour amuser mais
pour le moment elle
tait son secret l'enfant
à venir et
s'effraye en silence enfile
sa plus belle robe blanche s'assied
sous sa véranda pour
attendre la voiture de l'attaché culturel anglais sourit
à sa peur pour
qu'elle se taise regarde
son jardin aride pense
à sa mère Anne à
Lyon aux chapeaux de
paille aux étés à
La Verpillière sent comme
jamais encore la distance.
6 commentaires:
Il y a dans la rue Louis Pasteur, au numéro 22 presque en face du 7, une statue de St-Benoît-Joseph Labre.
Je viens de découvrir qu'il est le saint patron protecteur des modèles, des célibataires, des mendiants, des sans domicile fixe, des pèlerins, des itinérants et des personnes inadaptées.
Étonnant, non ?
je ne savais pas que c'était lui la statue… mais oui ça tombe assez bien...
beau texte
merci Christine
Vous faites du point de croix, maintenant ? :-)
plus maintenant… la broderie est une des rares taches féminines que j'aimais et pratiquais (mais un quart d'heure pour enfiler une aiguille c'est dissuasif)
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