commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, décembre 20, 2019

Ma foi (2)

Ma foi, après le mélange de plaisir et de rage inquiète en faisant nombre à la petite conférence-de-presse-point-sur-situation dans la cour de Rosmerta, après avoir en rêvassant préparé repas plutôt trop important, l'avoir absorbé et m'être engloutie dans une sieste, avant de reprendre la lecture (la première vraie, dans l'ordre) du Contre Sainte Beuve, m'est venue l'envie, si vous lis peu – un peu tout de même – de réveiller Paumée (pensais le laisser dormir jusqu'au premier janvier)
et comme j'ai recommencé à essayer de limer et assembler des mots hier pour le début de l'atelier d'hiver du tiers.livre https://www.tierslivre.net/ateliers/category/un-hiver-personnages/personnages-1-visages/ je recopie ma contribution au 9 de l'atelier d'été https://www.tierslivre.net/ateliers/category/cycle-ete-2019-pousser-la-langue/ete-2019-9-les-hypotheses-anne-james/ où j'avais repris comme point de départ pour plusieurs hypothétiques suites un fragment de phrase (en itallique) d'un précédent texte https://brigetoun.blogspot.com/2019/11/petites-choses-de-la-ville-et-fenetres.html
Brèves accordailles
qui parlait de vacances à Dà-lat pendant la saison chaude qui évoquait la véranda sous cette pluie qu'elle regardait carrée avec une fausse tranquillité dans un fauteuil tressé à côté de sa charmante mais parfois légèrement exaspérante fille de dix huit ans debout à côté d'elle droite ferme silencieuse comme pénétrée de la nouvelle dignité acquise en acceptant d'épouser un aide de camp trentenaire fort digne et courtois mais légèrement ennuyeux et moyennement beau et la voix se moquait des années après de ses propres efforts maternels pour accepter cette situation se réjouissant que dès la perspective du bac effacée les fiançailles aient été rompues sans bruit

1 - Elles auraient donc, mère et fille, contemplé la pluie, plongées dans leurs pensées, puis auraient repris le cours de leur vie et Geneviève restée seule dans le salon, face au jardin trempé, aurait opposé un dos ferme et fier à la colère de son frère furieux qu'elle fasse cela à son ami, le grand Jacques, alors qu'il était évident que c'était lui, Jacques, qu'il lui fallait à elle, et puis se marier quelle idée ! elle allait bien s'ennuyer – eux tous aussi un peu, bien sûr. Mais quand finalement elle se serait retournée pour répondre, il y aurait eu, pire, l'ironie inquisitrice des yeux de sa petite soeur, toute en jambes mal rangées, tentative de chignon croulante, grandes oreilles mais aussi bouche tordue dans un sourire teinté d'un étonnement réprobateur consciemment affiché, auquel elle aurait répondu par un regard indulgent avant de se retourner, de sortir en chantonnant, mais qui serait resté comme une fissure grandissante dans sa certitude.

Ou bien
2 - Malgré sa réserve, ou ce qu'il croyait être sa réserve, le petit air satisfait que promenait le lieutenant, une pointe d'amabilité nouvelle dans son attitude, avait attiré l'attention d'un, puis de plusieurs, de ses camarades, leur curiosité, une supposition, une certitude, une phrase lancée et à nouveau son isolement, teinté maintenant d'une ironie presque pure, à peine entachée de jalousie, et il avait entendu, ou s'imaginait avoir entendu, flotter l'épithète d'arriviste qui s'accordait avec le formalisme, la distance qui s'était installée dans ses relations avec son chef, son futur beau-père pensait-il avec maintenant une légère grimace ennuyée.

Ou bien
3 - Le lendemain soir, sur le cours de tennis, la fierté mais aussi le léger agacement de cet empressement des autres jeunes-filles qui isolait Geneviève, et, comme elle loupait ses balles avec toujours autant de grâce et que Jacques et les autres en souriaient et plaisantaient comme de coutume, le sérieux avec lequel le lieutenant l'avait prise à part pour corriger son jeu, plein d'attention possessive... pendant que Jacques assis à côté de la brave Marie se plongeait dans une discussion rieuse...

Ou bien
4 - Geneviève, depuis cet autre monde où elle se trouve maintenant, regarde avec un petit sourire gentiment moqueur, que ses filles ne savaient pas deviner chez elle autrefois, ce qu'écrit son ainée, la pauvre chérie qui ne changera jamais, et s'étonne de la naïveté avec laquelle a été acceptée l'idée lancée un jour que ses brèves fiançailles adolescentes n'avaient d'autre but que de se débarrasser de l'ennui du lycée de jeunes-filles.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Plaisir de te retrouver..et dans l'esprit de ton billet le dernier 4 laisse entrevoir une autre perception de la vie que j'imagine. . Et peut être une suite ..mais tout est ouverture Merci Amie pour tes regards AA

Brigetoun a dit…

et grand merci à toi Arlette pour ta fidélité

Brigetoun a dit…

gentille Marie-Christine

Brigetoun a dit…

commentaire auquel je réponds et que j'ai effacé par erreur de Marie Christine Grimard :
Plaisir de vous lire de nouveau, merci

Claudine a dit…

toutes les phrases-monde possibles

Brigetoun a dit…

et ta gentille persévérance (sourire)

Godart a dit…

Pas de deux des jeunes filles de 18 ans devant ces garçons qui font leur Jacques. Encore un beau texte à regrouper avec d'autres.

Dominique Hasselmann a dit…

Vous revoici, comme présumé...

Bon courage !


Dominiique

Brigetoun a dit…

Godart, une ébauche de lien entre les exercices cet été (sur base dynastie de femme un tantinet et parfois très retouchée - une base de vérité tout de même)

Brigetoun a dit…

Dominique, je suis trop instable (sourire un peu de travers)